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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 16:04

  

             Evidemment, s’il suffisait pour avoir deux fois plus de monde à une manifestation culturelle de diviser le prix des entrées par deux, et inversement si doubler le prix attirait  deux fois moins de monde, s’il y avait donc une relation directe entre le prix et l’intérêt que présente le spectacle pour le public, on aurait là de quoi juger avec précision de la valeur d’un spectacle, mais ce ne serait qu’une valeur marchande, la seule qui compte à vrai dire pour certains organisateurs, mais, espérons-le sincèrement, pas pour d’autres.

 

            La gratuité serait-elle pour autant la panacée ? Les spectacles quelconques à des prix variables, rentabilisant l’opération, fonction de la foule que l’on veut y attirer, comme se fait couramment actuellement, et les manifestations de valeur certaine (disons, répondant à certains critères non mercantiles) gratuits, pour juger du niveau de culture d’une certaine population, ne serait-ce pas discriminatoire ?  

 

            En fait, la vraie question qui devrait se poser en préambule est : qu’appelle t-on culture ? Sous ce vocable, on y met maintenant un peu tout et n’importe quoi, égratignant au passage la dignité humaine, voulant que la notion même n’ait rien d’universel, mais s’accommoderait à toutes les sauces, non en fonction du besoin profond de l’espèce elle-même, mais de définitions dans lesquelles on enfermerait telle ou telle population, la culture des uns n’étant pas la culture des autres.

 

            Alors, dans ce cas évidemment, la résolution du problème par le prix des entrées vient rapidement à l’esprit des organisateurs de manifestations. D’autant plus que la valeur d’une œuvre d’art, par exemple, semble dépendre beaucoup de l’épaisseur du portefeuille de ceux qui la contemplent, et pas toujours d’une certaine valeur intrinsèque, difficile il est vrai à évaluer dans la monnaie en cours.

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 19:57

            Qu’un membre de la sécurité applique à la lettre et sans état d’âme les consignes qu’il a reçues, on est peu aujourd’hui à ne pas le comprendre, cette sécurité à laquelle nous aspirons (presque) tous est sans doute à ce prix. Mais le problème qui se pose ici est bien la distinction entre domaines public et privé. Est public ce qui est commun, à l’usage de tous, est privé, ce qui est réservé, non ouvert au public. Est-ce à dire que dans l’espace public, on peut tout se permettre, en toute liberté tant qu’on ne gêne pas celle du voisin, et en privé, tout se permettre et en toute liberté puisqu’on ne risque pas de gêner celle du voisin ? 

 

            Un gigantesque auvent d’un centre commercial est-il du domaine privé ou du domaine public ? Espérons que ceux qui l’ont fait installer le considèrent de facto comme étant du domaine public, sans quoi, s’il était privé, ce serait la faillite de l’entreprise commerciale. Alors dans ce domaine public-là, ceux qui en sont les propriétaires peuvent-ils encore agir comme s’il agissait du privé ?

 

            Pas évident, certes, mais à leur refuser ce droit, n’importe qui pourrait faire n’importe quoi dans n’importe quel milieu commercial, dans les grandes surfaces comme dans le petit magasin de quartier, dès l’instant que cela ne gêne pas les autres usagers ? Pour résoudre le problème, rien de tel qu’un accord à l’amiable, entre intéressés, n’est-ce pas ?

 

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 06:50

  

            « Le plus beau des « Tarzan », et celui qui en forgea la légende avec le curieux cri de l’homme – singe. Johnny Weissmuller, champion olympique, y fait ses débuts et ne sera jamais égalé » Un film de 1932 que l’on revoie avec plaisir pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, et qui, contrairement a beaucoup d’autres, n’a pas vieilli, alors qu’aujourd’hui les films américains regorgent d’effets spéciaux et dégorgent de violence. Dans Tarzan, on n’hésite pas à montrer des arrière-plans un peu simplistes, à présenter plusieurs fois la même séquence, bref on ne cherche pas à tromper le spectateur, mais au contraire à être de connivence avec lui et à laisser courir son imagination au lieu de le bombarder sans cesse.

 

            Tarzan et Jane, Johnny Weissmuller et Maureen o’Sullivan, au milieu de ces animaux qui n’apparaissent pas du tout sauvages, restent d’une grande fraîcheur, alors qu’étant donné l’époque, il y a près de quatre-vingts ans, les blancs sont montrés sous le jour d’une race supérieure (Tarzan ne pouvait qu’être blanc et Jane aussi) et les noirs comme des inférieurs, à l’exception de celui qui en est le chef, et est donc tout dévoué à la race blanche. Referait-on aujourd’hui un film aussi dégradant pour les noirs, probablement pas, mais c’est un bon rappel du racisme qui existait alors, à un point tellement ancré dans les moeurs qu’il n’en paraît aujourd’hui même plus choquant, tant cela apparaît comme étant d’un autre temps.

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 07:26

            Que le monde ait commencé sans lui n’a jamais troublé l’homme. Dans la Genèse comme dans tous les écrits anciens, il arrive à point nommé, alors que tout est créé, minéraux, végétaux et animaux, pour accueillir celui qui va dominer toute le terre. Certes, il dû se battre, mais il ne pouvait que vaincre car il était le plus fort, non par sa force physique, mais grâce à l’acquisition d’un cerveau qui le différenciait de ses frères inférieurs.

 

            Les animaux d’abord, ce qui ne paraissait pas encore évident aux hommes de la préhistoire, ni pour eux, ni pour nous, mais aussi de tous ceux qui étaient différents, comme, pour le blanc, le noir ou l’indien, et plus généralement l’étranger, le barbare pour le grec, celui qui vit ailleurs, parle autrement, a d’autres coutumes, et même, parfois, celui qui n’est pas de la même tribu, de la même famille, ou n’a pas la même position sociale. Aujourd’hui, une grande étape a été franchie, et même si certains atavismes persistent, sans aller jusqu’à prétendre que tous les hommes sont frères, la communauté humaine forme un ensemble homogène d’hommes et de femmes qui se différencient par de nombreux détails mais répondent à la notion d’être toutes et tous de la même espèce.

 

            Tristes Tropiques, il y a cinquante déjà, y a contribué. L’homme est arrivé, plus précisément s’est peu à peu détaché de la masse des autres animaux, de ses singes, avec longtemps cette discussion pour savoir s’ils étaient nos ancêtres ou nos lointains cousins, comme s’il était plus honorable d’avoir un cousinage plutôt qu’un lignage, alors que les pères de nos oncles sont frères, que les humanoïdes étaient encore réellement des animaux mais virtuellement des hommes, ou, si vous préférez des hommes en puissance.

 

            Toujours est-il que nous ne doutons plus de notre origine animale, et que le monde, donc, a commencé sans nous. Mais voilà, avec ce sentiment que tout ce qui commence doit finir un jour, que seule l’éternité n’a ni commencement, ni fin, le monde qui a commencé sans nous aurait donc un commencement et une fin…mais de cette fin l’homme serait absent, disparu, lui, bien avant. L’homme disparu, mais à quoi donc pourrait bien servir un monde ?

 

            Depuis toujours, en tant qu’individu, l’homme ne doute pas de la temporalité de son existence terrestre. Il vit en société, et à voir disparaître autour de lui les êtres qui lui sont chers, comment aurait-il pu être assez fou pour se croire le seul à échapper à ce destin si communément partagé ? Il a commencé par enterrer ses morts, ou les incinérer, afin de ne conserver que le souvenir des corps plein de vie qu’ils avaient côtoyés, aimés et respectés, et non celui d’êtres en décrépitude, dévorés par les bêtes sauvages (ou leurs ennemis cannibales).

 

            Car si les cadavres ont été soustraits à la vue de vivants, ce n’était pas alors par croyance en une autre vie - qu’aurait signifiée alors celle qui venait de s’achever ? -  mais pour conjurer le sort, pour ne pas se polariser sur le mort qu’il était, mais sur l’image du vivant qu’il avait été. Et sans doute qu’ensuite l’oubli se faisait, dans l’anonymat de la terre où il avait été enseveli, mais l’important était que, sans lui, la vie continuait. Ce n’est que plus tard, avec l’avènement de l’écriture sur la pierre ou le bois, qu’un souvenir matériel permit  de prolonger le souvenir du disparu, de différencier la terre des défunts de la terre de la chasse et de la cueillette. 

 

            Sans doute admettait - il alors que l’homme, la tribu dont il faisait partie pouvait disparaître à jamais, n’en voyait-il pas d’autre autour de lui subir ce triste sort ? Le monde lui semblait immuable, cyclique avec le retour de saisons, mais la vie limitée, chacun être vivant naissait, vivait et mourait, pourquoi pas lui ?

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 08:54

            « Si j’étais à votre place, je ferais ceci… », que de fois n’a-t-on pas entendu ces mots-là, si on était à la place de l’autre, on ferait évidemment comme lui, mais on n’est jamais à sa place et deux cas peuvent se présenter, il ne vous demande rien ou il vous demande conseil, en précisant d’ailleurs généralement : « Si vous étiez à ma place... »

 

            S’il ne vous demande rien, et à moins d’un danger important qu’il ne peut manifestement pas prévoir alors que pour vous il est évident, ne lui en donner pas, même s’il « tourne autour du pot », s’il suivait le conseil et n’en était pas satisfait, il vous considérerait comme le responsable qui l’a induit en erreur, et s’il en était satisfait, aurait à votre égard le reproche de l’avoir empêché de trouver lui-même la solution. Et s’il ne suivez pas votre conseil et échouait, il vous  éviterait à l’avenir, et s’il réussissait  quand même, il en déduirait que vous n’êtes pas de bon conseil. Ne donnez donc jamais de conseils à qui que ce soit, s’il ne vous le demande pas.

 

           Mais si il vous le demande instamment, il vous sera difficile de faire comme si vous n’avez rien entendu, alors soyez prudent, comme les médecins eux-mêmes, pas comme les diseuses de bonne aventure qui peuvent tout vous promettre  parce qu’elles ne vous verront plus, ou promettre avec des phrases alambiquées dans le cas contraire.

 

            Puisque l’autre, fatalement, vous demande de vous mettre à sa place, et s’il ne le demande pas, c’est parce qu’il estime que c’est évident, ne donnez de conseils que ceux que vous pratiqueriez vous-même, mieux, que vous avez déjà pratiqués auparavant dans des circonstances analogues, présentez-les comme des actions de votre part, non comme des consignes à suivre pour celui qui vous consulte, et évitez avec soin les remarques du type: « il serait impensable que vous fassiez autrement ». Que votre conseil ne soit que l’exposé d’une hypothèse, d’une possibilité parmi d’autres. 

 

            Car pourquoi vous demande-t-on conseil ? Quand ? Souvent quand la décision est déjà prise, souvent encore quand on sait que l’on ne prendra aucune décision, alors, pourquoi engager votre responsabilité à tous propos dans des débats pipés ? Et si vous voulez aider votre prochain efficacement, soyez pour lui un exemple à suivre plutôt qu’un conseiller à écouter. Ne ressemblez pas à ses conseillers financiers, que se prétendent les vôtres et qui ne sont que ceux de l’organisme  pour lequel ils travaillent  et qui leur verse salaires et commissions. 

 

            Dans un tout autre domaine, celle des relations de supérieur à subordonné, dans un cadre professionnel ou parental par exemple, le sens à donner au mot conseil est différent : il s’agit alors d’ordre déguisé qui mettent à l’abri le donneur : en cas de réussite, il s’en attribue tout naturellement le mérite, vis-à-vis d’un simple exécutant, en cas d’échec il se retranche derrière son irresponsabilité, ce n’était qu’un conseil, à l’intéressé, mieux placé, d’agir à sa guise.       

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 08:38

            On peut discuter à l’infini sur l’importance relative de l’inné et de l’acquis, penser que plus un animal a un cerveau rudimentaire, plus il est sujet à l’inné, n’étant pas capable de beaucoup acquérir, et que cette importance de l’inné diminue avec le développement d’un cerveau générateur d’acquisitions. C’est ainsi que le comportement animal nous apparaît indifférencié pour les plus rudimentaires et observables pour les plus évolués. En objectant toutefois qu’il s’agit d’observations, donc de constats à notre niveau, et que nous sommes d’autant plus mal qualifiés pour les faire que nous estimons leur être très différents. On dénie aux sociétés animales quelles qu’elles aient, sauf peut-être en science-fiction, la possibilité de se considérer comme des peuples ayant leur façon propre de vivre des évolutions et des révolutions, la pensée réfléchie étant l’apanage du genre humain puisqu’il l’a décidé ainsi. Il n’empêche que l’adaptation animale à de nouvelles conditions d’existence peut parfois nous servir d’exemple, à nous qui nous empêtrons dans d’invraisemblables difficultés lorsqu’un quelconque changement survient. 

 

            A titre individuel déjà. Changer une habitude, c’est-à-dire un comportement acquis qui a pris la forme de l’inné. « Je ne saurais plus m’en passer, je ne saurais plus faire autrement…» alors qu’il s’agit  bien d’un acquis, comme celui de fumer, de boire alcoolisé, de se droguer, de se lever du pied gauche ou de tenir son stylo entre l’index et le majeur. Et ainsi des centaines, des milliers peut-être de comportements acquis. Nous ne sommes pas dans un héritage physiquement, matériellement donné à notre naissance, comme éventuellement un tic, ou une manie de famille passant d’une génération à l’autre, quitte à en sauter une. Certaines d’ailleurs précisément n’apparaissent pas chez les ascendants et sont acquises à part entière, bien que des spécialistes en déduiront qu’ils existaient alors virtuellement à titre de dispositions favorables, mais alors cela conforte encore, s’il est besoin, le texte ci-dessus.

 

            A titre individuel donc, changer une habitude, c’est « la croix et la bannière », car il faut tout d’abord que la décision vienne de soi, réponde à un effet de la volonté. Certes une habitude peut être contrarié, rencontrer l’opposition de l’environnement, de ses congénères, de ses parents, de son entourage, bref l’individu peur se trouver contraint de renoncer. Souvent provisoirement, la reprenant sitôt que l’autre a le dos tourné, ou plus tard quand l’occasion se présentera. C’est ainsi que souvent certains retombent dans leurs travers anciens. Travers car il s’agit toujours de quelque chose de mauvais, même s’il s’agit d’une perte, celle de bonnes habitudes.

         

            Une mauvaise habitude donc devrait toujours se perdre par un effort de volonté pour être significative, et non simple soumission à un agent extérieur. Prenons l’exemple d’arrêter de fumer, il existe tant de méthodes que, tout le monde sachant que fumer ne peut être bon, l’herbe à Nicot n’aurait jamais dû avoir tant d’extension, et, même alors par méconnaissance, elle devrait aujourd’hui ne plus avoir aucun succès et les dernières cigarettes devraient disparaître des débits dits de tabac. Or il n’en est rien, ou presque, quelque soit la nocivité et le coût de cette manie. C’est que proposer à un autre que soi de se libérer d’une habitude avec une dérisoire facilité doit paraître impossible à l’intéressé. Et si un seul individu ne peut être convaincu rapidement d’une possibilité de changement pourtant salutaire, comment voulez-vous qu’un peuple entier se libère du poids de ses traditions comme par enchantement ?

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 07:21

            « Pour l’intelligence latine, en cas d’échec, ce sont toujours les faits qui ont tort.

            Le ciel des idées est notre patrie. Nous n’aimons pas à en redescendre » (Alain Peyrefitte)

   

            La science aujourd’hui, et depuis des siècles maintenant, se targue d’expliquer les faits, d’en déterminer des lois, des relations de causes à  effets, afin de prévoir les faits futurs, les mêmes causes entraînant les mêmes effets. Le résultat n’est pas mauvais, et l’habitude s’est prise de considérer que ce qui peut s’expliquer scientifiquement est la réalité, ce qui s’en écarte allant de la croyance à la divagation. Nous disposons donc de nos jours de tout un arsenal  qui nous permettent, non seulement de comprendre le passé, mais encore d’anticiper sur le futur avec de bonnes probabilités de ne pas nous tromper.

 

            Bonnes probabilités car, de temps à autre, un fait se produit qui, non seulement n’avait pas été prévu, mais encore et surtout n’entre pas dans les diverses possibilités de son apparition, ce qui nous semble bien fâcheux. Comment régler ce différent, s’il est unique notamment, pas question de revoir, c’est-à-dire de remettre en cause  les théories en vigueur ou les observations dûment contrôlées précédemment pour un fait isolé, notamment s’il est anodin. Seuls quelques chercheurs, toujours à l’affût d’un sujet de thèse, journalistes à la recherche d’un papier, ou individus quelconques doutant de tout ce qui paraît officiel,  émettent des réserves à ce sujet.

 

            Mais l’opinion communément admise (c’est une opinion parmi d’autres, mais la plus partagée) est que le fait est à revoir, qu’il a été inventé, mal vu, mal compris, mal interprété, qu’une cause inconnue l’a motivée et que l’on découvrira bientôt comment enchaîner ce fait aux autres qui ne posent pas problèmes.  Pour l’intelligence latine, en cas d’échec, ce sont donc toujours les faits qui surviennent  qui ont tort. Un certain temps est nécessaire pour que ce fait, s’il est accompagné d’autres identiques ou ressemblants, puisse envisager de remettre en question le science officielle, celle que tout un chacun admet comme infaillible.       

 

           Ainsi présenté la phrase d’Alain Peyrefitte, l’intelligence latine ne semble pas émanée d’esprits scientifiques, mais que serait la science s’il en était autrement ? Si chaque fait, mettant apparemment en échec les opinions scientifiques en cours, permettait d’abandonner celles-ci dans l’attente d’une hypothèse satisfaisante, la science en serait toujours à son point de départ, à un nouveau point de départ, n’inspirerait aucun confiance et ne bâtirait aucune loi. Ne critiquons donc pas trop les latins de donner d’abord tort aux  faits pour ne pas remettre en cause des résultats scientifiques par ailleurs probants. D’abord, car ensuite il faut aussi s’expliquer les échecs, et l’on sait que ce sont ces échecs qui font avancer la science. 

 

            S’il n’y avait jamais de faits contredisant les théories en cours, la science serait figée, comme le sont les religions par exemple soumise à des dogmes et des rites séculaires. Oui, le fait qui dénote a tort, mais dans un premier temps seulement, tant notamment qu’il reste unique, non reproductible, car alors il n’es t pas encore dans le domaine scientifique, pas encore jusqu’à ce que une théorie se mette à l’expliquer, sans remettre les autres en cause, supprimant ainsi la contradiction apparente. La science n’a rien d’existant préalablement à sa recherche et qui nous serait révélé peu à peu, comme une initiation, mais une découverte progressive d’une représentation logique du monde et de ses phénomènes, représentation qui donc peut varier dans le temps comme dans l’espace. . 

 

            Que serait la science sans idées ? Un catalogue de faits divers, dans lequel évidemment aucune contradiction n’apparaîtrait.

 

            Mais pourquoi donc recherche-t-on  une cause à un fait qui se produit pour la première fois alors qu’on ne l’attendait pas ? Pour prévoir son retour si celui-ci devait se produire, car pourquoi rechercher à expliquer un fait qui ne s’est jamais produit auparavant et qui ne se produira jamais plus ? Sachant qu’on recherche une cause pour tenter d’expliquer le fait, pour le rattacher à quelque chose de connu, de déjà éprouvé, qui l’annoncera.

 

            On recherche donc à relier un fait à autre fait antérieur .pour que si plus tard le fait antérieur se produise, on puisse prévoir l’arrivée du fait lui-même, les deux faits ne constituant qu’un seul et même ensemble ? Comme l’on assemble un  puzzle, on a fait un pas lorsque l’on a assemblé deux pièces, et pour tenir compte de cet exemple, où le temps n’entre pas ligne de compte, mais seulement l’espace, au lieu de rechercher la cause d’un fait, on peut aussi bien rechercher ses effets, pour les prévoir quand le fait se produira.

 

            On peut donc aussi bien être amené à rechercher les effets d’un fait que sa ou ses causes, toujours dans l’optique de placer ce fait dans une certaine continuité. On dans un certain ensemble sans en établir pour autant des relations de causalité. Si deux faits apparaissent en  même temps ou au même endroit, sans lien apparemment l’un avec l’autre, ils nous semblent corrélés et l’on peut être amené à les associer sans pouvoir établir entre eux d’autres relations.

 

            Il semble que cette façon n’est pas très scientifique, mais lorsque par exemple, en physique, on mentionne « dans les mêmes conditions de température et de pression » il se passe telle chose, ne faisons-nous pas le même raisonnement, la température et la pression étant deux variables indépendantes l’une de l’autre ? Et lorsque nous traçons un diagramme de vitesses avec en coordonnées l’espace et le temps ?          

 

            Une démarche deviendrait-elle scientifique dés que l’on est capable de l’expliquer, n’étant pas digne de cette appellation si l’on est incapable ? Mais certains pouvant  en être capables et d’autres (la plupart des autres) non, le caractère de la démarche dépendrait-il de celui qui la pratique ? Dans ce cas, la plupart des faits sont incompréhensibles scientifiquement sauf éventuellement pour quelques-uns, la plupart se contentant de « faire confiance » aux « scientifiques » et notamment ceux-ci entre eux.   

 

            Pensez-vous que chaque fois qu’est émis un avis scientifique l’auteur ait remonté aux origines de la science et validé les étapes intermédiaires ? Non, il est parti, comme vous et moi, et ceux qui n’ont rien de scientifiques, d’un point donné qu’il a considéré comme sûr et, à partir de là, a établi sa démonstration. Ce n’est que cette dernière qui peut mériter un qualificatif de scientifique, ce qui précède ne l’est pas du tout. Et il y a toujours des choses, beaucoup de choses qui précèdent dont l’acceptation  peut ne pas être considéré comme scientifiquement acceptable.

 

            « L’innovation a besoin de libertés. Les innovations sont comme des canards sauvages. Si on veut les domestiquer, ils perdent leur sens de l’orientation » Où seraient donc les progrès de la science s’il n’existait pas de libertés dans le domaine de la science, comme dans tous les autres d’ailleurs ? Si toute idée émise devait découler de certitudes antérieures, comment en découleraient-elles avec une certaine ? A de considérer qu’à un moment donné, tout a été dit, écrit, démontré, que tout doit être figé, mais alors on serait dans une science révélée –Aristote a eu son temps – ce qui ne pourrait être que provisoire, le temps d’épuiser les théories à la mode.

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 07:57

             

            Voilà qui va bien à l’encontre du certain bon sens populaire, cherchez et vous trouverez, et plus vous chercherez, plus vous trouverez et au moins vous aurez à trouver encore pour connaître ce qui vous était au départ inconnu, un chemin vous mène du méconnu, de l’inconnu au connu, de la non - connaissance à la connaissance de toutes choses. Comme si la connaissance allait de 0 à 100 %  et que tout au long du chemin, l’on remontait de celui qui ne connaît rien à celui qui connaîtrait tout.

 

            Et l’on arrive à un paradoxe, l’existence d’une réalité intrinsèque que l’on pourrait découvrir de l’extérieur jusqu’à ce qu’elle soit absolument connu, on ne pourrait aller plus avant dans la connaissance, la connaissance en serait parfaite. La perfection serait atteinte, le connaissant serait l’égal de l’étant, rien ne pourrait les distinguer, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur, ce qui revient à dire que tout serait confondu. On en arrive à cette conception dans celle de la divinité, notamment d’un Dieu unique qui connaît toute chose comme s’il était lui-même ces choses, tout en ne l’étant pas puisque ayant vision sue elles, une présence à la fois extérieure et intérieure. Le mieux connu serait toujours le moins inconnu, le moins connu le plus inconnu. .

            L’expérience contredit cela, on croit s’avancer dans la connaissance d’une chose, on la définit de mieux en mieux, on tressaille à la pensée qu’elle se dévoile enfin tous ses secrets, et, en  poussant encore un peu plus, on s’aperçoit qu’elle nous échappe complètement, beaucoup plus qu’alors qu’on estimait la connaître moins. Plus les définitions sont vagues, imprécises, plus on croit connaître, plus les précisions s’affichent, moins on en est certain. C’est toujours le mieux connu qui nous reste le plus inconnu, nous réserve le plus de mystères et semble nous échapper. Car chaque échelle d’examen réserve des surprises.

 

           Relativité d’échelle, mais où donc est la réalité ? Pourquoi faut-il que nous ayons toujours cette notion de réalité qui nous tenaille, que nous sommes à la recherche de cette réalité ultime sans jamais l’atteindre, parce que l’atteinte est impossible. Mais s’en rapproche-t-on seulement, En quoi pouvons-nous affirmer que le biologiste connaît mieux le mouton que le berger ? Que le médecin connaît mieux l’être humain que le psychologue ? Il existe évidemment des approches le long desquelles on peut mesurer les avancées, mais il existe tant d’approches différentes que l’on ne peut jamais prétendre que la nôtre est la meilleure, et élimine toutes les autres.

 

            C’est toujours avec humilité que doit, ou devrait se déclarer une avancée dans un domaine donné, en précisant d’ailleurs de quel domaine défini il s’agit, les limites dans lesquelles ce qui est avancé à un sens. Mais entre le chercheur qui publie une thèse de contribution à l’étude de quelque détail d’un sous-ensemble donné et le coup de clairon de certains journalistes qui détecte l’article, le scoop d’une année, et pourquoi pas, du siècle, il y a beaucoup à dire et surtout à méditer. 

 

            Voyez ce qui se passe avec les experts, qui sont, à en croire, de véritables spécialistes, à consulter impérativement aujourd’hui pour quoi que ce soit. C’est pourtant dans une telle profession que l’on se trompe le plus souvent, car plus l’on prétend découvrir une  vérité, plus elle a de risque de vous échapper. Tant que l’on reste à des considérations générales, le risque est faible, mais au fur et  à mesure que la connaissance s’étoffe dans une direction donnée, plus elle perd le contact avec les autres directions et le risque d’égarement croit. Lorsque vous regardez un paysage dans son ensemble, une vue générale, plus vous en disposez, mais plus vous le zoomez, plus vous observez de détails, mais ce sera de moins en moins une vue sur l’ensemble d’où vous êtes parti.   

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 06:50

 

 

            D’Alain Peyrefitte : « Une révolution mentale progresse à mesure que chacun se convainc, change d’esprit. Elle avance insensiblement, presque secrètement. Elle ne se nourrit pas d’espoir, comme une révolution extérieure. Elle nourrit l’espoir, parce que chacun peut l’accomplir en soi-même ».

 

            Elle ne se nourrit pas d’espoir, c’est-à-dire d’attente, et il est toujours trop long d’attendre, alors que cela se traduit toujours par des expressions souvent grandiloquentes mais parfois creuses, laissant déborder l’imagination, non au-delà du raisonnable, qu’est-ce que le raisonnable dans l’attente d’une situation idyllique, mais au-delà du possible, ce qui laisse toujours insatisfaits ceux qui ont mené le mouvement.

           

            Elle est l’espoir, non d’attendre de l’autre, des autres, que tout tombe à vos pieds sans que vous l’ayez véritablement mérité, mais elle vous met en face de votre destin, à vous de participer, selon vos moyens, à l ‘évolution  et à en retirer, de suite, la monnaie de votre pièce par la satisfaction que vous en tirez. Ce n’est plus cette attente épuisante de l’extérieur, mais l’expression de votre être le plus profond, qui rejaillit sur les autres.

 

            Pourquoi faudrait-il être mélancolique parce que l’est l’entourage ? Pourquoi faudrait-il toujours voir le monde en gris ou en noir, au sens figuré car il est de beaux gris et de superbes noirs, parce que d’autres le voient ainsi ? Pourquoi faudrait-il ne pas être optimiste parce d’autres sont pessimistes ? Pourquoi faudrait-il ne pas être heureux parce qu’il en est qui ne le sont pas ? Croyez-vous lutter contre les malheurs de ce monde, et il y en a beaucoup, beaucoup trop, en y ajoutant les vôtres, plus ou moins imaginaires, pour faire couleur locale ?

 

            Soyons actuels, car les observations de l’auteur n’ont pas pris une ride tant elles sont permanentes, j’ai failli écrire hors du temps, ce qui est sémantiquement incompatible, et pourtant ! N’est-ce point de tout temps que tout changement se heurte à l’esprit archaïque que nous conservons au milieu de réalités qui ne sont plus les mêmes, inadaptés permanents que nous sommes à une évolution extérieure.

 

            Sécurité, immuabilité, repliement sur soi, s’opposant à la compétition aux issues incertaines, à la mobilité et à l’innovation, à l’ouverture sue le monde. Trois manières de décliner finalement le même thème : l’ouverture au monde sans pour autant, et tout au contraire, mettre en exergue la personnalité propre de chacun. «  La réalité conjugue pouvoirs et libertés responsables ; mais notre esprit ne conçoit que l’autorité sans partage et la liberté sans frontières ».        

 

            Avoir tous les droits, ne pas avoir de devoirs, exiger tout de l’autre et rien de soi, que l’autre n’exige rien de vous et vous doit tout, il n’est pas nécessaire d’être psychologue ou juriste pour admettre que c’est impossible. Liberté sans frontières, autorité sans partage, responsabilité collective, c’est toujours de la faute des autres, irresponsabilité individuelle ? Non seulement responsabilité des autres en général, mais au besoin de n’importe quel autre qui ne soit pas soi, quand c’est mauvais, responsabilité éventuelle tant qu’on en profite, liberté sans frontières, les frontières sont pour les autres, à chacun sa liberté, à chacun de déterminer où s’arrête en revanche la liberté de l’autre, de tous les autres.

 

            Conception qui ne peut qu’aboutir, quelques soient les circonstances de départ et les changements en cours de route, qu’à des désillusions, d’autant plus grandes que l’espoir était grand, et pourquoi ne l’aurait-il pas été puisque c’est l’autre qui en était chargé. A opposer à la satisfaction de celui qui, attendant plus de lui-même que des autres, sert, ou devrait servir d’exemple. 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 08:03

            C’est petit à petit que les habitudes, bonnes comme mauvaises, se prennent, ce devrait être petit à petit que les mauvaises devraient se corriger, afin d’éviter les ondes de choc en retour. Ce qui s’est fait dans un sens doit pouvoir se faire d’ans l’autre à la même cadence. Devrait, car on glisse doucement dans une habitude sans s’en rendre compte et ce n’est que lorsque celle-ci est bien ancrée, pratiquement indéracinable, acquise donc, que l’on peut se rendre compte, suite à un changement de conditions extérieures, de son existence jusque là inaperçue. Et pour rompre avec une habitude, que l’on qualifie parfois d’ancestrale, bien qu’elle n’est que quelques années, tout au plus quelques décennies, on ne conçoit pas de le faire aussi lentement. Car, s’il est aisé de se remémorer un passé même lointain, de remonter le temps avec facilité, il est malaisé de le faire dans l’autre sens, de construire une amélioration dans le futur. On connaît ou l’on croit connaître le premier, le second nous semble beaucoup plus mystérieux et la marche est plus incertaine. Que se passera-t-il demain ? C’est aujourd’hui qu’il faut réagir. Ce n’est pas une évolution lente dans l’autre sens qu’il nous faut, mais une révolution qui remette tout à plat, qui nous fasse repartir du point zéro, sinon rien ne se fera, ou tout s’arrêtera en chemin.

 

            On a coutume de distinguer les conservateurs des révolutionnaires, ces derniers voulant à toutes forces mettre fin à un ordre qui ne leur convient pas du tout, et se prétendant de gauche, alors qu’ils sont droitiers à 85 % et incapables de se servir, dans la plupart des cas, de  leur gauche pour faire utile, et qui s’opposent aux conservateurs, qualifiés de droite, sans doute parce qu’ils regardent droit devant eux sans tenir compte de l’évolution des moeurs, ceux qui sont accusés de rien vouloir changer puisque tout ce qui existe leur convient. C’est schématiser un peu vite, peut-être que, au lieu d’une telle opposition sans compromis possible, c’est dans la vitesse du changement que les deux parties diffèrent. Les seconds voudraient que tout se fasse tout de suite afin de ne plus risquer un retour, les autres, se trouvant devant la même situation, que l’on opère lentement afin d’inscrire les changements, exigés par les uns, et rendus nécessaires à leurs aux yeux Car, contrairement à ce que proclame toujours les extrémistes dont c’est la raison d’être, tout changement doit se faire dans le temps, accompagné de l’évolution des mentalités. Nous sommes dans l’humain, où le facteur temps doit toujours être pris en considération. Aussi deux positions apparemment incompatibles à un moment donné se retrouvent-elles, par concessions réciproques sur la vitesse d’exécution, à contenter finalement (donc au bout d’un certain  temps) les deux parties, lesquelles retirent de leur confrontation de précieux enseignements.

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