Le blog de Francis Baussart

             On nous parle toujours de deux France sur tout opposerait : les nantis et les miséreux, les actifs et les chômeurs,  les jeunes et les vieux,  le public et le privé, la gauche et la droite,  les croyants et les athées, et tant d’autres choses encore, entre lesquels il faudrait tendre vers une certaine égalité, ce qui ne semble pourtant guère en bonne voie, mais il est au moins un domaine où cette égalité pourrait faire consensus : celui de l’installation de la fibre optique, ce merveilleux progrès technique que chacun aurait à sa disposition, hors de toute autre considération !  L’égalité de tous devant la fibre, dans un avenir plus ou moins lointain, c’est  peut-être promis, mais pour le moment et depuis le temps qu’on en parle, c’est toujours ceux qui l’ont et ceux qui ne l’ont pas, sans que l’on parvienne à comprendre quels peuvent être les critères qui différencient ces deux France-là !

             L’unique garantie des citoyens contre l’abstraire, c’est la publicité » (B.Constant)

          Pas la publicité des produits évidemment, mais celle des idées. La pensée unique, c’est l’arbitraire, la soumission toute prête au premier populiste venu qui embarquera la foule dans un chemin où elle prétendait ne pas vouloir aller, la perte de sa liberté. Nous sommes tous différents, c’est nous mettre tous sous la même bannière, sous prétexte que l’union fait la force, c’est vrai mais la force de qui, pas la sienne. Tandis qu’à profiter de la publicité des idées, nous ne nous enfermons pas dans un schéma de pensée réducteur, mais prenons connaissance de celui d’autres semblables. Il ne s’agi  pas de s’y perdre, point trop n’en faut, car il s’agit d’en rester le maître. Le maître de ses pensées, ça ne signifie pas de refuser d’évoluer, bien au contraire, mais dans un sens qui n’entraîne pas de contradictions aboutissant à la perte de contrôle de soi-même, et à la merci du premier séducteur venu.

            A celui qui estime que ce n’est plus conduire en sécurité que d’avoir constamment le regard se promener entre son compteur et les panneaux routiers au lieu de regarder la route, faut-il préciser que cela n’a rien à voir avec le débat 90-80 puisqu’il existait antérieurement, mais surtout que les panneaux routiers sont des panneaux de vitesse limite et pas du tout l’indication de la vitesse à laquelle il faut absolument rouler. Evidemment, si vous voulez que l’aiguille de votre compter coïncide exactement avec la vitesse limite indiquée sur les panneaux, il vous faut avoir constamment avoir les yeux sur ce compteur, comme le lait sur le gaz, mais si vous roulez un peu en dessous, ce souci disparaît, donc ne confondez pas vitesse de croisière avec vitesse limite, et vous retrouvez alors tout le plaisir de rouler en sécurité, au lieu d’attendre que les progrès techniques conduisent votre véhicule à votre place

       Encore un de nos philosophes qui disparaît, certes sa disparition apparaît moins médiatique que celle d’un chanteur ou d’un animateur de télévision, encore que ce fut à la télé qu’il s’offrit souvent aux téléspectateurs, toujours enchantés de l’entendre et d’apprendre des choses qu’ils n’ont pas souvent l’occasion d’appréhender dans les émissions courantes. On peut espérer quand même que l’actualité n’étant pas particulièrement riche ces temps-ci, il sera mis à profit, si l’on peut s’exprimer ainsi, à l’occasion de cette disparition, de consacrer au moins une émission à ce philosophe exceptionnel, non seulement pour les idées qu’il développait dans quelque quatre-vingts ouvrages, mais aussi dans la manière qu’il avait de s’exprimer en public, se mettent à la portée de tous. C’est loin d’être le cas d’autres philosophes se considérant sans doute comme des penseurs ne s’adressant qu’à des initiés et négligeant le fait que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément », Michel Serres avait, lui, cette faculté-là. Il n’est plus et on le regrettera !

 Saybie : 245 grammes, une demi-livre à la naissance, moins que dix fois moins qu’un bébé venu normalement à terme, c’est vraiment une prématurée à qui on ne pouvait donner de chance de survie, et pourtant, après cinq mois de soins intensifs, cette petite fille  est rentrée chez ses parents. On pourrait appeler cela un miracle, même si en l’occurrence, ce sont d’abord les services médicaux qu’il faudrait féliciter pour leur compétence et leur acharnement à respecter l’être humain qu’ils avaient entre leurs mains. Les informations abondent en faits où la vie humaine n’est guère considérée, plutôt combattue, voire méprisée, alors, quoiqu’il arrive par la suite à Saybie, restée évidemment bien fragile, elle doit nous inciter à respecter toutes les formes de vie, au delà même de notre environnement humain….