Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 06:38


 

               Troquer débroussailleuses et tondeuses contre une vache ou un alpaga miniature, ce n’est pas seulement répondre à une mode écologique de bon aloi, ni économiser un peu d’essence ou de gazole alors qu’on ne s’en prive pas d’en consommer de par le monde,  c’est aussi et surtout agir au plan local, améliorer sensiblement son environnement, en supprimant une source de bruits destructeurs de la tranquillité de tout un quartier. Les broussailleuses  et les tondenses sont aussi bruyantes l’une que l’autre et ne risquent pas d’être un jour aussi discrètes que des animaux, surtout miniatures, car il ne devrait pas être aisé d’emprunter le couloir de la maison pour y faire passer une bonne vache laitière.

              Le nombre de décibels émis par ces engins, leur cadence de fonctionnement  ainsi que leurs horaires d’utilisation n’ont pas manqué d’attirer l’attention sur la nécessité d’agir pour réduire la pollution sonore, mais il semble que les efforts se sont orientés essentiellement vers le confort - tout relatif- de ceux qui les pilotent, et nul doute qu’aujourd’hui la qualité des casques individuels est d’un haut niveau. Mais il n’est pas envisageable de fournir un casque à chaque résident, et pourquoi pas aux gens de passage qui souffrent autant, et même plus qu’avant du bruit émis par les machines.  Plus, car on ne voit plus guère de tondeuses à gazon qui puisent l’énergie nécessaire chez l’homme. 

 

                 Aussi, la solution  ne peut se trouver uniquement dans la protection au bruit une fois émis, mais aussi et surtout dans l’insonorisation de la machine elle-même, dans l’étude et la fabrication d’engins plus silencieux…et si les spécialistes  estiment avoir fait le maximum, on peut en douter, alors, pas de doute, il faut en revenir le plus souvent possible à la machine à bras, au gazon qui ne pousse pas ou presque…ou à la tonte  et au débroussaillage animal.

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 06:09


 

La difficulté provient de ce que l’on oppose travail et loisirs, le travail producteur de contraintes auxquelles on ne peut échapper, les loisirs,  la liberté de faire ce que l’on veut sans la moindre entrave. Alors à partager ainsi son existence, côté pile terrifiant et côté face merveilleux, on ne peut que se retrouver insatisfait, voire très malheureux.

            Commençons par la fin, le pincement que nous avons à constater l’écoulement de nos vacances, nous l’estimons partagé par tous les êtres humains normalement constitués, tant cette opinion est largement diffusée et exploitée, de là à en faire un postulat de la nature humaine, il reste une objection à formuler : il ne s’agit pas d’un sentiment universellement partagé, mais d’une opinion qu’émettent ceux qui sincèrement  préfèrent les loisirs au travail et par convenance, pour ne pas offenser, la plupart de ceux qui ne le pensent pas.

            Car ils ne sont pas aussi rares qu’il peut paraître, ceux qui passent leurs vacances sans compter les jours qui les séparent de la rentrée, sans se sentir de plus en plus anxieux à la pensée de ce qui les attend, comme si c’était la guillotine. Un jour à la fois, et ils profitent également des vacances jusqu’au bout. 

            Des êtres d’une autre planète ? Non, des êtres comme vous et moi qui trouvent autant (peut-être plus parfois) de plaisir à rentrer de vacances qu’à quitter leur emploi, car ils ont parfaitement intégré le travail dans leur vie, ce n’est pas une corvée à laquelle ils échapperaient si c’était possible, mais une occupation du temps comme peuvent l’être les loisirs.

            Ces loisirs qu’ils passent, non à ne rien faire, à ne penser à rien, à se jeter dans n’importe quelle distraction, mais à vivre tout simplement .à leur convenance, c’est-à-dire à se livrer à des activités qu’ils délaissent quand ils sont « au travail » Leur détente n’est pas l’inactivité, mais des activités différentes, du travail donc toujours aux yeux de ceux qui se languissent. Ils aiment ce qu’ils font, que ce soit dans le cadre du travail que dans celui des loisirs. Bien sûr le travail a ses mauvais jours, mais les loisirs aussi parfois.      

             Aimer ce que l’on fait, en tirer toutes les satisfactions possibles, au lieu de faire parfois ce que l’on aime et détester ce que l’on est tenu de faire, c’est une leçon de sagesse, pas une résignation.

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 07:16


            Je viens de lire Tintin au Congo, de relire plutôt car je l’ai sans doute lu, comme d’autres BD, peu nombreuses, il a quelque soixante ans, et je ne souviens plus y avoir trouvé alors de qui fouetter un noir. Certes le langage employé était « »le petit nègre » mais, enfant, j’aurais sans doute déjà mal compris qu’au cœur de l’Afrique on parlât un français académique. C’est d’ailleurs le type de langage que nous employons aujourd’hui lorsque, nous rendant dans un pays duquel nous ne connaissons la langue que par ce que nous avons appris à l’école, nous tentons de nous faire comprendre. Plus piteusement souvent que les noirs de Tintin au Congo.

            Et n’est-ce pas aussi le cas des étrangers qui nous font l’honneur de visiter notre pays, nous apprécions qu’ils nous parlent « petit nègre » plutôt que de se contenter de leur langue maternelle, quitte à nous en moquer en privé, gentiment le plus souvent. Le ridicule éclate lorsque, dans les médias, des Français de souche se mettent à baragouiner en anglais, croyant épater leurs compatriotes qu’ils prennent alors pour des sauvages.

            Certes dans Tintin, les noirs sont parfois pris pour de grands enfants, mais n’est-ce pas le propre des «  missionnaires » (= individus en mission) que de se prendre pour des êtres supérieurs ? Il y a le méchant sorcier noir, mais aussi le méchant blanc qui est livré en pâture aux crocodiles. Coco, l’enfant noir, est bien sympathique, toujours là au bon moment. Et si Milou emploie dans ses réflexions un français impeccable, c’est que, très malins pourtant, nous sommes incapables de comprendre le langage des chiens. Un chien blanc qui aurait parlé « petit nègre » aurait été une injure pour les gens de couleur. 

 

            Alors faire un procès à un auteur disparu alors qu’il a écrit une BD dans l’ambiance de l’époque, c’est un peu déplacé, à moins évidemment de vouer aux gémonies les auteurs du passé, qui se sont autorisés à transgresser les règles que nous nous imposons aujourd’hui. Pourquoi lire les Grecs anciens et en faire les créateurs de notre civilisation, alors qu’ils s’entouraient d’esclaves et considéraient les étrangers, à leurs portes, comme des barbares ?

 

            Et nos Français d’aujourd’hui, jeunes et moins jeunes, qui s’expriment, non pas dans un français approximatif, notre langue est longue et difficile à apprendre et l’on peut admettre de nombreuses entorses, mais dans un langage étrange, sans la moindre gêne, entre eux mais aussi en public, ne se mettent-ils pas alors en position d’êtres inférieurs, dépourvus d’un minimum de connaissances et de raison ?  « cela veu til dir ke tu ne maim pa et ke tu me mhai? le haiaisemen et réciprok », par exemple peut plaire, tous les goûts sont dans le nature, mais de là à s’en contenter, mieux vaut cent fois parler « petit nègre », non ? 

 

               Cette dérive est sans doute due davantage à la difficulté de la langue qu’au plaisir de paraître original. Mais alors, ne serait-il pas bien venu de faire apprendre, à nos jeunes notamment, une langue universelle, dépourvue de ces règles qu’on ne sait appliquer, langue dans laquelle ils pourraient s’exprimer correctement sans attendre que leurs études, lorsqu’elles se poursuivent, leur permettent de l’espérer : l’esperanto

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 06:19


               « L’écrit nous donne l’illusion de savoir alors qu’il ne suffit pas de lire pour comprendre.  N’importe quelle idée suppose en plus l’effort de méditation ». On voit que l’article s’adresse à des étudiants pour leur faire des remarques qui sont souvent nécessaires, car comment pourrait-on faire croire à un adulte plus ou moins averti  qu’il suffit de lire un texte pour en comprendre le sens . On n’en est plus alors à la nécessité d’apprendre par cœur, de retenir des formules sans trop savoir les limites de leurs applications et donc de les appliquer parfois à tort. Comme cet élève de troisième, à qui le prof de maths avait dit moins par moins donne plus et qui appliquait la leçon à un ensemble constitué d’additions et de soustractions.   

            N’importe quelle idée suppose en plus l’effort de méditation, mais alors comment consacrer du temps, il en faut, à méditer sur ce qu’un professeur vous dit, sachant qu’il passe aussitôt à autre chose, surtout s’il présente cela comme parole d’évangile, du sachant au devant savoir ? Le cas se présente de même en dehors de l’enseignement, dans la vie courante, lorsque l’on a affaire à un spécialiste, un expert, qui vous noie sous des arguments qui vous paraissent incompréhensibles, comment démêler le faux du vrai si tant est qu’il existe ?

            Donc entre l’oral et l’écrit, les avantages ne sont pas d’un côté, les inconvénients de l’autre. Pourquoi refuserait-on l’un au profit de l’autre, alors que les deux sont parfaitement complémentaires ? .On n’a parlé jusqu’à présent que de l’oral et de l’écrit des autres, entendre ou lire un cours, et c’est fondamentalement l’occupation de l’étudiant, mais il ne faudrait pas passer sous silence le travail personnel, qui ne peut être qu’à la fois oral et écrit.

            Exprimer une pensée, c’est le faire d’abord oralement, au moyen d’un certain vocabulaire, à basse ou à haute voix, la haute voix permettant de mieux se rendre compte du sens des mots utilisés, de se corriger avant même d’écrire, et une fois les mots couchés sur papier, ou sur l’écran de l’ordinateur, de corriger encore pour synchroniser les phrases avec ce que l’on voulait exprimer.  A moins que, au fur et à mesure que la feuille se remplit, la pensée évolue et ne fasse écrire des choses auxquelles on ne pensait pas en commençant le paragraphe.  C’est bien alors que l’on ressent ce que peut-être la liberté de pensée, partir d’une certaine idée, et la voir évoluer au fil des lignes, alors qu’à ne pas se livrer à l’écriture, nos pensées évoluent certes, mais un peu n’importe comment, du coq à l’âne, comme l’on dit sans savoir trop pourquoi,  ou au contraire  se focalisent, on passe à l’idée fixe dont on devient prisonnier. 

            Se défait-on de ses idées à les consigner ?  oui et non. On peut s’en défaire sur l’heure, car on sait qu’on peut se retrouver, où et quand on le désire,. Et l’on se tient disponible pour d’autres, car on ne peut penser à deux choses simultanément, surtout si elles sont contradictoires. Vous regardez un cylindre, c’est un cercle ou un carré, mais il faut un  certain temps, une durée pour passer de l’un à l’autre et à penser au cercle, vous oubliez le carré. A consigner l’un, vous pouvez penser à l’autre sans réserves.    .

              On ne dialogue pas avec un texte, on ne lui pose pas de questions, c’est la loi du silence…on ne pose pas de questions au texte, mais à soi-même, n’est-ce pas préférable que d’attendre des réponses toutes faites du spécialiste ? On n’arrive pas  aussi vite au résultat, on ne le trouve peut-être jamais, mais il faut savoir si c’est le résultat qui importe et la manière la plus simple d’y parvenir, que possède autrui, ou la recherche personnelle. Forme-t-on son esprit critique à adopter sans y  réfléchir tout ce qui vient d’ailleurs ?

 

             Pourquoi chercher ce que l’on peut trouver tout fait ?  Mais  parce qu’à le faire, on ne peut qu’être inférieur à celui qui nous l’a appris, atteindre tout au plus son niveau et, donc, voir peu à peu les connaissances se réduire. C’est lorsque le disciple dépasse le maître que l’un comme l’autre se justifient.

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 06:23

            Si le conseil s’adresse notamment aux étudiants qui commencent la philosophie, il s’adresse aussi à tous les étudiants quels que soient leur niveau et leur spécialité. On ne peut qu’approuver : « rien ne vaut un cours vivant, oral, auquel on assiste physiquement et intellectuellement » . Rater un cours est toujours une mauvaise chose et tenter de le rattraper en reprenant les notes, même complètes d’un copain, n’est toujours qu’un pis-aller. Nous en avons tous fait, et plus d’une fois, l’expérience, preuve, s’il en est besoin, que la transcription ne reprend qu’une partie du cours, les éléments de base .à partir desquels on peut tout imaginer, donc autre chose que ce que le professeur a voulu transmettre.

            Ce qui dans le cadre des programmes imposés constitue un inconvénient sérieux . Sauf dans le cas évidemment où l’animateur…n’anime pas, c’est-à-dire se contente de lire ses notes, c’est heureusement rare en cours, mais cela se voit parfois lors de conférences, et davantage depuis qu’au lieu de lire leurs notes, ces « conférenciers » s’abritent derrière une projection vidéo qui peut être de qualité, mais dont ils se contentent de lire les textes, comme s’ils s’adressaient à des illettrés.

              Mais ensuite, lorsque la chasse aux diplômes ne constitue plus le sport favori, que nous ne sommes pas non plus assujettis à des obligations professionnelles sous forme de formation continue, il est heureux de ne pas nous limiter au contact direct forcément limité.. D’étoffer nos connaissances par beaucoup d’autres moyens à notre disposition et de les marier à convenance, laquelle varie d’une personne à l’autre. Il n’empêche que, même alors, on n’oublie pas une bonne prestation, même si ce n’est pas celle d’un Socrate. Quant à se contenter de connaître des formules sans les comprendre, rappelons quand même que lorsque nous sommes dégagés de la nécessite de réussir un examen donc de courir à l’essentiel, l’écrit nous offre d’énormes facilités. Y compris celle de comprendre la pensée de l’auteur bien après qu’il l’ait exprimée, pourquoi pas des années après. .

 

               Tout dépend évidemment de ce que l’on recherche : si c’est d’un point de vue sur ce que l’on ignore, l’oral est un bon moyen, supérieur à l’écrit dans lequel on risque se perdre et d’abandonner avant d’avoir compris, avec toutefois le danger ne pas avoir un avis personnel, influencé que l’on peut être par un bon animateur, la forme prenant plus d’importance que le fond. Si, par contre, on est assez versé dans un certain domaine, on risque d’aller d’une réunion à une autre, organisées par des vulgarisateurs, c’est très à la mode ces temps-ci, de penser que c’est le nec plus ultra dans la spécialité, estimer en savoir autant qu’eux et se croire donc au niveau des meilleurs, ce qui est quand même rarement le cas. . 

 

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 06:09


            La mixité sociale, valeur publique, mais détestée en privé, est-ce paradoxal ? Publiquement,  quand il s’agit d’émettre des opinions qui concernent un ensemble donné, la société en général ou même celle dans laquelle on vit, on réagit comme on le fait d’un sondage, on ne se sent pas concerné personnellement, et l’on est prêt à aller très loin dans les bons sentiments, puisque ce n’est pas l’être social, empêtré dans ses problèmes quotidiens, qui répond, mais quelqu’un qu’on a sollicité pour donner un avis, lequel sera pris en compte, c’est assez flatteur pour lui qui ne se sent jamais entendu par ailleurs.  . 

            Mais, en privé, ce n’est plus la même chose, c’est celui qui, déjà accablé par ses soucis, alors qu’il est  dans un environnement qui lui est familier, risque de s’en attirer d’autres, beaucoup d’autres avec des inconnus, et l’inconnu fait peur. Pourquoi lui, alors que les étrangers, on pourrait les mettre ailleurs, c’est toujours au même que cela arrive !  C’est un comportement qui n’est pas spécifique à la mixité sociale, mais très commun. Chacun veut profiter d’avantages, lorsqu’il ne les a pas et que d’autres les ont, il crie à l’injustice, lorsqu’il en bénéficie et d’autres pas, c’est qu’il les mérite, donc justice. Il veut aussi éviter ce qui ne lui convient pas, barres d’immeubles déchetteries, autoroutes, usines, e t c …il y a toujours assez de place ailleurs ! Et encore, on sait ce que ça ramène, tout cela …tandis que des étrangers ! 

         L’étranger, on l’acceptera avec réticence, mais on acceptera quand même, souvent parce qu’on ne peut faire autrement, si l’on parvient à y trouver des points communs avec ce que nous connaissons déjà, et que nous avons parfaitement intégré. Et au plus ces points communs seront nombreux, au moins la part d’inconnu subsistera. Lorsque nous nous apercevrons que ce qui différencie l’inconnu de nous-mêmes est du même ordre que ce qui nous différencie de notre entourage, alors nous serons prêts à l’accueillir comme l’un des nôtres.  

          Quand l’étranger débarque, pourrait-on dire, c’est essentiellement à lui de faire l’effort d’intégration, non en copiant fidèlement les us et coutumes en vigueur, en devenant ce qu’il pense que les autres sont, à se faire en quelque sorte transparent, car alors pour la communauté pourquoi accueillir un individu qui ne lui apporte rien, mais, tout en respectant les grand principes qui la régissent, d’apporter sa touche personnelle, comme chacun le fait ou devrait le faire. S’intégrer n’est pas se confondre mais participer.

            Evidemment, si les étrangers arrivent en masse, au point de submerger les résidents, le phénomène est tout autre. Comment ne pas alors approuver Lévi-Strauss : «  on en vient à se demander si les sociétés humaines ne se définissent pas par un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent, non plus, descendre sans danger ». Non pas un extrême ou l’autre, mais un juste équilibre, plus facile à envisager, il est vrai, qu’à réaliser.

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 09:30

            Il n’est pas interdire de contredire, loin s’en faut, c’est même extrêmement souhaitable de trouver face à soi un contradicteur, ce qui permet alors d’étoffer sa pensée, de la corriger au besoin, de la rendre plus cohérente. Contradicteur qui peut un égal, un autre être humain, mais aussi les faits eux-mêmes, animés ou non. Contredire un autre que soi, oui, pourquoi se contredire, contredire soi-même, serait-il destructeur de la pensée qu’on a eu et de celle que l’on a, pourquoi serait ce salutaire d’être contredit par un autre que soi et absurde de l’être par l’autre soi-même, car est-ce le même qui pense à un moment, et à un autre moment ?

 

           La pensée émise par celui que je suis à l’instant t peut-être cohérente et, en fonction de ce qui se passe entre t et t’, la pensée émise par celui que je suis à l’instant t’est peut être aussi cohérente que la première, tout en étant en contradiction avec elle. Quand l’intervalle de temps est important, cela ne fait aucun doute, nos pensées d’adultes ne sont-elles pas souvent en contradiction avec celles de notre enfance ? Mais que l’intervalle de temps se réduise ne change guère les choses, je pensais ceci hier, je pense le contraire aujourd’hui, ma pensée d’hier et celle d’aujourd’hui sont incompatibles, et alors ? Il serait absurde d’exprimer la même pensée aujourd’hui qu’hier, alors que dans l’intervalle se sont déroulés certains faits qui m’ont fait  évoluer.   .

 

               Mais alors pourquoi donc lorsque «  nous lisons une phrase en passant et quelques pages plus loin nous voyons l’auteur soutenir le contraire,: perplexes, nous voici à chercher où se trouve la vérité » ? Parce que nous sommes peut-être plus pointilleux sur l’incohérence d’autrui que sur la nôtre, la lecture d’un livre est un tout en lui-même, de la première page à la dernière, nous considérons qu’il s’agit d’un ensemble hors du temps, où le temps qui entre en ligne de compte est celui de notre lecture, mais que l’auteur se doit de nous fournir un livre qu’il a peut-être écrit d’un trait ou en plusieurs années, peu importe, son temps de rédaction n’est pas notre souci, seulement le sien. Mais est-ce que l’auteur de premières pages est dans les mêmes dispositions que l’auteur des pages suivantes ?  Peut-être a-t-il fait l’impasse sur certaines choses, inconsciemment ou non,  sans que cela apparaisse à nous, lecteurs?   

 

               Convaincus par autrui de contradictions, preuves indéniables à l’appui, nous parvenons généralement (pas toujours il est vrai) à nous sortir de ce mauvais pas, car nous redoutons avant tout d’être convaincus de mensonges, ce qui est infamant. C’est que celui que nous sommes  à ce moment-là n’est plus celui que nous étions, nous maintenons notre nouvelle position et expliquons ce qui a motivé notre revirement, parfois avec conviction, pas toujours en convainquant, car alors c’est au contradicteur de se sentir attaqué. .  

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 08:13


 

            « Donner pour vrai ce que l’on sait être faux ou nier ce que l’on sait être vrai » ou « tromper par fausses apparences », le mensonge étant l’« action de mentir, d’altérer la vérité, affirmation contraire à la vérité » selon Larousse. Cela semble clair, à première vue, ce qui n’est pas transmission de la vérité est mensonge, mais qu’est-ce que la vérité ?            

           « Caractère de ce qui est vrai ; adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense ; idée, proposition qui emporte l’assentiment général ou s’accorde avec le sentiment que quelqu’un a de la réalité ; connaissance ou expression d’une connaissance conforme à une réalité, aux faits tels qu’ils se sont déroulés ». Et pour les juniors, dans le Petit Robert : « Ce qui est vrai, correspond à la réalité ». Et dans le Robert de poche 2008 « Ce à quoi l’esprit peut et doit donner son assentiment (rapport de conformité avec l’objet de pensée, cohérence interne de la pensée) opposé à erreur…          

 

           « Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? Levez la main droite et dites je le jure » demande le président du tribunal au témoin qui se présente à la barre, après lui avoir demandé de décliner son identité. Passons sur la main qui doit être celle de droite, comme si la gauche  ne pouvait avoir cet honneur, au moins chez un gaucher, mais remarquons d’abord l’ordre des questions. Ce n’est  pas à un inconnu que l’on demande de dire la vérité, comment exiger une telle chose d’un individu quelconque, mais à un être parfaitement identifié, qui donc engage toute sa personne en cette affaire.             

            Dire la vérité est une chose, rien que la vérité en est une autre, toute la vérité, encore une autre. Il ne s’agit pas de se répéter pour insister sur le mot vérité. La première question posée est généralement du type « Que savez-vous sur telle affaire ? », celle évidemment qui est jugée. Dire la vérité consiste à déclarer quelque chose que l’on pense être vrai, comme par exemple de connaître l’accusé ou la victime. Dire toute la vérité, c’est de ne rien laisser de côté, de dire tout ce que l’on croit se rapporter à l’affaire, qui peut-être d’ailleurs ne s’y rapporte pas. Et dire rien que la vérité, c’est ne pas introduire dans la déposition des éléments qui risqueraient de ne pas être perçus comme vrais ou de mentir par omission.  

 

            Dans les témoignages, la vérité est relative, deux témoins peuvent faire des déclarations contradictoires, donc raisonnablement irréconciliables  sans mentir pour autant, car ils ont chacun leur propre vérité, même sur des faits avérés, comme l’on dit, ce qui prouve que, sans mettre en doute le bonne foi donc le serment, on  peut avoir vu des choses que l’autre n’a pas vu  et inversement, et c’est pour cette raison qu’un témoignage ne vaut rien, ou presque. On estime approcher de la vérité en multipliant les témoignages, vérité dont une des définitions est, rappelons-la, « idée, proposition qui emporte l’assentiment général, ou s’accorde avec le sentiment que l’on a de la réalité ». 

             Ne pas dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, est-ce mentir ? Pas évident de dire ce que l’on sait, tout  ce que l’on sait, rien que ce que l’on sait  sur n’importe quel sujet. Si on nous pose par exemple une question sur quelque chose dont on ne sait pratiquement rien, c’est peut-être possible de définir ce que l’on sait, , sinon ça ne l’est pas même si on, n’a aucune raison ni intention de mentir. Que répondre à quelqu’un qui vous interrogerez sur ce que vous savez sur un personnage ou un lieu célèbre, ne mentirez-vous pas, au moins par omission ? Et serait ce mentir que de ne donner des détails approximatifs au lieu des réels que vous connaissez ? Est-ce un mensonge de déclarer que la vitesse de la lumière est de 300 000 km/s  alors qu’elle n’est que de 299 792 458 m/s, 7 542 mètres, c’est quand même quelque chose !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 06:52


 

Sur un sujet d’actualité, l’intégration, mot qui déclenche rien qu’à le prononcer des discussions animées, des prises de positions extrêmes, qui ne sont pas près de se rapprocher, même et surtout à l’annonce de  prochains débats de l’Assemblée nationale, lesquels, au lieu d’être polémiques comme on s’y attend, devraient être sensés et constructifs. Nul doute que les commentaires seront nombreux de la part des amateurs même occasionnels de philosophie  de reconnaître qu’à se dégager de certains préjugés, on peut discourir  sur l’intégration comme sur d’autres sujets moins épineux, et même inciter les plus excités à davantage de réflexion, car c’est débattre d’un problème récurrent, puisqu’il se pose depuis les débuts de l’espèce humaine, sans vouloir remonter à certains comportements animaux antérieurs. Problème à deux points de vue qui doivent se concilier impérativement : Comment la communauté doit-elle intégrer l’arrivant ? Que doit faire l’arrivant s’il veut s’y intégrer ?               

            Mais qu’est-ce que l’intégration, ou plus précisément la volonté d’intégrer, car elle ne peut se réaliser sans effort de compréhension de part ET d’autre  ? Est-ce, de la part d’une communauté, d’accepter un étranger à condition qu’il se plie à toutes les lois, coutumes et usages régissant cette communauté, qu’il les respecte davantage encore que les autochtones qui peuvent se permettre quelques dérives puisqu’ils sont chez eux alors que lui est en période d’intégration ? Est-ce, de la part de l’étranger, de conserver sa spécificité sans le moindre égard pour la communauté qui l’accueille, quitte à la choquer ?

 

            A en rester là de part de d’autre, on ne risque pas de s’entendre, ni même de se supporter. Mais que chacun conserve sa personnalité, tout en faisant les efforts nécessaires de compréhension de l’autre, revoit certains préjugés qui jusque là n’étaient jamais remis en question, finalement se conduise comme il le fait ou devrait le faire avec ceux de sa propre communauté lorsqu’une opposition se manifeste, en considérant l’autre comme son égal en droits et en devoirs.  .          

 

            Mais comment estimer les droits et les devoirs sans s’exprimer par un certain vocabulaire. Comment un étranger pourrait-il s’intégrer dans un pays dont il ne connaît pas la langue ? Nous avons (presque) tous eu la chance (car c’en est une puisqu’elle incite à la réflexion) de nous trouver égarés à l’étranger  dans une situation inconfortable et de tenter de nous faire comprendre des autochtones. Malgré nos efforts, et même ceux des sollicités décidés pourtant à nous venir en aide, nous prenons alors pleinement conscience de la nécessité de l’emploi d’une langue commune. Une langue d’échange universelle pour comprendre et être compris partout en cas de nécessité (mais pourquoi donc n’enseigne-t-on pas l’esperanto dès l’enfance dans les écoles?), la langue du pays d’accueil pour celui qui vient s’y installer en vue d’y être adopté, sans que pour autant il renonce à sa personnalité et à sa dignité. 

 
Partager cet article
Repost0
23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 14:59

            « Douteriez-vous que la culpabilité n’est pas seulement la conséquence des crimes, mais parfois sa cause essentielle ? Ce qui nous fait mal agir et nous rend mauvais, c’est notre sentiment de culpabilité, non pas après, mais avant les faits ».  Cause, conséquences, avant, après, il n’est pas hors sujet de réfléchir à ce qu’est la causalité.

 

            Est-ce une loi naturelle, indépendante de la pensée humaine, un déterminisme absolu qui existerait depuis toujours et bien avant l’arrivée de l’homme, et auquel l’homme tout naturellement aurait été soumis, ou une invention humaine qu’il aurait mise au point pour tenter de répondre aux questions qu’il se posait, donc pour se faciliter la vie ? Peut-être pas seulement l’homme, d’ailleurs mais aussi certains animaux au cerveau suffisamment développé pour distinguer, en deçà et au delà de leur présent vécu,  un passé auquel se référer et un futur à imaginer.

 

            De rechercher dans le passé des causes aux faits présents, et dans le futur, des conséquences à ces mêmes faits, de manière à les replacer chronologiquement dans un écoulement du temps, un calendrier qui devient alors indispensable à l’élaboration de ses réflexions. Ce qui permet d’extrapoler le procédé, autre étape dans le raisonnement que tous les humains n’ont pas franchie, de l’appliquer à des faits passés ou futurs, de décider ainsi d’en faire une « loi de la nature »            

 

             « Réfléchissons à nos expériences, méditons-y et débarrassons-nous en ! » Remontons à l’enfance. Nous sommes dans un état neutre, où rien ne nous est reproché, sans le moindre sentiment de culpabilité. Nous commettons une bêtise, en heurtant un vase par exemple qui se fracasse sur le carrelage. Mais pourquoi un vase se casse-t-il en tombant ? Sommes-nous responsables du fait que le verre ne soit pas incassable, de sa fabrication ? De toute manière nous ne nous posons pas trop de questions et passons à autre chose.

 

            Plus tard, quelquefois longtemps après dans notre cerveau d’enfant, alors que nous avons complètement oublié l’incident, (nous n’avons pas le même conception du temps que les adultes) arrivent les parents qui nous passent un savon que nous ne comprenons pas et en retenons un sentiment de culpabilité que l’on considère comme une dette d’autrui à notre égard. Avant les réprimandes, nous nous sentions bien dans notre peau, après ce n’est plus le cas,  le responsable ne peut qu’en être celui qui nous a réprimandé, et s’il est intouchable, les autres en général.

 

             De là à leur faire payer leur faute (celle de nous avoir culpabilisé) et pour retrouver un équilibre satisfaisant, il n’y a qu’un pas, et si ce pas ne se franchit pas, il en reste un sentiment d’injustice qui ira croissant avec d’autres incidents, jusqu’à entraîner l’irréparable, de façon à nous assurer ainsi un solde de tout compte définitif. 

 
Partager cet article
Repost0