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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 08:26

                   De la fenêtre du premier, je vois notre factrice, des lettres à la main, faire des mouvements de bras curieux car très désordonnés, comme si elle boxait un adversaire imaginaire, tantôt s’avançant, tantôt reculant, tandis que son visage exprimait la peur, que dis-je l’effroi, que l’on peut éprouver face à un chien qui montrerait ses crocs, ce qui, parait-il, était courant dans la profession avant que les propriétaires de ce type d’animal n’aient été mis en garde par l’administration. S’agissait-il pour elle de répéter un  cours qu’elle avait suivi la veille, mais alors pourquoi avoir des lettres dans la main, avait elle des crampes, et l’on sait que celles-ci peuvent entraîner certaines réactions pas toujours esthétiques, ou plus simplement jouissait-elle de toutes ses facultés mentales mais alors pourquoi l’avoir engagée à la Poste dans une fonction en relation avec le public ? Eh bien non, sa conduite résultait d’un fil qu’une araignée, d’une bien modeste dimension, tendait au travers du passage et que seule pouvait  apercevoir notre préposée.

 

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 09:36

            Aussi loin que la mémoire me permet de remonter, je croyais, j’en étais même si certain que la question ne se posait plus, que l’apparition d’un chien faisait s’enfuir, s’envoler les pigeons. Les petits chiens comme les gros d’ailleurs. Quant aux chiens, ils ne manquaient jamais  de courir après les pigeons, tant et si bien qu’à pousser la réflexion, ce que je n’avais jamais fait, on pouvait effectivement se demander qui déclenchait le processus.

 

            Sauf que hier, au parc municipal, sur les berges du lac, un chien de belle taille était assis, détendu,  dans l’herbe, tandis qu’une flopée de pigeons picoraient, tout autour de lui, la nourriture que le maître (celui du chien) jetait. Et la distribution cessant, le chien s’éloigna calmement avec son maître tandis que les pignons n’eurent même pas un geste de recul pour le laisser passer...Alors cette histoire d’instincts qui voulait nous faire croire que tous les individus de la même espèce ont les mêmes, de la blague ?

 

            Alors, l’intelligence ou l’instinct, question de point de vue ? Un point de vue qui dépend davantage de ceux qui observent que de ceux qui sont observés. Que penseraient de nous des êtres extérieurs à notre petite planète, et d’une intelligence que l’on peut supposer supérieure ? Que, lors de nos agissements, nous sommes à disposition d’instincts propres à l’espèce, mais que, de temps à autre, à y regarder de plus près, ils remarqueraient certains comportements qui sembleraient présager l’existence d’une certaine intelligence.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:03

            Bien d’autres civilisations ont précédé celle des Grecs. La civilisation étant définie comme «l’ensemble des caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale et matérielle d’un pays ou d’une société », on ne peut qualifier de ce nom les sociétés primitives qui avaient d’autres soucis que d’en fonder une, cette idée n’ayant pu éclore que dans la tête d’êtres humains qui pouvaient prendre suffisamment de recul par rapport à la dure vie quotidienne, et après satisfactions des besoins primordiaux. On ne contemple pas le ciel lorsqu’un danger terrestre menace ou lorsque la faim tenaille.

 

            Il n’empêche que, bien avant l’invention de l’écriture (laquelle a permis de laisser subsister des traces aujourd’hui), « les rares traces matérielles des hommes préhistoriques dont nous disposons ne nous permettent  pas de reconstituer avec certitude leurs savoirs, spéculation et représentations mentales, mais ces traces témoignent de leurs réalisations techniques ». Il importait plus alors de mettre au point des techniques d’utilité immédiate que de spéculer au sens philosophique du terme.

 

            On peut d’ailleurs se demander si nous n’en sommes pas retournés, à quelques exceptions près, à ce stade primitif de la pensée humaine lorsque comptent, avant tout et uniquement, l’efficacité, la rentabilité, le rendement, les ratios divers dont nous sommes abreuvés quotidiennement. A ne pas être capable d’échapper, au moins de temps à autre, à cette manie du résultat, à la compétition permanente, l’être humain d’aujourd’hui doit utiliser les mêmes circuits de synapses et de neurones que son lointain ancêtre. Peut-être moins, car il est plus facile, quoi qu’on en pense, de fuir certaines responsabilités modernes que des fauves affamés.       

 

            Depuis vingt-cinq siècles, on ne pas dire, malgré certains efforts entrepris, que le manuel et la technique soient aussi bien considérés que l’intellectuel et la connaissance théorique. Deux mille cinq cents ans de tradition ne risquent pas de disparaître, comme par magie, par l’adoption de quelques lois ou la publications de quelques résolutions. On n’en est plus aux cols bleus et aux cols blancs, mais il suffit d’entendre un professeur quelque peu rudoyé, ou même simplement interpellé, s’exclamer, outré, « quand même, entendre cela, moi, un universitaire ! » pour se convaincre que le chemin est encore long.

 

            Les pratiques magiques de la préhistoire préfigurent l’appréhension scientifique du monde…une phrase qui laisse entrevoir que l’appréhension scientifique du monde est un aboutissement du raisonnement de l’espèce humaine, alors que le germe seulement en était présent dans la préhistoire. C’est une façon d’en écrire l’histoire aujourd’hui que de parler de progrès, d’évolution positive des temps anciens aux temps modernes. Comme une petite graine devient un grand arbre, la petite graine ne présentant aucun intérêt, si ce n’est de permettre ensuite la venue d’un grand arbre. La préfiguration,  en effet, n’est qu’une forme préparatoire ou préparatrice d’une chose future, donc n’existant pas dans le présent. 

 

             Si donc nous nous replaçons dans ces temps anciens, l’animisme, croyance qui consistait à attribuer à chaque chose, vivante ou non, un esprit, était d’une parfaite logique, de cette logique dont nous sommes si fiers aujourd’hui. Tout ce qui entourait l’être humain avait comme lui un esprit, comme lui ressentait en posséder un. Face à un animal, qu’il maîtrisait ou qu’il craignait, comment aurait-il pu imaginer que cet être vivant comme lui n’eût pas d’esprit ? Devant une plante qu’il voyait naître, croître et mourir, pourquoi n’aurait-il pas eu la même pensée ? Devant un rocher qui pouvait tomber, des nuages qui sillonnaient le ciel, les éclairs, le tonnerre, la mer et ses marées, le soleil et la lune qui parcouraient leurs trajectoires, pourquoi aurait-il raisonné différemment ? Oui, chaque chose, chaque être vivant avait son propre esprit.

 

            Et ces esprits-là devaient, comme ceux qui habitaient les humains, avoir des sentiments, des actions et des réactions diverses, et pour leur plaire, car l’inconnu crée le danger et il faut mieux se l’amadouer, il était naturel d’accomplir des rites, comme l’avaient fait les générations précédentes, des sacrifices bien sûr, savoir se priver de ce qui était cher, des représentations imagées, lorsque l’idée qu’on s’en faisait était nette, ou analogiques, en opérant sur certaines ressemblances supposées. L’animisme traduit bien la tendance de l’esprit humain à abstraire et à modéliser ses abstractions pour agir sur le monde.    

 

            Mais l’esprit humain d’aujourd’hui est bien souvent resté celui qu’il était alors. Non seulement à travers des évidences. Que de gens aujourd’hui consultent des horoscopes (et en modulant leur conduite sur les recommandations données parviennent à se convaincre qu’il y a une certaine vérité là-dessous), ont des objets fétiches (type la patte de lapin qui porte chance, allez savoir pourquoi), des chiffres auxquels ils tiennent particulièrement (comme le 13 qui pourtant fait peur à d’autres), et ainsi de suite…

 

            Quand l’humanité n’en était qu’à ses débuts, si tant est qu’elle n’y est pas encore, cela se comprenait, n’avait d’ailleurs pas besoin de se comprendre, mais aujourd’hui qui peut expliquer, même à soi-même, pourquoi il en resté à cet animisme ? Certains « grands » hommes ont leur cartomancienne ou leur voyant qu’ils consultent avant de prendre une décision importante, sommes-nous si loin de la préhistoire, n’avons-nous pas régressé pour en être resté là alors que l’esprit critique, peu répandu sans doute alors s’est considérablement développé, mais pas dans les toutes les directions et dans tous les esprits ?     

          

            Pour en revenir à l’aspiration scientifique, elle serait le souci d’expliquer des phénomènes variés et des mécanismes complexes à l’aide de causes simple et uniques. Elle ne serait donc pas de rechercher pourquoi un tel fait se produit, mais, le fait se produisant, de lui trouver une explication qui satisfait à d’autres faits. Comme le magasinier qui trouve par terre un objet et qui se doit de trouver le bon tiroir pour le classer, car rien ne doit rester en suspens dans un magasin bien ordonné. Un jour peut être, on recherchera la chose, on s’apercevra qu’elle n’était pas dans le bon tiroir, on se demandera pourquoi on l’avait mise là, on la déplacera alors, mais pour l’instant le magasin est impeccable, on a réponse à toute demande qui pourrait être faite, et c’est l’essentiel !   

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 09:15

            Difficulté ou problème, les deux termes s’emploient souvent indifféremment, mais qualifions donc de difficulté ce qui est difficile à résoudre certes mais que l’on peut régler par soi-même, et de problème, une question difficile, délicate, susceptible de plusieurs solutions, et pour lequel une aide peut être nécessaire. Nous ne sommes pas ici dans la peau d’un élève qui a un  problème, de mathématiques le plus souvent, qu’il doit résoudre seul, mais qui a une solution unique, encore qu’en se faisant aider il trouvera plus vite, mais est-ce trouver que d’avoir la solution en provenance de l’extérieur pour ce qui ne doit être qu’une difficulté ?

 

            Bonne méthode que le travail en groupe pour apprendre à apprendre, mais pour être ensuite capable d’apprendre seul. On pourrait dire que les exercices de maths ne sont pas des problèmes, mais des difficultés, puisque l’élève est censé avoir les connaissances de base suffisantes pour la résolution. Mais s’il ne les possède pas, l’exercice devient un problème et l’aide d’autrui devient logiquement nécessaire.

 

            Mais pourquoi donc, à connaissances supposées égales, une chose peut être une difficulté ou un problème, pourquoi ce qui apparaît pour l’un comme un problème insoluble apparaît à l’autre comme une simple difficulté facile à résoudre ? A connaissances supposées égales, à savoir identique, ce qui un peu utopique, mais ne se trouve-t-on pas souvent impliqué dans des circonstances où on l’admet aisément ?            

 

            Existe-t-il toujours une volonté, face à une difficulté, de la résoudre ? On peut se trouver face à elle, en être préoccupé, mais en fait ne pas vouloir s’en séparer. Il vous manque une information, vous vous interrogez, émettez des hypothèses diverses que vous refusez l’une après l’autre, restez dans le vague, alors que vous connaissez parfaitement la sortie du doute : ce peut-être un coup de téléphone, la consultation d’un livre, d’un journal que vous avez sous la main, Internet peut-être, eh bien  non, vous vous enfoncer de plus en plus dans la difficulté en question qui vous paraît de plus en plus insoluble.

 

            Il en est ainsi qui traînent des problèmes (car les difficultés deviennent alors de vrais problèmes) toute leur existence. Manquent-ils réellement de volonté de résolution ou sont-ils résolus à ne pas trouver de solution, malgré une apparence de recherche ? La cherchent-ils ailleurs pour ne pas la trouver eux-mêmes, afin de ne jamais être responsables de quoi que ce soit en cas de déconvenue ? 

 

            Chercher ailleurs plutôt qu’en soi-même permet en effet de ne jamais prendre de décision personnelle, c’est toujours de la faute de l’autre, du donneur d’ordres passe encore, mais aussi du conseil, de l’ami, même de celui qui ne vous dit rien car il aurait dû vous dire quelque chose et ne pas vous laisser dans cet état. Mais est-ce une vie que de ne pas se sentir vivre ?

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 08:39

            «  Des siècles de femmes au foyer et de pères dont le rôle se cantonnait à ramener la croûte à sa progéniture », c’est peut-être bien résumer d’une phrase ce qui se passait dans la plupart des foyers il n’y a pas si longtemps, mais qu’il me soit permis de revenir sur le rôle du père, lequel se cantonnait à ramener la croûte... 

 

            Se cantonner, si je ne m’abuse, c’est se limiter, se borner à...Se borner à rapporter au foyer de quoi lui permettre de vivre, ce n’était sans doute pas tout, mais ne croyez-vous pas que c’était beaucoup ?  C’est un rôle qui s’est peut-être dévalué ces dernières décennies, qui s’est en quelque sorte démocratisé puisque ce n’est plus l’apanage des hommes, mais on n’a pas toujours vécu cette époque où l’assistance, les aides diverses, ont souvent pris le pas sur le produit brut du travail.

 

            Conservons au moins le souvenir des temps où « ramener la croûte à sa progéniture » n’avait rien d’un cantonnement dans une activité secondaire, n’est-ce pas messieurs ? Et si le présent n’est plus le passé, si les  temps ont bien changé et les mentalités sans doute un peu aussi, le discours féministe, lui, n’a guère évolué, sauf que quand même, il n’a plus ce caractère révolutionnaire qu’il avait à ses débuts, probablement parce que les hommes et les femmes dans leur majorité aujourd’hui ont beaucoup d’autres problèmes à résoudre que celui-là.  

 

 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 10:46

            C’est tout le drame de notre époque, et le plus grave c’est qu’on n’en voit pas la fin. D’une émission télévisée, comme d’un discours, d’un livre ou de tout autre fait, on s’en paye un extrait, voire une phrase, un mot, une mimique et on démarre « sur les chapeaux de roue » pour exprimer une opinion qu’on estime alors, évidemment, comme résumant tout ce qui peut être dit sur le sujet. On y passe tous, plus ou moins souvent, heureusement que, parfois aussi, on sait se montrer plus circonspect.

 

            Comme par exemple, et sans faire le moins du monde de politique politicienne qui gâcherait le jugement, cette intervention télévisée du président de la République que beaucoup ont regardé du début à la fin. Pourquoi nos deux (par ailleurs) brillants journalistes auraient-ils quitté le plateau, alors qu’ils venaient de recevoir une réponse à leurs questions, sur le même ton, dans le même registre, n’est-ce pas ce que l’on peut appeler une réponse appropriée ?

 

            Et, sans connaître les sentiments éprouvés alors par nos deux journalistes, il n’est pas exclu d’imaginer qu’ils estimaient avoir reçu « la monnaie de leur pièce », ce qui est loin d’être déshonorant pour eux, tout au contraire peut-être en retiraient-ils une certaine satisfaction, sans aller jusqu’à pouvoir la montrer à l’antenne évidemment.    

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 07:35

            Ah, ces idées qui nous viennent on ne sait trop comment, lesquelles par l’intérêt qu’elles semblent présenter nous excitent les neurones, et s’en vont comme elles sont venues...on ne sait toujours pas trop comment ! On  y passe tous, beaucoup ne s’en soucient guère (c’est un fait normal, nous disent les spécialistes, alors si c’est normal pourquoi s’en inquiéter ?), mais certains s’interrogent car pourquoi ce qui est normal n’exciterait-il pas aussi leur curiosité ?

 

            Cette idée, elle est là, elle monopolise toute votre attention, plus rien n’existe en dehors d’elle,   comme ce doit être le cas d’une apparition, et elle vous lâche avec la même soudaineté que sa venue, disparaissant probablement à jamais. A jamais, en fait, vous n’en savez rien, incapable que vous êtes de vous souvenir en quoi elle consistait.

 

             Mais a-t-elle disparue, ou n’est-elle pas toujours « quelque part dans l’air du temps », prête à être captée par quelqu’un d’autre se trouvant alors dans les dispositions adéquates à la recevoir et à s’en imprégner ? Il s’agir bien souvent d’une propriété qu’on peut estimer collective plutôt qu’individuelle. Propriété collective est d’ailleurs inapproprié, les pensées vagabondes n’appartenant à personne, tout au plus certains peuvent estimer avoir participé à leur élaboration. 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 10:30

            Pour ou contre les citations ? Citons-en deux, l’une d’Alain, l’autre de Fargue. « Je n’ai jamais méprisé ces hommes de l’autre génération, qui parlaient par citations ; cela valait toujours mieux que ce qu’ils auraient dit à leur manière » et « Ne fais donc jamais de citations classiques : tu exhumes ta grand-mère en présence de ta maîtresse ». Alors, de temps à autre, une citation...mais ne pas en faire une habitude !

 

            L’on nous dit qu’à en faire, il ne faut jamais omettre de citer l’auteur, et pourtant, certaines sont si connues et si souvent citées qu’on en oublie de le mentionner. Est-ce être malhonnête à son égard ...ou, tout au contraire n’est-ce pas plutôt le plus grand hommage qu’on puisse alors lui rendre ? De toute manière, qu’une chose soit dite, qu’une idée soit exprimée, elles n’appartiennent plus seulement à leur auteur, mais aussi à ceux qui les reçoivent, voire les exploitent.   

 

            Qu’on déforme le sens des paroles de quelqu’un pour leur donner une signification qui ne vient pas de lui tout en le citant comme en étant l’auteur est évidemment critiquable, mais pourquoi ne pourrait-on pas réutiliser des mots ou des phrases prononcés par lui comme si c’était un domaine réservé semble l’être beaucoup moins. Une fois dans la sphère publique, les paroles et les écrits appartiennent à tout le monde. Assez curieusement d’ailleurs, on les défend assez peu, ces paroles et ses écrits, alors qu’on dramatise le plagiat de chansons ou de musiques par exemple, comme si ce domaine-là était plus important que l’autre.

 

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 08:49

            A qui la faute ? Avec son complémentaire : « Ce n’est quand même pas de la mienne ! »

 

            Quand arrive un événement malheureux – quand il est heureux, on sait le prendre en charge -, de quelque ordre qu’il soit, on joue le jeu de la causalité, pas celui, fatiguant, de tenter de trouver une cause probable qui tiendrait la route comme on dit, non, celui de dénicher à n’importe quel prix un responsable qui n’y est peut-être pour rien mais qui se verra baptisé LE responsable, et sur lequel on pourra alors déverser tout ce qu’on a sur le cœur.

 

            Ce peut-être un « grand » de ce monde, auquel cas on peut réunir, du monde, pour confirmation, un « moins que rien » que personne donc ne songera à défendre, ou tout simplement le premier qui passait par là à ce moment-là. L’essentiel étant de ne pas être suspecté d’avoir quelque rapport avec « ce type-là ». Et ça marche !

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 09:13

             Deux heures en compagnie de Montesquieu qui changent quelque peu l’opinion que l’on pouvait avoir de l’homme et de son oeuvre d’après les lointains souvenirs de notre jeunesse. Des précisions qui non seulement affinent nos connaissances mais modifient notre jugement à leur égard. L’affinage, ça se fait dans une certaine continuité, quoi de plus naturel et de moins discutable, mais le jugement qui se trouve modifié en profondeur, c’est tout autre chose. 

 

            Ce ne sont plus des détails qui nous avaient primitivement échappés, mais une autre vue d’ensemble qui s’offre alors à nous. Bien sûr, elle a beaucoup de points communs avec la précédente, mais de la précédente on n’y arrive pas dans une certaine continuité qui nous ferait passer de l’une à l’autre avec toute la progressivité désirable. Qui était Montesquieu, qu’était l’Esprit des lois ? Ce que l’on croyait être dans notre jeunesse, ce que l’on découvre maintenant, ce que l’on découvrira sans doute plus tard ?

 

            Et puisque, aujourd’hui, les avis diffèrent, les avis sincères s’entend, ce que l’on pense au fond de nous-mêmes sur Montesquieu et l‘Esprit des Lois, ou que l’on ne pense pas d’ailleurs, en en ignorant l’existence, n’est-ce pas ressenti au présent, un présent qui diffère d’une personne à l’autre ? Fait partie de notre présent l’opinion que nous avons de Montesquieu, ce n’est pas du passé puisque le passé n’est plus, ce n’est pas du futur le futur n’est pas encore. je peux ne pas y penser, mais il est là puisqu’il peut me revenir. S’il n’était pas là, s’il n’existait pas, il ne pourrait le faire.  

 

            Mon présent, ce n’est pas un passé qui n’existe plus ou un futur qui n’existe pas encore, c’est non seulement ce à quoi je pense présentement, à l’instant même, mais tout ce qui est susceptible d’être pensé par moi présentement  et que je n’ai nul besoin de temps pour aller rechercher. On comprend la soif inextinguible de connaissances nouvelles qui habite la plupart d’entre nous, nous donnons ainsi de l’espace, du volume à notre présent et tentons ainsi d’échapper à la pression conjuguée du passé et du futur.

 

            Connaissances nouvelles, oui, mais celles que nous vivons, que nous éprouvons comme si elles étaient matériellement, physiquement dans notre présent. On conçoit alors que la perception du présent soit très différente d’un être à l’autre, que certains n’aient guère de présent, que d’autres en aient énormément. C’est que pour les premiers, ils en restent au temps universel qu’indique inlassablement nos horloges, le temps qui passe, et les seconds étalent ce temps jusqu’à, en certaines circonstances très particulières, le faire tendre vers l’éternité.  

 

            Est-ce à dire pour autant que ce présent-là se trouve physiquement stocké dans le cerveau de l’être pensant ? Certainement pas, mais il se trouve dans des dispositions telles qu’il peut capter des informations extérieures, entrer en résonance avec elle et les assimiler comme si elles étaient siennes. Plus ou moins « ouvert sur le monde », ce n’est pas tant de l’érudition, du stockage, mais l’aptitude plus ou moins grande, innée ou acquise, d’établir la communication « instantanée » avec les idées qui circulent. Et cela permet de donner une explication sur l’existence de pensées vagabondes, qui nous atteignent parfois, qui nous semblent venir de nulle part et que l’on est incapable de retenir, malgré une importance qu’on leur suppose.    

 

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