Le blog de Francis Baussart

              L’hiver, rarement un souci

             En tant qu’adultes, et même pour bon nombre d’entre nous, avec un bon nombre d’années derrière nous, des quatre saisons, ce n’est pas en général celle que nous choisissons comme étant la plus agréable; celle que nous conserverions s’il fallait en supprimer trois. Et pourtant,, les enfants, regardez-les passer ces mois d’hiver, ils ne semblent pas en être affectés quand on en a un vrai, avec de la neige en abondance et le froid qui leur picote les oreilles, ça fait plaisir à voir. C’est donc que nous avons perdu ces comportements enfantins qui nous faisaient prendre les bonnes choses comme elles venaient, naturellement, en acquérant cette expérience dont nous sommes parfois si fiers ?  Et si on cherchait à étaler ce présent de l’instant, au lieu de se rabâcher le passé et ce qu’on n’a pas fait et qu’on aurait dû faire, ou redouter le futur et ce que l’on penser faire et que l’on ne fera peut-être pas ?

          Jadis, quand une personnalité extérieure se rendait dans une commune sinistrée, c’était pour la plaindre de son état, et les habitants étaient fiers de constater qu’on n’oubliait pas leurs malheurs alors qu’on ne parlait jamais d’eux auparavant, ils attiraient enfin l’attention. Alors qu’ils désespéraient, cela leur rendait le courage nécessaire pour se mettre à la tâche et se refaire une santé. On ne tarissait plus d’éloges sur ce visiteur qui avait su inspirer cette réaction aux habitants de la commune. Aujourd’hui, s’il vient sans apporter suffisamment d’aides que l’on peut chiffrer en espèces sonnantes et trébuchantes et immédiatement exploitables, on le soupçonne de ne penser qu’à ses notes de frais, aussi évite-t-il de s’éterniser en ces lieux alors que d’autres sont nettement plus accueillants, c’est en tout cas ce que colportent les mauvaises langues, et de celles-là, il y en a un peu partout !

          « A l’ère de l’info en continu, on est presque tenté de débrancher un peu », presque tenté, serait-ce qu’il nous en faudrait encore davantage pour décrocher complètement ? Mais ce serait quoi au fait, décrocher ? Se débrancher de toute source d’information, ça ne semble guère réalisable, on n’a plus guère la possibilité de vivre en ermite, coupé du mode, il faudrait en tout cas avant de s’y lancer, en ressentir la vocation. Laissons donc cela à quelques-uns dont nous ne sommes pas . L’information, est-elle aussi continue que cela ?

              C’est notre écoute qui peut être continue, si nous nous y abandonnons, mais en fait, elle se répète sans cesse, d’un fait quasi instantané, elle en fait des tartines, elle commente l’actualité, le grand mot est prononcé, on veut être au courant de tout ce qui se passe dans le monde, et surtout ce que l’opinion publique en pense. Mais au fait, l’opinion publique, ce sont les autres…et moi. Et si je me mettais à penser par moi-même le plus souvent, en m’informant de l’essentiel de temps en temps, ne serais-je pas en équilibre satisfaisant ?

          Nos jeunes à la recherche de stages en complément de leurs études risquent d’avoir plus de difficultés encore que les années précédentes avec le télétravail qui s’est développé dans les entreprises. On voit mal en effet un salarié prendre en charge un stagiaire en travaillant lui-même à la maison, alors que le but du stage est précisément d’initier le jeune stagiaire à la vie en entreprise, où l’on cherche précisément à réunir le moins de monde possible afin de respecter scrupuleusement les gestes-barr.ères qui permettent à l’entreprise de ne pas risquer une fermeture administrative. Ceci dit, que les jeunes à recherche d’un stage cette année ne s’imaginent pas que c’était facile pour leurs ainés, chaque âge a ses propres difficultés; et qu’ils se souviennent que c’est dans les difficultés qu’on se forme le caractère !

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               Des millions aux milliards

               Alors que toute l’attention du gouvernement était orientée vers la réduction des déficits publics qui depuis la fin du mandat de Giscard d’Estaing croissaient dans des proportions qui n’étaient plus admissibles, l’arrivée d’un virus a entraîné une considération totalement différente vis-à-vis de l’argent. On aligne les milliards de dettes à la légère alors que juste avant on hésitait à avancer les millions.  On a changé d’échelle, sauf que pour la plupart de nos compatriotes; ce n’est vraiment pas le cas, bien au contraire, et ils ne comprennent pas ce qui se passera lorsque, au lieu de s’endetter per centaines de milliards, il faudra commencer à rembourser ces dettes faramineuses ? Remboursées à qui ? Et qui remboursera ? Les générations futures, nos descendants, et jusqu’à quand ?