Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 09:03

            Jusqu’à tout récemment - un siècle ou deux, un rien dans la longue histoire de l’humanité -, avant donc les théories de l’Evolution et de la Relativité et leur acceptation universelle, que restait-il donc comme autre solution raisonnable à nos ascendants, philosophes, scientifiques ou simplement êtres pensants, que de vivre d’espoir en un avenir meilleur, fut-il le plus incertain ?

 

           Une existence ici-bas ou dans un au-delà, faisant miroiter une éternité, vue comme un temps qui n’en finirait jamais de s’écouler. Un présent qui ne semblait devoir exister que pour servir de simple sas coincé entre un passé qui n’était plus et un futur qui n’était pas encore, et dans lequel il fallait pourtant vivre, bien à l’étroit.

 

           Notre horizon mental est devenu tout autre, et pourtant, il semble que pour la plupart d’entre nous, rien n’a changé. Comment expliquer cela, sinon sans doute par une soumission de la pensée humaine aux critères restrictifs passés, des préjugés dont elle ne parvient pas à se dégager ?     

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 08:51

          « Confiez au passé sa propre défense, à l’avenir son propre accomplissement » 

 

            Toujours cette distinction entre le passé qui n’est plus (pourquoi devrait-on songer à le défendre puisque lorsqu’il était, c’était à lui de le faire ?) et l’avenir qui n’est pas encore (pourquoi devrait-on le préparer puisque lorsqu’il sera, il s’accomplira ?) en oubliant que ce qui compte, ce n’est que le présent 

 

             Un présent qu’il nous est loisir de considérer comme n’étant pas qu’un instant entre le passé et l’avenir qui le rognent sans cesse, ou tout au contraire, comme le temps qui sans cesse rogne le passé et l’avenir et les fait siens.

 

            Le passé, pour beaucoup; apparaît comme un envahisseur de présent, l’absorbant à tout instant puisque ce qui est présent ne l’est qu’un instant pour être aussitôt absorbé par le glouton passé. Mais ce passé, n’est-il plutôt la victime du présent ? Le passé n’est vraiment passé que dans la mesure où le présent ne le phagocyte pas, le laisse tranquille, ne s’intéresse pas à lui. Mais s’il s’y intéresse, c’est pour, dit-il, mieux le connaître, en toute objectivité, lui rendre vie avec tous les égards qui lui sont dus.

 

            Bernique, à de rares exceptions près, c’est pour l’accommoder à sa propre sauce, s’en servir comme support de ses propres sentiments, les bons et les mauvais, trouver une cause à ses fautes, ses erreurs, ses faiblesses, pour ne s’attribuer à lui-même que ce qu’il qualifie de progrès, dans le cadre d’une évolution qu’il considère toujours comme positive.   

 

            L’avenir, pour beaucoup, apparaît comme une barrière, un seuil infranchissable empêchant le présent de vivre alors qu’il est déjà rogné par le passé. Mais cet avenir, n’est-il pas plutôt matraqué, torturé  par le présent qui sur lui sans cesse bâtit des projets, parfois les plus fous, suppute ce qu’il deviendra, se livre à n’en faire qu’un effet de ce qu’il fait, ne lui laissant que bien peu de liberté, au lieu de le laisser tranquille, arriver à son heure comme il l’entend.

 

            Par ses souvenirs, comme par ses prévisions, l’ogre qui veut tout avaler à sa convenance, c’est bien le présent !  Des souvenirs, le passé n’en a pas, des prévisions, l’avenir ne peut en faire.   

 

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 10:20

           « Il faut que jeunesse se passe », ainsi excusait-on le plus souvent jadis les adolescents qui se livraient à quelques incartades lorsque celles-ci ne dépassaient pas bien sûr certaines limites. Il était question pour les parents, et à personne d’autre, de les élever, surtout de leur inculquer quelques principes de vie qu’il s’agissait de respecter plutôt que de tenter d’aplanir toutes les difficultés qu’ils étaient susceptibles de rencontrer. C’étaient des ados, plus des bambins, à eux d’apprendre à se débrouiller seuls, quitte bien sûr en cas de pépins à les aider pour s’en sortir. Et pour les garçons, c’était le service militaire qui marquait le passage entre l’insouciance relative de la jeunesse et les responsabilités réelles de l’adulte. 

 

            Les temps ont bien changé. Les adultes se sont mis en quête de sécurité, du risque zéro même, ont préféré exiger le respect de leurs droits plutôt que de se soucier de leurs devoirs, pas tous certes mais bon nombre d’entre eux. Et comme il fallait bien que jeunesse se passe, et pas trop mal dans une société conformiste, leur rôle s’est trouvé peu à peu transférer à d’autres, pas de la cellule familiale, à des étrangers, à l’école d’abord, à  des éducateurs, des spécialistes de toutes sortes, qui, fatalement, ont construit le « prêt-à-penser dont les plus aventureux ont du mal à s’échapper » car le moindre écart par rapport à ces règles péremptoirement établies entraînent critique d’abord, réprobation ensuite, sanction éventuellement.

 

            Honneur au vainqueur, celui qui réussit, malheur au vaincu, celui qui échoue, comme si ce n’était pas l’échec qui forme le caractère, qui permet à l’individu de prendre conscience de sa personnalité. Plus de marge de liberté, liberté de réussir ou d’échouer, de cette liberté qui permet la saine recherche de l’identité. Alors, on fait quoi lorsqu’on bouillonne de vie ? On finit par se soumettre, à rentrer dans le rang, ou on se révolte, et là alors, qui sait où cela va finir...         

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 11:36

            Peut-on faire le bonheur des gens contre leur avis ? Cela rappelle l’histoire du jeune scout qui, désirant faire sa B.A quotidienne, voulait,  à un carrefour, faire traverser une petite vieille qui, elle, ne le voulait pas mais n’avait pas le moyen de s’y opposer énergiquement. Il y a dans cette attitude, souvent, un besoin de rendre service à plus faible que soi, mais aussi, et plus souvent qu’on ne se l’imagine, l’exercice d’une supériorité en un domaine donné qui mue en un sentiment de supériorité tout court. Il s’oublie alors la notion d’égale dignité humaine, il est des gens pour décider et d’autres pour se résoudre à subir les décisions des autres, à leur convenance ou non.

 

            Que de changements, voire de bouleversements se font ainsi malgré l’avis des intéressés, sous prétexte que, évidemment, « c’est pour leur bien » ! Et il semble que le processus soit de plus en plus courant. « La France d’en haut et la France d’en bas » et toutes les expressions du même genre positionnent bien le problème, la notion des maîtres et des esclaves, toute proportion gardée évidemment, qui transforme la majorité, presque la totalité, des citoyens en victimes, qui même lorsqu’une décision leur convient, la critiquent encore, car ils n’ont pu participer à son élaboration.    

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 08:51

            Tel que je suis, je me construis une représentation de moi-même que je crois être celle qui convient d’avoir dans la communauté, la société dans laquelle je vis. Et si je l’abandonne, même provisoirement, je me reconstitue une autre image de moi-même, qui peut-être très différente de la précédente et qui m’apparaît à nouveau convenir.

 

            C’est de l’adaptation à l’environnement. Cela, nous le faisons tous, plus ou moins, consciemment ou non d’ailleurs. Et c’est parce que chacun en fait autant qu’une vie sociétale raisonnable est possible. Toutefois, certains, qui ne veulent ou ne peuvent pas s’adapter, apparaissent alors comme des marginaux, 

 

            Alors deux êtres en nous ? Celui que nous sommes à l’écart du monde, dans notre profonde intimité, et celui que nous sommes à l’égard du monde, deux êtres, ou si vous préférez, un être et son image qui se modifie en fonction des circonstances. L’original et ses diverses et successives copies Mais l’original, celui à partir duquel en sortent les images, existe-t-il ? Est-il dissociable des images qu’il est sensé produire ? Une cause et ses effets ?  

 

            Pourquoi y aurait-il un état de départ à partir duquel se font les adaptations, s’ajoutent des considérations ? Il ne s’agit pas de pérennité des connaissances innées et d’accumulation de connaissances acquises, mais de perpétuelle évolution. Non d’une accumulation, la somme à un moment donné étant supérieure à celle d’un moment d’avant, d’une expérience augmentant constamment avec le temps, comme si notre cerveau était une aire se stockage.

 

            Stockage certes de certaines informations, mais possibilités plus ou moins grandes de les puiser, d’aller les rechercher ailleurs, « dans l’air du temps », celles qui appartiennent à qui veut, ou peut les accaparer, en résonance, en concordance de phase. .

 

            J’apprécie la réflexion sur la critique en provenance d’autres membres de la même société, cette société pour laquelle nous offrons une image convenable, qui est un reflet de la société elle-même. Viser notre image, « c’est comme s’ils se critiquaient ou se rejetaient eux-mêmes, se moquaient de leur propre reflet ou de leurs efforts pour être sociables ».

 

            C’est en effet ce qui se produit quand la critique est exagérée, abusive, elle se retourne contre leurs auteurs. Par contre la critique modérée est constructive, elle se reconnaît lorsque celui qui en est la cible, loin de réagir négativement, en rajoute à son tour afin de rendre son image plus juste, et plus satisfaisante aux membres de la société considérée.   

 

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 10:03

            Le droit de réponse est une chose, bien délicate d’ailleurs, mais, les droits n’allant pas sans les devoirs, le devoir de réponse en est une autre, et ce devoir existe t-il ? Le téléphone sonne, ou la sonnette de votre porte d’entrée retentit, un individu vous interpelle, une publicité bancaire ou immobilière vous sollicite, en quoi seriez-vous dans l’obligation de répondre ?

 

            Et pourtant, que de gens honnêtes, je ne parle pas des autres, s’y sentent tenus, on se demande bien en vertu de quel commandement ? On peut réagir ou pas à une sollicitation environnementale sans pour autant y voir un quelconque manquement.

 

            Certes, s’il y a demande, c’est que le demandeur attend une réponse, mais pourquoi faudrait-il le satisfaire si cela ne nous satisfait pas ?  Une relation, ça se fait au moins à deux et si l’un n’est pas d’accord, pourquoi l’autre devrait-il l’y obliger ?  

 

            Bien sûr, ne pas répondre aux sollicitations, ce n‘est pas, à défaut de paroles, adopter une attitude méprisante à l’égard du solliciteur, car il s’agit là d’une réponse, laquelle n’est pas indifférence. Et faire semblant qu’on n’entend pas, c’est plus facile à se l’imaginer qu’à le faire croire à l’autre, surtout lorsqu’il vocifère, et de plus en plus fort.

 

            En chaque circonstance, la meilleure attitude à adopter vient tout naturellement, à condition d’être passé auparavant par des expériences que l’on acquière peu à peu, années après années...

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 09:22

            « Classer les gens une fois pour toutes dans un tiroir où ils n’ont aucune chance d’en sortir », une spécialité française ou tout simplement une nécessité du cerveau humain (qui n’est pas que français n’est-ce pas ?) de devoir a priori scinder en fragments la continuité naturellement complexe, « de diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre » (Descartes), et ensuite de cataloguer chaque être comme chaque chose de façon à réduire autant que faire se peut le nombre de tiroirs.  

 

            De classer donc dans le tiroir « vieux » tous ceux qui paraissent plus âgés que nous et qui n’ont plus les mêmes repères dans l’existence. Vingt ans, c’est vieux pour un gamin, cent ans c’est déjà moins vieux pour celui qui en quatre-vingts. Un tiroir « vieux », est-ce ridicule ? Oui si on se limite à l’âge civil, non si dans ce même tiroir on y met non seulement les personnes d’âge qualifié de respectable, mais aussi tous ceux vieux bien avant l’âge qui envahissent ce tiroir depuis qu’ils sont devenus pour beaucoup des individus irresponsables, lesquels n’ont plus que des droits et plus aucun devoir. La vieillesse de l’esprit, pas seulement celle du corps.  

 

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 08:19

            La spiritualité dans l’air du temps, une tendance profonde chez des êtres humains déboussolés dans l’absence totale de repères qui caractérise notre époque, ou une mode passagère comme tant d’autres qui durera jusqu’à ce qu’une autre vienne la remplacer, voire l’oublier comme étant dépassée et devenue donc sans intérêt ?

 

            Les deux hypothèses se défendent, toujours est-il que cet essor de la spiritualité semble se manifester par les procédés devenus habituels, notamment ceux du marketing, alors qu’on aurait pu imaginer des retours d’individus sur eux-mêmes, loin de toute manifestation publique, plus proche de l’ermite que du chercheur à tout va de sensations nouvelles ou oubliées.

 

            Il semble aussi que lorsque Malraux déclarait, parait-il, que « le siècle prochain sera spirituel ou ne sera pas », il penchait plutôt vers la première hypothèse, plus intime, que vers la seconde, plus forme que fond. Il se défendait d’ailleurs de tout caractère religieux, et distinguait donc bien le spirituel du religieux, ce que beaucoup d’entre nous ne font pas, empêtrés dans des préjugés séculaires.

 

            Tout au plus pourrait-on suggérer que le religieux n’est qu’un aspect possible, bien que très répandu, de la spiritualité, un sous-ensemble en quelque sorte.            

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 08:06

            On parle toujours de l’espérance de vie qui augmente sensiblement d’année en année, au point qu’on perd de vue qu’un jour la courbe cessera de croître, pour se maintenir alors à un niveau dont nous n’avons pas idée aujourd’hui. On parle aussi, à l’autre bout, des jeunes qui entrent de plus en plus tard dans la vie active, comme si d’ailleurs c’était être inactif que de poursuivre des études à un âge de plus en plus avancé. Alors parler de seniors à cinquante ans, de la part sans doute d’adultes plus jeunes d’une ou deux décennies, en laissant donc supposer qu’en cet état, on reçoit désormais beaucoup plus qu’on ne donne, que reste-t-il comme années utiles ? 

            Les personnes de plus de soixante-cinq ans ont-elles le droit d’exister ? Lorsqu’un produit est certes encore en bon état apparent, mais semble dépassé, dans les périodes faciles, on le supprime pour le  remplacer par un autre plus performant. Dans les périodes difficiles, on ne le jette pas, on le recycle ou on récupère ce qui peut encore servir. Peu importe qu’auparavant le produit en question ait rendu de grands services, ce qui compte, c’est le service qu’il rend ou ne rend plus présentement.  

            Le départ à la retraite se faisait communément à soixante-cinq ans, il y a  une bonne vingtaine d’années. On était alors, communément, actif ou ...passif  jusqu’alors. Puis le départ à la retraite à soixante ans est arrivé brutalement, et les pré-retraites à partir de cet âge évidemment. Ce qui amène aujourd’hui  à désigner comme seniors, tout naturellement, les gens dès cinquante ans et comme personnes âgées, donc comme inutiles, voire nuisibles au bon fonctionnement de la société ceux de soixante-cinq ans et plus.  

            Certes la notion d’humanité subsiste, on songe à les conserver, merci pour eux, mais que se passerait-il, par exemple, dans une démocratie comme la nôtre, si on leur supprimait le droit de vote ? Et pourtant, l’expérience, la sagesse aussi, ne s’acquièrent-elles pas lentement, progressivement, au cours de l’existence ? Depuis peu, l’accélération des progrès, techniques notamment, peut faire croire à un phénomène inversé, à la supériorité de la génération qui suit sur celle qui précède, mais est-ce vraiment le cas, ou seulement une apparence dont on reviendra ? 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 08:51

             Charles-Quint pensait-il réellement en français ? La question est d’importance car alors on peut alors comprendre sous un jour nouveau le combat d’égal à égal qu’il mena avec François Ier à l’époque où les deux monarques se livraient une lutte sans merci pour dominer l’Europe, c’est-à-dire le monde.

 

            S’ils pensaient dans la même langue, la française d’alors, ils luttaient, au départ, à armes égales, et l’on comprend que ni l’un ni l’autre ne pouvait asseoir sa suprématie. François Ier, n’en doutons pas, avait pour langue maternelle le français, Charles-Quint avait-il lui aussi été élevé dans cette langue à un point tel qu’on puisse la considérer comme maternelle ?

 

            Aujourd’hui, l’anglais, ou ce qui en tient lieu, s’est planétairement répandu, suite à l’influence exponentielle qu’ont pris les USA suite à la première guerre mondiale et surtout à la seconde. Et leur plus grande victoire n’est ni militaire ni économique, mais linguistique. La généralisation de l’anglo-américain  conditionne les cerveaux à penser comme eux. Pas dans la simple expression évidemment, mais dans le conditionnement à un système de pensée particulier.

 

            Quand, Français par exemple, il nous arrive occasionnellement, dans certains échanges avec des étrangers, d’être emporté par le débat, de penser dans leur langue, de ne pas passer par le filtrage de notre langue, nous en sommes plutôt fiers, et pourtant dans quel piège ne sommes-nous pas tombés ? C’était, et ça reste l’idée magistrale de l’esperanto, une langue d’échange qui met les interlocuteurs au même niveau au lieu de favoriser celui qui utilise sa langue maternelle par rapport à l’autre.  

 

Partager cet article
Repost0