Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 06:14

              Aimeriez-vous qu’une telle expérience soit tentée près de chez vous ? Pourquoi donc près de chez soi ? A circuler sur les routes de France, ne constatons-nous pas un peu partout la profusion des panneaux de signalisation, comme si de bons vendeurs parvenaient à placer leurs marchandises sans jamais se lasser de leur multiplication ? On est déjà bien envahi par d’innombrables panneaux publicitaires de taille respectable, de quoi retenir l’attention de plus d’un automobiliste, qu’il nous faut en plus examiner la foultitude des panneaux de signalisation, dont l’oubli d’un seul peut nous mener à de graves ennuis.

 

            Comment les examiner par ordre d’importance, le temps d’un passage, même en respectant la vitesse réglementaire ? Tous importants, prétendent ceux qui les font poser, comme ces indications « travaux » qui restent en place le week-end malgré les 35 heures et l’affluence automobile des fins de semaine. La sécurité n’a pas de prix, les panneaux non plus apparemment. Mais ce n’est pas leur  multiplication qui augmente la sécurité, car le danger est souvent dans l’hésitation de l’automobiliste à les déchiffrer. L’abondance nuit en tout

 

            Le code de la route est censé être connu de tous ceux qui empruntent la chaussée, quelque soit leur  moyen de locomotion, mais les autorités compétentes n’y croient guère et peuvent ainsi justifier les indications dont elles inondent les routes, panneaux et feux de signalisation, même en des endroits qui restent invisibles aux automobilistes attentifs (ce sont quand même les plus nombreux), suite par exemple à une végétation abondante ou, en ville, aux enseignes publicitaires et à l’éclairage urbain.

 

            Il en est qui soupçonnent même que certains panneaux ne sont là que pour permettre, de temps à autre, la verbalisation des contrevenants, comme dans ce film des gendarmes à Saint-Tropez, sauf qu’ici la police nationale ne plaisante guère. Alors oui, réduire le nombre des panneaux pour faciliter la fluidité de la circulation et la sérénité des usagers, en réduire le nombre au strict minimum, mais alors aussi en exiger le respect. Car à ne pas respecter des panneaux inutiles, on en vient tout naturellement à négliger ceux qui doivent l’être absolument ! Des routes sans le moindre panneau ? Ne rêvons pas ! 

 

Partager cet article
Repost0
3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 06:29

                        A se plaindre, on n’est peut-être pas écouté, mais au moins on permet à ses interlocuteurs d’en faire autant et à chacun d’y aller des  petits ou grands malheurs qui lui arrivent ou dont il peut avoir simplement connaissance, bien que, comme on le dit de moins en moins souvent, les plus grandes misères soient cachées. Il est de bon temps, à notre époque, de ne relayer que ce qui ne marche pas, ce qui a pour conséquence d’amplifier le mauvais et de scléroser  le bon, il ne faut donc pas longtemps pour que le bonheur apparaisse, non seulement saugrenu, déplacé, mais, pire encore, comme une offense à l’égard d’autrui.

 

            « Etre pris en flagrant délit de bonheur », ou simplement dans une apparence radieuse, même seulement souriante, est ressenti dans la morosité ambiante comme un outrage inacceptable à l’égard de l’humanité souffrante, comme si la joie de vivre ne pouvait pas être communicative, comme si faire partie des défavorisés leur ôtait le droit à se sentir heureux, même de temps à autre.

 

            Comme si le bonheur ne devait se distribuer qu’en fonction des revenus et qu’il ne fallait donc pas en faire état pour ne pas exciter les convoitises. Etrange époque ! A quand le retour à la possibilité d’exprimer librement sa joie de vivre, qui soulagera d’autant la peine de ceux qui souffrent au lieu de les enfoncer dans leur triste destin par des mines de circonstances déconfites et souvent hypocrites ?

 

Partager cet article
Repost0
2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 07:11

            Les Français, réputés avoir des problèmes avec la géographie, peuvent s’étonner, s’ils relèvent l’information, qu’on puisse comparer la superficie de la forêt  protégée d’Amazonie à trois pays d’Europe n’ayant pas de frontières communes, mais peut-être que la nouvelle était adressée aux habitants de ces trois nations, leur faisant ainsi comprendre que leur pays avait une taille négligeable et que ce qu’ils prenaient pour des forêts chez eux n’étaient que des bosquets au Brésil.

 

            Le monde n’est plus ce qu’il état lors de la seconde guerre mondiale par exemple. On apprenait alors une certaine géographie, que l’on croyait, sinon immuable, au moins sujette à des changements très progressifs qu’on aurait pu suivre pas à pas. Tout paraissait alors relativement simple et d’une génération à l’autre on pouvait se transmettre pratiquement les mêmes données. On en est loin aujourd’hui et c’est aux parents d’aller puiser les derniers renseignements dans les livres d’école de leur progéniture.    

 

            Mais cette évolution rapide de la vie sur notre planète ne touche pas que la géographie et les découvertes ou  progrès récents  se multipliant, les choses à peine plus anciennes apparaissent comme des antiquités, on s’arrache à bon prix dans les ventes aux enchères des objets que peu de temps auparavant on jetait comme détritus inutilisables. Les débarras de greniers prennent de la valeur.

 

            Côté relations intergénérationnelles, ce sont les enfants qui en apprennent à leurs parents, leurs grands-parents (et au-delà avec l’allongement de la durée de vie). On peut comprendre que certains profs apparaissent quelque peu dépassés pour des élèves à la pointe des connaissances, pas toujours celles de base hélas, comme l’écriture, la lecture ou l’arithmétique. Ne parlons pas de la grammaire, une catastrophe !  

 

Partager cet article
Repost0
1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 06:29

            Que la Terre tourne autour du Soleil ou le Soleil de la Terre ne présenterait beaucoup d’intérêt pour un habitant d’un autre galaxie, ni même d’un autre système solaire que le nôtre, seulement voilà, c’est sur la Terre que nous habitions, une Terre qu’avant Copernic on estimait fixe au centre du monde, et toute l’astronomie et les autres sciences s’étaient peu à peu construites sur ce système géocentrique. Rien à vois avec une simple permutation sans conséquence.

 

            Dès 1510, l’astronome polonais (peu importe d’ailleurs la nationalité d’un génie quand il atteint l’universel) publie un petit commentaire qualificatif sur le sujet et il faudra attendre 1543 pour qu’il publie, quelques jours avant de mourir, son fameux Traité sur les révolutions des mondes célestes, dans lequel il démontre le double mouvement des planètes sur elles-mêmes et autour du soleil, théorie dite système de Copernic, qui fut condamnée par le pape Paul V, comme contraire aux écritures.  

 

            La clarté de l’exposé ne pouvait attirer de nombreuses questions de la part des participants satisfaits …sauf sur un point dépassant d’ailleurs le cadre de la révolution copernicienne : conventionnalisme ou réalisme ?  Si l’on s’en réfère à Larousse, le conventionnalisme serait une « théorie soutenue surtout par Henri Poincaré, qui voit dans les principes de la science mathématique de pures conventions, s’opposant au logicisme et à l’intuitionnisme) », et le réalisme « une position philosophique relative à la nature de la connaissance et consistant à dire que la connaissance atteint l’objet réel.

 

            Le réalisme correspond à l’attitude naturelle de la conscience, qui ne doute pas que les images qu’elle perçoit du monde ne soient le monde réel lui-même ». Deux façons fondamentalement différentes de traiter les problèmes qui se posent ? Sans doute en ce qui concerne les problèmes de société, partir de principes ou de la réalité du terrain, ce qui n’est pas du tout la même chose, mais c’est apparemment aussi le cas de problèmes purement scientifiques, même relatifs à la matière. Une question de sens de cheminement de la pensée, ou plus que cela ?

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 09:15

            Une chance quand même que l’on ne puisse changer d’identité au gré de sa fantaisie ou de ses fantasmes. L’identité, « l’ensemble des circonstances qui font qu’une personne est bien telle personne déterminée », c’est d’abord être ce que l’on est avant de l’être aux yeux d’autrui. Le nom de famille, c’est certes une vieille survivance de la préhistoire, le nom de sa tribu, même si elle n’avait pas de nom d’ailleurs, pourquoi vouloir se distinguer quand on n’a aucune motivation à le faire ? Qu’importait aux membres de la même tribu de se doter d’un nom alors qu’il n’existait qu’eux et les autres, les autres, les étrangers, qu’ils ignoraient ou dont ils ignoraient l’existence ? Mais la population augmentant, l’espace vital se rétrécissant, les conflits naissaient, ne serait-ce que parce qu’alors la cueillette et la chasse faisaient des nomades et qu’à se déplacer on augmentait les risques (ou les chances, c’est selon)  de se rencontrer. Les risques, lorsque vivant en autarcie dans une petite société, on n’avait pas besoin d’aller voir ailleurs - pour vivre heureux vivons caché -, les chances, lorsque les besoins fondamentaux ne pouvant être satisfaits, il fallait s’inspirer de la façon de vivre des autres pour s’en sortir, cumuler les connaissances au lieu d’imposer les siennes qui, à elles seules, manquaient d’efficacité. 

 

            On peut retrouver aujourd’hui, à l’intérieur de groupes réduits, l’inutilité de se différencier par des noms de famille, différents d’un membre à l’autre donc séparateurs, en s’identifiant uniquement par le prénom, ou même, si celui-ci est d’usage courant, par un quelconque surnom, un sobriquet plus porteur de sens, et de reconnaissance, qu’un prénom choisi à la naissance par les parents. On se souvient des films de cow-boys et d’indiens où ceux-ci se différenciaient par des appellations personnalisés, comme les Chinois d’ailleurs, dans les traductions qu’on nous en rapporte. On en sourit en Occident, accoutumés que nous sommes à porter des prénoms de saints, résultant de notre culture judéo-chrétienne, mais la mode commence à venir de sélectionner des prénoms échappant à cette classification, par mimétisme peut-être. Pour ce qui est des noms de famille, dont beaucoup ne sont, et peut-être tous à l’origine, que des qualificatifs justifiables (comme Dupont, Dumoulin …), on y tient d’autant plus qu’on leur retrouve des racines historiques, l’on connaît le succès de l’édification des arbres généalogiques. Et l’on peut comprendre que beaucoup de nés sons X, comme l’on dit ici, recherchent non seulement leurs propres parents mais aussi, par là même, leur appartenance à une famille déterminée.

 

            Porter un nom, un ou plusieurs prénoms, identifie une personne donnée, à l’exception d’homonymes qui poussent la similitude jusqu’à justifier de la même date de naissance, mais c’est rare. On pourrait croire que, en règle générale, chacun se satisfait de son nom et de son prénom, qu’il est ce qu’il est, quelles que soient les circonstances qu’il rencontre durant son existence. Et pourtant en se mariant, la demoiselle change, ou changeait systématiquement,  de nom, ce qui évidemment, aux yeux des féministes, passait pour une criante inégalité entre les sexes. Mais c’est (c’était systématiquement)  sans doute une mesure qui, dans l’ensemble, permettait la pérennité de l’appartenance à une famille donnée, à un rattache (nous étions systématiquement) dan une société patriarcale, non matriarcale. On peut en discuter, mais ce qui est certain c’est que le mélange des deux  ne faciliterait  pas l’identification dans une société en forte croissance de population, même s’il y a stagnation ou recul dans les pays développés. Pourquoi pas à chacun un numéro ? Ne prend-on pas d’ailleurs le chemin ?              

 

             Quand aux artistes, qui prétendent à d’autres rôles que celui de perpétuer une lignée, de sortir de l’anonymat, il en est peu qui conservent l’identité de leurs ascendants…et de leurs descendants, pour n’être qu’étoiles plus ou moins filantes, mais c’est toujours mieux que de se faire appeler Manchester United !

             

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 07:51

            On avait coutume de dire que c’était « le cordonnier le plus mal chaussé » en ce sens peut-être qu’absorbé par son travail pour autrui, il ne pensait guère à lui. On avait coutume de dire mais aussi de le constater. Ce n’était pas la mercière qui était la mieux vêtue, le boulanger ou l’épicier se contentaient des restes invendues, le droguiste avait une façade  plus ou moins défraîchie, et ainsi de suite. Apparemment les choses ont bien changé.

 

            Quand une entreprise installe un parking, le personnel l’occupe en priorité, tant pis pour les clients. Quand plusieurs employées sont dans un magasin, devant une caisse ou derrière un guichet, leur conversation prime sur le service au client. Quand les fonctionnaires entament une grève, c’est souvent officiellement dans l’intérêt des  usagers qu’elle est menée, mais ce sont eux, les usagers, qui en sont les victimes. Et ainsi de suite, on n’est jamais si bien servi que par soi-même devient la règle.      

 

            Qu’une entreprise de communication sache communiquer, c’est quand même extrêmement rassurant, il y en a tant qui le font si mal. Que celui qui ne s’est jamais trouvé en plein désarroi dans une grande surface, même spécialisée en communication, dans la vente par exemple de téléphones, de télévisions, d’ordinateurs et autres outils de communication, affirme le contraire ! Et l’on s’aperçoit finalement que l’on connaît souvent mieux le produit que l’on veut acheter que le vendeur qui est censé être un spécialiste. Alors oui, une entreprise de communication qui sait véritablement communiquer, c’est rassurant. . 

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 09:46

            A défaut de calendrier perpétuel, qui serait utilisable d’une année sur l’autre jusqu’à la fin des temps, on se doit de disposer chaque année du calendrier de l’année en cours. Jadis, un jadis qui s évalue en quelques décennies, c’était le célèbre calendrier de la poste qui apparaissait  dans tous les foyers comme garant de l’écoulement du temps. Unique en son genre, il était toujours à portée de la main lorsque l’on s’interroger sur le temps qui passe ou les fêtes à souhaiter.

 

            L’abondance certes, est préférable à la pénurie, à condition toutefois de ne pas dépasser un certain optimum, car trop c’est trop ! Nous  avons l’occasion de connaître l’heure qu’il est sans pratiquement jamais se retourner, alors que jadis on s’interrogeait sur celles de l’église, de la maison commune ou de la gare quand elles différaient de plusieurs minutes à un bon quart d’heure, et qu’aujourd’hui on est tous à la seconde près. 

 

            Se tromper de jour est quand même assez rare, et pourtant les calendriers se sont multipliés à un point tel que la grande majorité d’entre eux ne sont jamais consultés et finissent aux vieux papiers. Mais chaque service public, chaque association, chaque entreprise pour un peu, sortirait le sien, ne serait-ce que parce que l’occasion se présente en fin d’année et que c’est aussi la saison des étrennes. Mais que de gâchis de papier alors qu’on prône la diminution du gaspillage dans notre société.

 

           Si encore chacun de ces éphémérides apportait des informations que l’on ne trouve pas ailleurs, mais même le calendrier ne renseigne plus sur les tarifs des envois postaux (lesquels ont d’ailleurs la fâcheuse tendance de changer en cours d’année), si encore il donnait clairement les dates de vacances scolaires de l’académie du lieu au lieu de se contenter de lignes de couleurs différentes pas toujours identifiables, car concernant l’ensemble du pays, s’il était l’occasion de rappeler des choses originales et intéressantes, on  pourrait en supporter allégrement la débauche. 

 

            Alors, qu’un calendrier distribué gratuitement porte la mention d’un prix, peu importe, même si c’est pour donner une idée de son prix de revient. Et que signifie un  prix rapporté à la valeur réelle de l’objet, et que serait une valeur réelle ? Assister à une vente aux enchères est une distraction instructive sur ce point

 

            Vous y voyez des objets dont vous ne vous chargeriez pas, même gratuitement, qui démarre à un certain montant qui en restent là ou qui au contraire atteignent des prix « astronomiques » Pourquoi ? Ce n’est pas l’objet en lui-même qui possède cette valeur, hélas pour ces peintres et sculpteurs aujourd’hui célèbres qui vendaient leurs œuvres pour une bouchée de pain, mais l’intérêt qu’on lui porte.

 

            Pour ce qui est ancien, même relativement, on peut encore trouver des repères, mais pour ce qui est récent, sans le moindre recul du temps, que restera-t-il de l’engouement, comme du mépris d’aujourd’hui ? Certains n’hésitent pas à parler de valeurs sûres, mais cela ne les engage guère pas pour l’avenir.

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 08:33

            Une animation originale qui se passe juste devant chez soi, dont on n’a pas écho le jour même et que l’on retrouve dans la presse le lendemain, ce n’est pas rare, on est plus vite « au courant »  de ce qui se passe dans le monde, même de l’autre côté de la planète, qu’à proximité, avec des informations qui circulent à la vitesse de la lumière. Ce qui importe n’est pas l’importance de la nouvelle, mais la façon dont elle nous est communiquée.

 

            Ce qui importe n’est pas le fait d’émettre, si tant est que la raison d’être d’émettre est d’être reçue, mais d’avoir le canal de communication adéquat, ce qui entraîne pour conséquence qu’il faut rendre le récepteur ouvert à l’information que l’on veut transmettre. Des infinités d’informations se perdent en cours de route dans ce chemin plein de dangers qui séparel’émetteur du récepteur. Chemin plein de dangers, car il y a loin de l’émission à la réception, dans le contenu et l’intensité.

 

            Contenu, car ce qui parvient au récepteur peut être très différent de ce qui est émis, n’avoir aucun rapport logique, être déformé au point que l’émetteur ne reconnaît plus au retour ce qu’il a émis à l’aller. En intensité car, contrairement à ce que nous enseigne la physique, l’affaiblissement du signal n’est pas proportionnel à l éloignement, ou à son carré, mais peut être nul ou au contraire devenir un roulement de tambour. 

 

            Quelqu’un émet une simple idée, une réflexion, ou même un mot plus ou moins inhabituel, sans trop y penser lui-même, et à l’arrivée, c’est devenu un slogan qui entraîne les foules, porteur de beaucoup de choses. Pourquoi ? Parce que les récepteurs étaient dans l’attente. On s’étonne de ce que des scientifiques puissent avancer qu’un battement d’ailes de papillon quelque part dans le monde puisse amener une tornade à des milliers de kilomètres, on crie à l’absurde, et pourtant on constate sans cesse autour de nous ce phénomène dans la société humaine depuis qu’elle s’est mondialisée.

 

            Souvenons-nous de ce dessinateur danois qui se permit quelques dessins humoristiques sur la religion musulmane et son prophète, ou du mot racaille prononcé par un ministre français de l’intérieur sous les fenêtres d’une dame excédée par le chahut dans son quartier, ou le sens que l’on donne au moindre mot d’un leader d’extrême droite, ou…de milliers d’autres exemples, au point que, même si l’adage prétend qu’il vaut mieux faire tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler, beaucoup d’hommes publics aujourd’hui ne manient plus que la « langue de bois » avec constance en toutes circonstances, même les plus futiles, pour éviter le traquenard suite à une parole anodine mal interprétée. Que retient-on d’un discours, même bien structuré (ce qui n’est pas toujours le cas) ? Un mot, une phrase peut-être si elle est courte ! 

 .     

            Mais revenons à l’oie qui s’était égarée sur l’avenue. Je ne me suis pas aperçue du remue-ménage qu’elle a dû provoquer, le concert de klaxons aurait dû m’alerter qu’il se passait quelque chose sous ma fenêtre. Rien, car j’étais absent à ce moment-là,  mais que de fois ne sommes-nous pas surpris d’apprendre que quelque chose se passait à proximité de chez soi sans que nous l’ayons remarquée ? Toujours ce mystérieux cheminement de l’émetteur au récepteur.

 

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 08:00

            Où en serions-nous encore si on ne portait pas à notre connaissance les résultats d’innombrables études américaines, qui nous sont présentées comme la pointe des découvertes quelle qu’en soit la matière? Pas à l’âge de pierre sans doute, mais nous aurions au moins vingt ans de retard. De retard car il ne peut en être autrement dès l’instant que l’on considère la marche du progrès humain comme une marche continue, une progression vers le toujours mieux.

 

           Mais à considérer qu’il peut exister beaucoup de tentatives avant d’arriver à un résultat valable, que beaucoup de mises en oeuvre peuvent se révéler inutiles, mauvaises ou  même catastrophiques, faut-il en passer par toutes les étapes et donc toujours « être en retard » ou au contraire profiter des plâtres essuyés par d’autres pour les coiffer sur le poteau ? Doit-on toujours individualiser, même par pays, le « progrès » ? N’est-ce pas préférable de privilégier les bienfaits profitables à l’humanité toute entière ? Plutôt qu’à une société donnée, ce qui n’est que très localisé dans le temps ?

 

            Quelle importance aujourd’hui de savoir qui a maîtrisé le feu le premier, qui a taillé la première pierre pour en faire une arme ou un outil, qui a eu l’idée de pratiquer l’élevage plutôt que la chasse pour se nourrir, de semer et de récolter plutôt que de cueillir simplement ce qu’il trouvait à sa portée?  Etre le premier a…, c’est peut-être  important au moment de la découverte ou de la performance, mais après ?  Une fois que tout le monde en profite ? 

 

            Mais attention, pour que le profit soit partagé, il faut du temps. Des civilisations peuvent disparaître parce que l’information qui aurait pu les sauver ne leur est pas parvenue à temps. Lorsqu’une découverte, une avancée se fait quelque part dans le monde, l’espace conserve son importance malgré la vitesse de la lumière avec laquelle théoriquement les nouvelles peuvent se propager. Car ce n’est pas tout de disposer de l’information mais de disposer des conditions nécessaires à son utilisation.

 

            Prenons un certain médicament qui fait disparaître un malaise, ou qui protège d’une affection, ce ne sont pas ceux qui en souffrent le plus ou qui ont le plus de risques qui en profiteront les premiers, mais ceux qui, même moins atteints, en sont les plus proches. Une proximité globale, pas seulement liée à la distance évidemment. Et cela déterminera que plus le progrès s’accélère, plus augmentera relativement l’écart entre les mieux et les plus mal servis. 

 

            L’idée que si certains profitent beaucoup d’une avancée avec le temps tout le monde finira par en profiter aussi, donc que toute avancée est bénéfique, est utopique. C’est pourtant ainsi que beaucoup se félicitent des découvertes scientifiques. En est-ce une que cette étude américaine qui parvient à prétendre que « les jeux vidéo violents stimulent chez les adolescents l'activité des régions du cerveau liées aux émotions et réduisent les réponses des zones où siègent le raisonnement et le contrôle de soi » ?

 

            Une recherche qui laisse à penser (quelle sûreté dans l’affirmation ! ) que « le fait de jouer à certains jeux vidéo violents pourraient avoir des effets différents à court terme sur les fonctions cérébrales que des jeux non-violents », que la violence pourrait donc être captée par le cerveau des adolescents. Personne ou presque n’en doute, mais il fallait une étude sérieuse pour affirmer que ce serait possible à court terme.  

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 15:04

            Il est des jours où cela ne vient pas tout seul, de remplir une page blanche ou un écran vide. Oh, certes on ne manque pas de sujets, ceux-ci au niveau de chacun d’entre nous sont inépuisables, et pas seulement parce que nous vivons dans une société en pleine évolution, ou en pleine crise de croissance ou de dégénérescence c’est selon, mais parce que aucun ne paraît devoir retenir l’attention, ne valoir le fait d’en aligner quelques paragraphes.

 

            Et encore, par rapport à la page blanche, qu’ont connue les générations qui nous ont précédés et, avant la généralisation du stylo à bille, celui qu’il fallait tremper tous les trois ou quatre mots dans l’encrier, que de facilités nous sont offertes avec l’ordinateur, son écran et son clavier. Le premier mot sur une page blanche, c’était, à moins de griffonner n’importe quoi ou d’aimer les textes raturés pour se donner l’impression de beaucoup réfléchir, de peser chaque mot sans jamais la considérer définitif, le premier mot orientait votre pensée pour le reste de la page.

 

            On peut en prendre pour preuve ce qu’on imposait aux élèves pour être compris : une introduction pour présenter le sujet, la thèse et l’antithèse, le pour et le contre, et la conclusion qui consistait le plus souvent à une position moyenne. Et le premier mot engageait, sinon l’élève, au moins le correcteur à s’engager dans une certaine voie. Et à mal noter si l’idée qu’il s’était fait du texte l’en éloignait. Car on écrit pour être lu, considère t-on, l’écriture n’a pas de but en soi, sauf éventuellement à être calligraphiée mais c’est de plus en plus exceptionnel, on écrit pour être lu, par d’autres comme l’élève à l’école ou l’écrivain professionnel, et  aussi par un autre soi-même, par une espèce de dédoublement de la personnalité.

 

            Celui qui écrit, à moins de faire de la simple copie,  transcrit ses propres pensée sur le papier (ou sur l’écran) et celui qui le lit, la même personne ou une autre, examine le texte, en prend connaissance dans un certain état d’esprit. A la continue, un aller-retour entre celui qui écrit et celui qui lit, ce n’est pas évident de la constater, mais lorsque l’on reprend après une interruption un texte que l’on avait commencé selon certains critères, on s’aperçoit que ce n’est plus dans la continuité de ce qui précède.

 

            « L’écrivain n’est libre de son écriture que par l’usage qu’il en fait : c’est-à-dire par sa propre lecture. Comme si écrire avait pour but en somme, à partir de ce qui a été écrit, d’instaurer la lecture de ce qui viendra s’écrire », une citation au hasard d’Edmond Jabé, l’écriture simple intermédiaire entre ce qui a été lu et ce qui sera lu ? L’écriture est la « représentation de la parole ou de la pensée par des signes convenus. Elle est née du double besoin de transmettre à distance le message verbal et de le conserver » 

 

            Elle crée toutefois un tout autre registre que la parole. « Les paroles s’envolent, les écrits restent » dit-on parfois pour rappeler qu’un texte écrit fait foi tandis qu’une parole peut ne pas être tenue. C’est que la parole vit dans son présent propre, qu’on peut toujours par la suite prétendre qu’elle a été prononcée en des circonstances particulières qui ont perdu leur actualité, et que l’on ne peut pas reconstituer à l’identique, tandis que l’écrit conserve une valeur dans le temps, qu’on peut certes discuter, qui peut par exemple voir son sens modifié en fonction de l’évolution du langage, mais que l’on peut éventuellement retrouver, replacer dans son contexte comme l’on dit.

 

            La parole est une expression de la pensée (plus ou moins) spontanée, tandis qu’un écrit suppose une lecture de l’auteur, de l’autre soi-même. Un filtrage de la pensée qui veille – devrait veiller – à exprimer le mieux possible le fond de la pensée. En des temps où l’écriture n’existait pas encore, ou chez ceux qui ne la pratiquent pas, on peut comprendre la valeur de la parole qui  engage, la parole d’honneur, alors que dans nos sociétés d’écriture, on en vient à ne plus faire confiance qu’à ce qui est écrit, et même certifié, l’oral ne pouvant constituer une preuve de quoi que ce soit. Ce qui est écrit doit être vrai, ou devrait l’être, pensait-on jadis, lorsque les écrits étaient plus rares, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Hélas !

 

Partager cet article
Repost0