Tel que je
suis, je me construis une représentation de moi-même que je crois être celle qui convient d’avoir dans la communauté, la société dans laquelle je vis. Et si je l’abandonne, même provisoirement,
je me reconstitue une autre image de moi-même, qui peut-être très différente de la précédente et qui m’apparaît à nouveau convenir.
C’est de
l’adaptation à l’environnement. Cela, nous le faisons tous, plus ou moins, consciemment ou non d’ailleurs. Et c’est parce que chacun en fait autant qu’une vie sociétale raisonnable est possible.
Toutefois, certains, qui ne veulent ou ne peuvent pas s’adapter, apparaissent alors comme des marginaux,
Alors deux
êtres en nous ? Celui que nous sommes à l’écart du monde, dans notre profonde intimité, et celui que nous sommes à l’égard du monde, deux êtres, ou si vous préférez, un être et son image qui
se modifie en fonction des circonstances. L’original et ses diverses et successives copies Mais l’original, celui à partir duquel en sortent les images, existe-t-il ? Est-il dissociable des
images qu’il est sensé produire ? Une cause et ses effets ?
Pourquoi y aurait-il un état de départ à partir duquel se font les adaptations, s’ajoutent des considérations ? Il ne s’agit
pas de pérennité des connaissances innées et d’accumulation de connaissances acquises, mais de perpétuelle évolution. Non d’une accumulation, la somme à un moment donné étant supérieure à celle
d’un moment d’avant, d’une expérience augmentant constamment avec le temps, comme si notre cerveau était une aire se stockage.
Stockage certes de certaines informations, mais possibilités plus ou moins grandes de les puiser, d’aller les rechercher ailleurs, « dans l’air du
temps », celles qui appartiennent à qui veut, ou peut les accaparer, en résonance, en concordance de phase. .
J’apprécie la
réflexion sur la critique en provenance d’autres membres de la même société, cette société pour laquelle nous offrons une image convenable, qui est un reflet de la société elle-même. Viser notre
image, « c’est comme s’ils se critiquaient ou se rejetaient eux-mêmes, se moquaient de leur propre reflet ou de leurs efforts pour être sociables ».
C’est en
effet ce qui se produit quand la critique est exagérée, abusive, elle se retourne contre leurs auteurs. Par contre la critique modérée est constructive, elle se reconnaît lorsque celui qui en est
la cible, loin de réagir négativement, en rajoute à son tour afin de rendre son image plus juste, et plus satisfaisante aux membres de la société considérée.