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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 17:49

            Un sujet bien choisi et toujours d'actualité. Ces jours fériés, non travaillés auxquels semblent aspirer, si l’on en croit les médias, tant de nos compatriotes, dès que leurs salaires n’en souffrent pas. Il faut travailler pour vivre, pas vivre au sens large, mais pour avoir suffisamment de revenus pour couvrir ses dépenses sinon le superflu, au moins le nécessaire, notion extrêmement variable d’un individu à l’autre dès que la survie est assurée. Et cette relation exclusive « travail=revenus » amène tout naturellement à éviter le travail lorsque s’offrent d’autres possibilités d’obtention de revenus. Le travail est, somme toute, un pis-aller dont on déplore souvent, hélas, l’obligation.

 

            « Anathème sur le travail, le travail est devenu l’ennemi de la vie, l’antithèse de ce que vivre devrait être ». Si le travail est devenu…c’est qu’il n’était pas l’ennemi de la vie antérieurement, et à supposer qu’il n’a pas changé (affirmation gratuite, bien entendue), c’est donc la vie qui a changé. Le temps n’est pas si loin  où il était parfaitement intégré dans l’existence de tout un chacun, pas toujours apprécié, convenons–en, mais au moins accepté, la question ne se posant même pas de s’en passer. Les autres occupations, les loisirs notamment venaient en sus et étaient alors particulièrement bien venus, d’autant plus qu’ils étaient rares.

 

            En (presque) moins de temps qu’il ne faut pour le dire, disons en une ou deux générations, dans nos pays qu’on estime évolués, la civilisation du travail est devenue celle des loisirs. Passer aussi rapidement de l’une à l’autre  a fait explosé les repères traditionnels sans pour autant aller vers davantage de bonheur pour les « bénéficiaires ». A honnir le travail, beaucoup y ont laissé ce qui était auparavant  leur motivation première pour des succédanés finalement pas très engageants. Travailler moins pour gagner du temps et le consacrer à des occupations qu’on pouvait estimer choisies, mais dont on se rend compte, à la moindre réflexion, qu’elles sont finalement imposées par une vie sociale plus contraignante qu’il n’y paraît.

 

            Ne parle-t-on pas des loisirs organisés, une association de mots qui devrait faire bondir les amateurs de liberté, de cette liberté qu’ils espéraient conquérir !  Mais qu’ils sont heureux, au milieu de tant de déçus, ceux qui avaient trouvé à se réaliser dans leur travail, qui s’y réalisent et qui s’y réaliseront toujours. Peut-être parce qu’ils ont trouvé un travail qui leur plaît, peut-être aussi parce que, le travail une fois trouvé, ils s’y sont attelés, et motivés qu’ils étaient, y ont trouvé leur épanouissement. Comme jadis, ce ne sont pas ceux qui travaillent le plus qui sont les plus malheureux, pour eux pas d’anathème sur le travail, c’est très libérateur !

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 11:01

            Je voudrais insister sur une distinction à faire entre « rectifier » et « réfuter ». Ptolémée, au IIème siècle ap JC, avec les connaissances de son époque, et la nécessité de perfection du cosmos de son temps, où tout devait alors se ramener au cercle parfait, a mis au point un système élaboré, une merveille à vrai dire. Une magnifique interprétation, la vérité d’alors. Suite aux observations et aux travaux de Tycho Brahé et de Kepler, Copernic a pu concevoir une autre représentation de l’Univers  convenant mieux aux récentes observations, « réfutant » la théorie géocentrique de Ptolémée.

 

            « Réfutant » ou « rectifiant ». A se limiter au fait que le Soleil devenait le centre du monde alors que la Terre l’était précédemment, c’est une réfutation, Ptolémée était dans l’erreur et son obstination à vouloir prouver ce qui n’était pas, retardant d’autant la découverte de la vérité, il eut mieux fallu qu’il n’existât point. A prendre un certain recul, un recul important il est vrai, celui que donnent les siècles, ne s’agirait-il pas plutôt d’une « rectification » ?  Rectification, alors que ça change tout ?     

 

            Difficile pour nous d’admettre qu’il s’agisse d’une rectification alors que nous le considérons comme une révolution, ce passage du géocentrisme à l’héliocentrisme, mais c’est bien parce que la « vérité » était alors géocentrique que, constatant certains écarts avec la réalité, il semblait nécessaire d’imaginer autre chose, mais sans Ptolémée aurions-nous eu Copernic ? Peut-on affirmer que Ptolémée se trompait et nous trompait par la même occasion ? Dans cette optique, ne doit-on parler de rectification ?

 

            Ou alors il faut admettre que Copernic était dans l’erreur puisque, depuis la Relativité, la Terre ne tourne plus machinalement autour du soleil, comme dans un manège, mais qu’elle suit son chemin, « droit devant elle » en respectant la courbure de l’espace - temps. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà », ou l’inverse, je n’ai pas la phrase de Pascal à portée, serait ici « Vérité à une époque, erreur  à une autre ». Je préfère personnellement de pas préjuger trop vite du choix entre la rectification et la réfutation. Pas seulement en astronomie, mais aussi dans d’autres domaines, comme la philosophie sans doute. Une « vérité » qui serait valable en tous temps, ça devrait toujours poser question, au moins rectification, sinon réfutation. 

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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 14:53

   

           Il y aurait en France deux millions d’automobilistes qui rouleraient sans permis valable…et au moins un qui prenait le volant, en toute confiance sans même s’interroger sur le fait qu’il l’avait avec lui ou pas. Circonstances atténuantes ? Il se rend en train à l’autre bout de la France, pour une durée de trois semaines, laisse la voiture à la maison, en ayant pris soin de laisser ses « papiers de voiture » en évidence, avec la clé de contact, pour son fils qui doit y passer entre temps. Arrivé à destination, il utilise la voiture disponible de son fils, lequel lui a également laissé ses « papiers de voiture ».

 

            Quoi de plus simple, sauf qu’avec ses propres papiers de voiture, il avait joint son permis de conduire et que donc, depuis plusieurs jours il roulait sans permis ! Quelle peur rétrospective ! De quoi se faire envoyer par retour –merci Internet – photocopie du précieux document, dans l’attente de la lettre recommandée qui contiendra l’original.  Et s’il s’était fait arrêter ?

 

            Qu’aurait valu sa bonne foi, face à des policiers incrédules, de rouler ainsi, loin de chez lui, sans permis à montrer, sur une voiture qui n’était même pas la sienne A ne pas savoir, on ne se pose pas de questions, mais en sachant être sans papiers, on ne sent plus très à l’aise, n’est-ce pas ? Rien qu’à y penser, sans même voir un képi en bordure de route qui fait signe de se ranger, chose qui n’arrive quand même pas souvent, du genre une fois l’an, et encore, peu de chance donc que ça arrive justement ces jours-ci, rien qu’à y penser donc…on essaie de penser à autre chose, mais ce n’est pas facile !

 

            Mais que doit être l’existence des sans-papiers, toujours dans la crainte d’un contrôle ? Certes on se donne bonne conscience en se disant qu’ils se sont plus ou moins mis eux-mêmes dans cette situation difficile, que ce ne sont pas des citoyens ordinaires qui n’auraient rien à se reprocher, e t c…,  mais est-ce résoudre un problème que de négliger ?

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 16:50

 

                    La ville de Troyes doit son nom au peuple gaulois des Tricasses. C’est dans les environs de Troyes que se serait déroulée en 451 la bataille des Champs Catalauniques au terme de laquelle Attila fut vaincu et rebroussa chemin. Au haut Moyen-Âge, la ville fut la capitale d’un comté qui fut la principale région du comté de Champagne, dont elle fut également la capitale au Moyen-Âge, jusqu’au rattachement de la Champagne au royaume de France. C’était un carrefour important pour les commerçants itinérants, qui se regroupaient dans ce que l’on appelait les foires de Champagne. Ces foires existent toujours mais ont davantage la forme d’une exposition et ont perdu en importance.

                En passant par Troyes, au lieu de se contenter de la longer par l’autoroute, pourquoi de pas y faire un petit détour et quelques pas dans la vieille ville, s’arrêter dans une crêperie pour s’y restaurer, en un début de soirée de fin septembre bien agréable, quoique déjà un peu fraîche pour le faire en terrasse. Le franc soleil de midi n’était plus là pour inviter les riverains et touristes de passage à occuper les nombreuses tables. Au fait, les rentre-on pour la nuit ? On n’en avait pas l’impression alors que le soir tombait lentement sur la ville. Mais peut-être que la vie nocturne ne faisait que commencer.   

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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 18:23

             La sagesse, « c’est peut-être cette prétention à juger au lieu d’opiner simplement qui la rend de nos jours impopulaire ». Mais pourquoi donc préfère-t-on souvent avoir devant soi un être qui opine sans réfléchir, qui vient donc grossir le nombre des irréfléchis, n’apportant que quantité mais pas de qualité, plutôt qu’un être qui écoute, réfléchit, apporte son point de vue, et donne donc plus de consistance au débat ?

 

            Certainement parce que, contrairement à ce que nous affirmons, nous ne sommes pas très sûrs de la justesse de nos propres opinions, que nous craignons la contradiction qui nous mettrait en porte à faux avec nous-mêmes, mais que cette contradiction si elle survient alors que d’autres ont déjà opiné dans notre sens, nous nous abritons derrière le nombre, la quantité, pour réfuter le contradicteur, fut-il de qualité.

 

            C’est toujours celui qui s’aperçoit qu’il a tort mais ne veut pas l’admettre qui crie le plus fort et se montre le plus tenace à rassembler les opinions en sa faveur. Le sage, lui, doute toujours un peu, moins des attaques de l’opposition qu’il rencontre, que de ses propres réflexions, il ne s’emporte jamais…la sagesse n’est-elle pas « la vertu qui surmonte l’emportement de juger » à l’emporte-pièce ?

 

            La sagesse, peut-être peut-on aussi la trouver parfois dans le bon sens, cette chose au monde la mieux partagée puisque personne ne semble en vouloir plus qu’il n’en a, comme l’écrivait Descartes, le bon sens populaire évidemment, mais individuellement, pas celui de la foule presque toujours prête à suivre celui qui parlera le plus fort, spécialement peut-être  s’il n‘a pas grand-chose à dire, d’où la portée alors des petites phrases et des slogans, qui font foison actuellement, c’est facile à retenir, il ne faut même pas réfléchir. . .   

 

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 18:28

             Echapper à la malédiction de la mortalité, à la malédiction, non à la mortalité évidemment, car si la durée moyenne de vie a augmenté considérablement dans nos pays qualifiés de développés, grâce à la science, c’est tout à fait relatif, et la durée de vie maximale n’augmente pratiquement pas. A supposer même qu’elle atteigne cent cinquante ans par exemple pour un nombre  non négligeable d’individus, on ne prend pas le chemin de l’immortalité. Cette immortalité, tout au plus pouvons-nous y tendre, pour l’espèce humaine, pas pour l’individu proprement dit. A trouver un début, on ne peut que parvenir à une fin.

 

            Echapper à la malédiction de la mort, c’est autre chose, et l’on peut se demander si l’angoisse de la mort n’est pas plutôt celle d’y parvenir dans de mauvaises conditions, voire épouvantables, plutôt que celle de la fin proprement dite. Et la science fait le forcing en ce domaine et parviendra sans doute au cadeau philanthropique.Toutes proportions gardées, à ce que la vie s’achève d’elle-même dans les meilleures conditions possibles. Seulement alors l’angoisse de penser que l’on ne sera plus, une angoisse existentielle ! Un énorme progrès donc, au grand avantage de l’homme, mais cet homme échappant à la malédiction d’une fin d’existence particulièrement pénible, sera-t-il pour autant un homme heureux ?     

 

            L’être humain n’a jamais pensé qu’il était immortel. Non qu’il est né évidemment avec la certitude qu’il allait mourir, mais penser l’immortalité, c’est déjà se savoir mortel, sinon l’idée ne vient pas à l’esprit. Il en est ainsi de beaucoup de choses, dont on ne s’aperçoit de l’existence que lorsque l’on en est privé. Comme la liberté, se pose-t-on la question de son existence lorsqu’on n’éprouve encore aucune contrainte ? Prend-on conscience de la solidarité entre semblables, sans avoir éprouvé d’autrui ou de soi-même la moindre sollicitation ? Et que de potaches se trouve dépourvus lorsqu’il leur faut traiter d’un sujet inconnu, de philosophie précisément,  qui jusque là était étranger à leur esprit, et qui, pourtant, après, ne les quittera plus ? 

 

            « Peut-être chacun d’entre nous a-t-il besoin d’une limite immuable de notre attente de vie pour nous inciter à compter nos jours et à faire en sorte qu’ils comptent » Il me semble qu’il n’est pas nécessaire de se savoir mortel, d’en avoir pleinement conscience,  d’ignorer quand la mort arrivera et de quelle manière, pour ne pas vivre que dans un présent réduit, ce n’est pas parce que l’on est mortel qu’on inscrit son action dans des événements limités dans le temps. Nous en ferions de même si nous étions immortels, dans le cas où nous le serions et les autres pas. Quant à l’immortalité collective, elle n’est pas concevable. A supposer l’absence d’une fin, elle supposerait l’absence d’un début, et sans début, nous ne serions pas là pour en parler. 

 

              Une immortalité relative, mais pourquoi donc, sauf erreur de ma part, cette idée-là n’a-t-elle pas eu de développement chez la plupart des philosophes, même ceux qui se penchaient sur la mort, et lequel ne l’a pas fait ? Certes, avant la relativité restreinte d’Einstein, on ne touchait pas au temps, puisqu’il était absolu. Mais depuis un siècle, où en sont-ils encore ? Ils semblent avoir réservé cette relativité exclusivement liée à la notion de vitesse, alors qu’Einstein et la relativité ouvraient un boulevard à des réflexions originales, enfin délivrées d’un préjugé tyrannisant : ne pas toucher au temps ! Peut-être aussi qu’à envisager pour les humains l’existence d’autres vies après celle-ci, dans le même registre, avec toujours la même notion du temps qui passe, voire d’une autre qui ne finirait jamais, ils n’ont pas songé à étendre le champ de leurs investigations, mais, ne désespérons pas, patience, ils y viendront !  

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 18:34

         Freud songeait que les grands obstacles sont intérieurs, c’était peut-être une idée originale de son temps, mais qui, à la réflexion, en douterait encore aujourd’hui ? Et pourtant, nous passons tous par de phases plus ou moins angoissantes. Des moments dont ensuite, une fois l’angoisse disparue, on ne comprend pas la raison car précisément elle n’avait pas de raisons d’être. Sauf une peut-être, la peur de l’inconnu.

 

            Un événement est programmé, un rendez-vous par exemple, à long terme on n’en fait pas un souci, mais au fur et à mesure que la date, puis le moment approche, la tension monte jusqu’à…généralement et brutalement disparaître une fois au fait, c’est-à-dire lorsque l’inconnu s’évanouit. L’inconnu pour soi-même, évidemment. Parfois le moment redouté s’avère plus grave, plus terrible qu’on ne l’imaginait au plus fort de notre angoisse, et pourtant, malgré tout, on se sent libéré. Il n’y a plus cette incertitude qui rendait étouffant, angoissant, l’espace de temps qui nous séparait de la connaissance. Plus de questionnement, la réponse est là.

 

             Des êtres humains paraissent ne jamais s’angoisser, certains parce ce qu’ils ont acquis une maîtrise d’eux-mêmes, par volonté, par expérience, par raisonnement, d’autres parce qu’ils ont connu tellement de malheurs que plus rien ne semble encore pouvoir les toucher, mais il me semble que cela est dû aussi à la conception que l’on peut avoir du temps qui passe, de l’importance relative que l’on donne aux trois formes classiques : passé, présent, futur, et notamment, pour ce qui est l’angoisse, du présent et du futur.

 

             Nous sommes sans doute majoritairement des êtres tournés vers l’avenir, le présent n’étant que l’état où nous sommes et que, par la pensée, nous quittons aussitôt pour nous projeter…dans l’inconnu, alors que celui-ci n’est que plus ou moins probable. Envisager le pire peut-être une méthode pour finalement se retrouver pas trop mal le moment venu, mais l’angoisse nous fait payer très cher une satisfaction future.

 

            D’autres êtres au contraire vivent pleinement leur présent, n’ont pas le souci de l’existence d’un futur, « à chaque instant, suffit sa peine », par tempérament sans doute, par hérédité peut-être, l‘angoisse ne les touche jamais. Un présent qui ne réduit pas à un passage du passé à l’avenir, comme chez la plupart de nos semblables, mais qui au contraire s’étale au point de meubler tout leur esprit.

 

            Pas facile la coexistence entre ces deux conceptions du temps, ceux qui vivent dans leur présent permanent…et les autres, ceux qui sans cesse se préoccupent dans leur présent de ce qui pourrait se passer après. Peut-être faudrait-il tendre vers un certain équilibre, à chacun de chercher le sien, entre élargir sans cesse son présent vécu considéré comme certain et se projeter dans un avenir considéré comme plus ou moins incertain, donc générateur d’angoisse.

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 18:10

   

              Me voici pour la première fois dans un TGV, et pour un long parcours, Lille-Cannes, mais rapidement parcouru. Une place en première (louée moins cher qu’en seconde !) bien confortable, avec bien de la place pour allonger les pieds, une tablette de bonne grande dimension où l’ordinateur portable se dépose facilement, avec une prise de courant à proximité pour l’alimenter, avec une batterie qui ne tient qu’une ou deux heures, c’est indispensable.

 

            Un départ en souplesse, on se sent vraiment pas partir, et une prise de vitesse progressive évidement mais toujours sans le moindre à-coup, avec donc tout un réseau conçu pour les grandes vitesses. Les paysages défilent, sous un temps peu clément, encore qu’il soit de saison. Contrairement au parcours en voiture, où l’environnement peut trouver son intérêt, la France étant un si beau pays où il y a  tant de choses à voir, ici tout est dans une durée de voyage la plus réduite possible. Pour beaucoup de voyageurs, pas pour tous, car finalement, correctement installés, l’ordinateur en marche, comment pourrait-on trouver le temps long ?          

 

            Une heure environ pour aller de Lille à Roissy, avec un arrêt à TGV-Picardie, cette station qu’on appelait la « gare fantôme », tant elle semblait isolée dans la vaste campagne et peu fréquentée, comme si on avait prévu cet arrêt uniquement pour satisfaire les élus locaux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et nombreux sont ceux qui, travaillant dans la région parisienne ont élu domicile dans un environnement quand  même plus près de la nature et beaucoup moins cher, notamment pour le logement.        

 

           Arrêt à Roissy, mais au lieu de quelques minutes, plus d’un quart d’heure, pour y accrocher un autre TGV, certes, mais aussi apparemment pour effectuer certains contrôles. A voir la police, hommes et chiens, faire quelques allers et retours dans les couloirs, on peut supposer que la recherche de drogues ne devait pas être étrangère. 

 

           Un déjeuner sur le pouce, quelques sandwiches et bouteilles d’eau minérale, rien d’autre pour ne pas perdre beaucoup de temps à changer de voiture et l’on sent d’attaque à parcourir le reste du pays. Que de campagne, avec ce TGV qui, contrairement au réseau traditionnel SNCF, encore qu’on peut se demander si les TGV ce ne sont pas entrés dans la tradition, que de campagne,  de terrains découverts, sans ces innombrables passages par la proximité des villes où se sont construites les gares dans le passé, avec des trains qui prétendaient lutter contre la concurrence des véhicules hippomobiles, alors que maintenant il s’agit de concurrencer l’avion. Et de le battre.

 

           Certes, entre le Nord et la Côte d’Azur, quelque douze cents kilomètres, autant (douze) d’heures de voiture, quand la circulation ne vire pas au rouge, voire au noir, sur certains tronçons, l’avion ne met que quatre-vingt-dix minutes, mais ce n’est que la drée de vol . A arriver une heure avant à l’aéroport, lequel n’est pas à côté et nécessite la voiture pour y aller (la garer quelques jours n’est pas gratuit !), même chose à l’arrivée à Nice pour rejoindre Cannes, les quatre-vingt dix minutes se transforment facilement en quatre ou cinq heures. Quand, bien sûr, les conditions atmosphériques ne viennent pas bouleverser le planning prévu. Les grèves aussi, mais là, la SNCF ne les ignore  pas ! 

          

            Les heures passent, et l’on sait qu’elles passent vite, deux doigts sur le clavier et le regard sur l’écran. Pas même eu le temps de me rendre compte que le ciel s’éclaircissait, nuageux certes, mais sans pluie et même un rayon de soleil de temps en temps, que demander de plus en ce début novembre? Il faut dire que sans être encore à Valence on doit longer plus ou moins la vallée de la Saône et du Rhône, du Rhône plutôt car on a dû dépasser Lyon sans même s’en apercevoir. A consulter l’horaire, et il semble tenu, nous voici à moitié route.   

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 17:36

           « Chercher chacun ses vérités, à partir de ses passions et convictions », et non une vérité objective, laquelle ne peut évidemment pas exister, une évidence qui n’apparaît pourtant pas à tous les esprits humains, loin de là. ! Pourquoi ? L’obligation que nous avons de définir les choses, peut-être aussi, comme l’écrivait Descartes, « de diviser chacun des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre », tout cela fait qu’à se trouver devant une situation qui ne peut être globale, on ajuste tant bien que mal des « parcelles » pour reconstituer un ensemble qui, lorsqu’il apparaît cohérent, se voit décerner le qualificatif de vérité.

 

Et lorsque cette vérité se partage avec d’autres, voire beaucoup d’autres, « se démontre » donc, elle passe pour une vérité objective. Comme si la vérité existait, puis se découperait elle-même en autant de parcelles qu’il se faudrait pour permettre aux esprits humains de reconstituer le puzzle, certes il pourrait toujours manquer quelques pièces, mais de moins en moins, ce qui fait qu’on approcherait toujours la vérité de plus près. La vérité existe, elle apparaît par morceaux, on la reconstitue.

 

Mais cette vérité est un mythe, elle n’existe pas, nous n’en avons la notion que parce nous sommes dans l’obligation de définir des éléments séparés dans la continuité de la vie et qu’une fois avoir rassemblé les morceaux, nous croyons avoir reconstitué un puzzle, un ensemble qui n’est alors qu’une somme d’éléments... Il est heureux qu’aujourd’hui la science elle-même n’en est plus à considérer qu’on peut aller indifféremment du tout aux éléments et des éléments au tout, négligeant les liaisons. Si une vérité objective pouvait exister, elle ne pourrait se retrouver que dans l’intuition, une vérité qui sortirait alors « toute nue du puits ». Alors, contentons-nous de « Chacun ses vérités à partir de ses passions et convictions »  

 

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