Lorsque j'étais gamin, et que mon grand père me parlait de “sa”guerre - c'était évidemment celle de 14-18 -, je me disais déjà qu'il avait beau me détailler les années terribles qu'il avait alors connues, je n'étais pas dans les dispositions qui me permettaient d'en juger sainement. Et aujourd'hui que bien des années ont passées, que bien des souvenirs de “ma”guerre - celle de 39-45 évidemment – sont restés vivaces dans ma mémoire, je me retrouve avec des journalistes, beaucoup plus jeunes que moi et qui donc n'étaient pas nés alors, me commenter cette Seconde guerre mondiale comme s'ils l'avaient vécue, voire y avaient participé. Sans doute ne sommes-nous pas dans les mêmes dispositions, eux et moi, pour en juger sainement ? Mais finalement, ce qui importe pour l'humanité, c'est moins ce que les témoins et participants ont ressenti au fond d'eux-mêmes que l'idée que s'en font aujourd'hui les générations suivantes. On est passé des histoires à l'Histoire !