Métaphysique, au-delà de la physique…Souvenons-nous de cette fin du XIXème siècle, où les physiciens de l’époque, et les scientifiques en général, estimaient, sans que la chose ne paraisse incroyable au public tant les avances avaient été conséquentes, que nous arrivions au bout, qu’à part quelques détails qui restaient à examiner, rien ne resterait dans l’ombre, que la raison humaine avait, dans le domaine des connaissances matérielles, atteint son but.
Comme si on allait pouvoir établir une encyclopédie, laquelle servirait de base d’enseignement pour les siècles è venir, ad vitam aeternam, chacun se situant alors à un certain niveau dans l’échelle des connaissances. De métaphysique, nenni, pouvaient alors proclamer certains, puisque, au-delà il n’y avait plus rien que le néant. Le XXème siècle allait massacrer toute cette certitude.
Et à briser cette notion du tout connu, à n’en faire qu’une limite tout à fait provisoire, que chaque nouvelle découverte ou invention (difficile parfois de choisir lequel des deux termes convient), faisait reculer, on en revenait à ce que nous pourrions schématiser par une demi-droite. L’absence totale de connaissances, c’est le zéro, le point de départ, les connaissances du moment un point sur la demi-droite, qui s’éloignait certes constamment du zéro, mais ne pourrait jamais atteindre…l’infini.
Un zéro, c’est déjà difficile à concevoir, qu’est-ce ne rien connaître sinon déjà connaître, même inconsciemment, qu’on ne sait rien, mais à l’autre bout, si l’on peut dire, l’infini des connaissances, parce qu’il est infini devient inatteignable, sauf par ceux qui, au lieu de partir de zéro, imaginant l’infini, partent de là pour en faire découler tout le reste, partent de la métaphysique pour expliquer la physique…
On connaît bien le procédé en mathématiques. On ne parvient pas à trouver la solution d’un problème, supposons-le résolu…et ça marche parfois. Ça peut même marcher toujours dans le cas où le chemin est unique, partir d’un côté ou de l’autre quelle importance puisque entre l’introduction et la conclusion ou entre la conclusion et l’introduction, on ne risque pas de se perdre dans un chemin fini, mais s’approprier l’infini pour en déduire le fini, est-ce la même chose que de partir du fini et s’aventurer vers l’infini ?
Et l’infini, est-ce un infini absolu et n’est-il que relatif à la perception que nous en avons ? N’est-il que ce qui est au-delà de ce que nous connaissons, ce qui se passe derrière notre horizon ? Qu’importe alors si c’est du fini ou de l’infini, l’important est de l’imaginer infini afin de ne pas ressentir de frein dans notre soif de connaissance, car tendre vers un but est motivant, l’atteindre est satisfaisant, mais imaginer qu’il en existe d’autres permet à l’esprit humain de ne pas se reposer sur ses acquis et de poursuivre son chemin…