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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 14:58

           A convenir qu’il va de soi que l’estime de soi s’accompagne de l’estime des autres, l’absence de l’une ou de l’autre crée un manque …et permet de considérer que modestie et fatuité sont deux vilains défauts qui empêchent l’être humain d’être ce qu’il faudrait qu’il soit, pour lui comme pour les autres. La modestie ne  serait que sous estime de soi et surestime des autres et la fatuité surestime de soi et sous estime des autres.  Deux situations également condamnables qui nuisent à l’évolution de notre société vers toujours plus de liberté, d’égalité et de fraternité

 

            Mais comment pourrait-on, individuellement, car à ne pas commencer par soi-même on ne risque pas de changer les choses, n’être jamais modeste et ne jamais faire montre de fatuité ? S’isoler, vivre en ermite, n’est pas la solution, puisqu’alors on succombe à l’une ou à l’autre. Reste à veiller à rester dans une situation  moyenne et à corriger au mieux les écarts dans un sens ou dans l’autre. Ni trop, ni pas assez, de beaux numéros d’équilibriste en perspective ! Avec un bon entraînement, est-ce impossible ?   

 

          Mais pourquoi se montrer trop modeste ou trop infatué  de soi-même ? Si c’est constamment, en tous temps et en tous lieux, c’est sans doute pour compenser le complexe opposé. La fatuité, un moyen pour un grand timide qui ne se sent pas sûr de lui d’échapper à la déprime, la modestie, la manière d’un être qui se sent sûr de lui, de sa valeur, de ne pas heurter les autres et ne pas être rejeté (il n’est pas bon qu’une tête dépasse de la file…) et de pouvoir ainsi manier autrui. Fausse fatuité, fausse modestie pour ceux qui les exercent, mais c’est souvent naturellement, sans même en avoir  conscience.

 

              Si cette modestie ou cette fatuité ne se manifestent qu’occasionnellement, alternativement, en fonction des circonstances qui se présentent, ou c’est le signe d’un caractère lunatique, on ne sait jamais comment on va le trouver, ou alors celui d’un être équilibré, bien dans sa tête et dans sa peau, qui corrige sa conduite en fonction de celle de ses interlocuteurs, par capacité développée d’adaptation au milieu, une caractéristique qu’on souhaiterait universellement partagée. N’est-ce pas reconnaître l’autre que de se mettre à sa portée, en équilibrant dans l’échange modestie et fatuité. ?

 

             Estime de soi, estime des autres, mais qui sont les autres ? Ceux qui nous sont les plus proches, que nous croyons connaître suffisamment pour établir avec eux des relations de confiance (peut-on estimer sans avoir confiance?), et l’estime dans ce cas naît peu à peu, à condition qu’aucun accroc ne vienne enrayer cette progression, ou à priori tous ceux que nous côtoyons, puisque ce sont nos semblables, que nous n’avons aucune raison de les mal juger sans les connaître ?

 

            Passer de l’estime de l’autre nous-mêmes, celui que nous observons de l’extérieur comme si c’était un autre,  progressivement à l’estime de nos voisins, puis des inconnus jusqu’à embrasser  toute l’espèce, et pourquoi pas, aller au delà, ou au  contraire, estimer les autres, tous les autres, tout ce qui vit, les inconnus, les voisins puis les plus proches et étendre cette estime jusqu’à nous estimer nous-mêmes ? Dans quel sens opérons-nous ? Faut-il avoir l’estime de soi d’abord pour pouvoir estimer les autres, ou faut-il estimer les autres pour aboutir à s’estimer soi-même ?

 

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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 10:51

            On a tous connu, de la maternelle à l’université, des professeurs formidables, qu’on peut compter sur les doigts d’une main, des professeurs exécrables, qu’on peut compter sur les doigts de l’autre main, et des dizaines, voire plus, d’enseignants qu’on peut qualifier de quelconques, puisqu’on n’en a même pas conservé le souvenir.

            Si ce classement nous était personnel, différait d’un élève à l’autre, on en déduirait, avec le recul du temps donc une certaine objectivité, que « les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas », qu’on a chacun ses têtes et qu’après tout, les professeurs étant issus d’une population donnée, la nôtre, il est normal d’y retrouver un tel échantillonnage. Seulement voilà, les exécrables comme les formidables faisaient l’unanimité ou presque, chez tous les étudiants,

            Quand un professeur n’accroche pas, mais alors pas du tout, le manque d’attention des élèves, il l’explique facilement : il est tombé, ça arrive, dans une classe de cancres. Des cancres peut-être, mais qui, deux heures plus tard, sont passionnés par le cours d’un autre prof, au point d’en redemander. « Ah, oui, mais c’est la matière qu’ils aiment, celle que j’enseigne ne les intéresse pas, je me demande d’ailleurs pourquoi, elle est pourtant au programme ». Comme s’il n’y avait qu’une manière unique de faire passer le message !    

             Il est rare que des élèves doutent des connaissances de leur enseignant, même celles du prof de physique qui rate régulièrement ses expériences, dans une matière où ils ne sont que des débutants et donc ont tout à apprendre. Ils veulent, en principe, tous ou presque réussir leur trajet, acquérir un bon niveau prometteur d’avenir, sans toutefois faire des efforts démesurés.

              Alors, tomber sur un prof qui les comprend, se met  à « leur » place, cette place qu’il occupait jadis, présente les choses comme ça leur convient, traite avec eux d’égal à égal, pas de supérieur méprisant à inférieurs méprisés, mais d’humain à humains, et apprend finalement autant de ses élèves dans l’art de la pédagogie qu’eux dans la matière qu’il enseigne, ça marche. Aussi bien que dans l’exécution d’une partition, entre le chef d’orchestre et ses musiciens. Tous participent, avec leurs instruments respectifs, au succès de la représentation et pas un ne reste à l’écart.  

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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 17:46

            A en croire la plupart des philosophes, et Descartes n’est pas le moindre, un seuil infranchissable sépare l’espèce humaine des espèces animales et de tout ce qui vit en général, seul l’homme peut certes être soumis à des instincts, mais s’en dégager par son libre arbitre. L’être humain seulement, de quoi en tirer honneur et dignité. Mais l’affirmation maintes fois renouvelée de cette exclusive, au point que pour beaucoup la question ne se pose même plus, ne présente-t-elle que des avantages, et pas le moindre inconvénient ? .           

 

            A avoir pris conscience de la liberté que possède l’espèce humaine et aussi de ses limites, donc ainsi de mieux la définir, et toute définition est restrictive,  l’homme en use et en abuse parfois, mais à la refuser aux autres espèces, n’arrive-t-il pas en douter pour lui-même et de perdre toute fierté lié à son espèce et de se sentir ravalé au niveau de l’animal, c’est-à-dire bien bas. ? Car enfin, il peut voir des animaux faire des choses extraordinaires sans le moindre effort de volonté (on la leur refuse) et lui, pauvre humain, se révèle incapable de faire quoi que ce soit de formidable, juste bon pour aller d’échec en échec et, pire encore, d’en avoir pleinement conscience, alors qu’il est virtuellement doué de capacités immenses, mais incapable de les manifester, tant il manque de volonté.            

 

            On lui répète sans cesse qu’il a son destin entre les mains, il ne peut alors que se désespérer d’être un « moins que rien » et s’enfoncer chaque jour davantage dans la certitude d’être un raté. Tandis que s’il pouvait, dans les pires moments de désespérance, se dire que dans la chaîne évolutive il occupe quand même une certaine place, certainement pas la dernière, peut-être trouverait-il l’énergie nécessaire pour s’en sortir. Et à (re)trouver ainsi l’estime de soi. . 

 

            Estime de soi, estime des autres…ou plutôt est ce que l’estime des autres n’entraînerait elle pas l’estime de soi ? Nous sommes certes de la même espèce, mais nous sommes trop nombreux sur notre planète pour nous contenter de cela, et à être entourés d’êtres qui nous sont étranges ou étrangers, nous recherchons à faire partie d’un groupe, plus ou moins restreint, dans lequel, tels que nous sommes, avec nos qualités et/ou nos défauts, reconnus comme étant « de la famille ».

 

            Et de nous attribuer alors un profil type, hors duquel c’est l’alternative : soit l’autre est un gars ou une fille formidable, qui ont des capacités qu’on n’a pas et qu’on n’aura jamais, alors on les admire, on n’en est fou, on est prêt à tout pour eux ; soit l’autre est un minable, selon nos critères de groupe, au mieux on le néglige, au pire, on le combat.  Le chemin est long pour estimer les autres à leur juste valeur et non à l‘aune des critères étriqués qui nous ont permis de nous insérer dans un groupe déterminé.
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 19:11

            « Rien ne s’oppose plus dans notre esprit que ces deux périodes : l’une consacrée aux loisirs et à l’oisiveté, l’autre remplie par la succession des obligations ». Faut-il insister sur leurs différences fondamentales, les creuser toujours davantage et dans ce cas accepter de passer alternativement du paradis à l’enfer et de l’enfer au paradis ou, au contraire, confondre au mieux ces deux périodes dans le déroulement de la vie de façon à mener une existence nous évitant le retour périodique d’un tel  bouleversement dans notre comportement ?

 

            Evidemment à schématiser une époque où l’on peut faire ce que l’on veut et donc nous plaît, et une autre, plus longue quand même mais les choses peuvent changer, où l’on doit faire ce qu’on nous impose, et donc ne nous plaît pas puisque nous préférerions autre chose, on pose avec acuité le problème de la liberté. Mais la liberté consiste-t-elle à faire ce que l’on veut, sa privation, faire ce qu’on doit ?  Ne peut-on mener une existence  moins tranchée, en admettant des hauts et des bas - le propre de la vie - qui se répartissent en fonction des circonstances et non selon un horaire  établi longtemps à l’avance.             

 

            Car les soucis ne surviennent pas suivant un horaire prédéterminé, en une période que l’on avait imaginé sans, comme en  une autre où on les prévoyait groupés. Et cette prédestination une fois admise fait sous-estimer les bons moments existant dans la période travaillée et surestimer les mauvais de la période loisirs. Stupide non ? On vit moins soucieux à aimer le travail que l’on fait, même s’il est imposé, et l’on profite alors au mieux de ses loisirs jusqu’à leur achèvement, tandis qu’à ne pas bien s’y sentir, on écourte le plaisir de ne pas y être en craignant de bientôt le retrouver. Mais, au fait, n’avoir pas de soucis, est-ce le chemin du bonheur ? C’est une autre histoire. .

 

            Sans doute faut-il distinguer les gros et les petits soucis, ceux qui accaparent tout notre esprit et ceux qui nous chagrinent un peu, mais n’empêchent pas de penser à autre chose. Souci au sujet de quelque chose, d’un événement qui peut aussi bien paraître minuscule qu’important, être réel ou imaginaire, qui ne dépend que de l’impression qu’il communique à l’intéressé. Dans des situations apparemment identiques, mais ce ne peut être qu’apparent, chacun réagira à sa manière, et différemment d’un moment à un autre. Tout est dans la relation entre le perçu par les sens et la réaction des neurones.

 

            Il y a les soucis occasionnels, ceux qui n’arrivent qu’une fois ou rarement, les soucis récurrents,  ceux qui entraînent une réflexion postérieure et permettent d’être évités à l’avenir, et ceux qui sans cesse reviennent faute d’avoir été traités. Des soucis permanents qui sont de plus en plus contraignants. Mais, contraignants ou pas, ils peuvent disparaître, non seulement des préoccupations, mais aussi de la mémoire une fois résolus. Le bonheur n’est sans doute pas dans les soucis, grands ou petits, que l’on ne traite pas, mais peut-être dans la satisfaction qui suit ceux que l’on a réussi à apprivoiser.

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 20:18

           « C’est pour vous que vous écrivez, que diable ! A moins que… on en reparlera »

           Evidemment, quand vous vous mettez, au lieu de réflexions spontanées à vos lectures, d’approbation ou de critique, à « coucher sur le papier » quelques notes, ne serait ce que pour les retrouver en une autre occasion, que ces notes, au lieu de les laisser traîner n’importe où, vous les rangez soigneusement dans un classeur et qu’au lieu de vous contentez du manuscrit, avec une qualité d’écriture qui dépend de l’humeur du moment donc plus ou moins lisible même de vous-même, vous utilisez le clavier de votre ordinateur, vous  avez attrapé le virus de l’écrit qui ne vous quittera probablement plus.

           De quelques lignes épisodiques au début, vous passerez à la page quotidienne, puis au delà, y consacrant la majeure partie de vos moments de liberté. Le tout prend de l’allure, vous en arrivez à vous dire que finalement, entre ce que vous lisez couramment (ne parlons pas des auteurs, les vrais) et ce que vous écrivez, certaines pages tout au moins, ça se vaut, et, votre production (quel mot affreux pour ce qui est l’expression de vos pensées) s’étoffant, vous franchissez le pas et concluez, en toute modestie, que vous en valez bien d’autres, qui pourtant en font profession.

             Pourquoi publier ce qu’on écrit ? Si on en est à ne penser qu’à soi, à exprimer ses petits soucis, à conserver à ses écrits un caractère très personnel, ce qui par ailleurs peut être très utile, une vraie thérapie, autant conserver ses écrits à l’abri des indiscrétions, les gens sont méchants dit-on et c’est souvent parfois vrai. Mais si c’est pour manifester votre ouverture sur le monde, tenter de faire partager votre façon de voir les choses à vos semblables, qui en ont peut-être bien besoin, alors pourquoi pas ? Si vous avez le sentiment de donner plutôt que de recevoir, et si l’occasion se présente, pourquoi pas publier (une partie, celle que vous jugez la meilleure de) vos écrits ? Mais dans l’ordre s’il vous plaît, n’envisagez pas la publication d’abord et l’écriture ensuite, on publie tant de bouquins qui…

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 13:59

            Pourquoi publier ce qu’on écrit, mais d’abord pourquoi et quoi écrire ? Alors que dans le cadre scolaire écrire et lire ne se dissocient guère, à l’abandon des études quelque soit le niveau atteint, on lit encore en amateur, peu ou beaucoup, le travail des autres, lesquels sont souvent des professionnels de l’écriture, journalistes, écrivains, ou les deux à la fois. Le plaisir de lire, est-il besoin de le rappeler, a ceci de merveilleux qu’on peut se procurer aisément, sans être tributaire d’horaires ou de lieux. Les plaisirs de ce genre ne sont pas légion, et pourtant, à ceux qui l’éprouvent il en est un autre encore plus agréable, celui d’écrire. .

 

            Pourquoi le passage de la lecture à l’écriture, tant pratiqué lors la formation initiale s’obstrue-t-il ensuite pour la plupart de nos compatriotes ? Certes en des temps pas si lointains, le maniement de la plume sergent-major et de l’encrier pouvait en rebuter plus d’un à poursuivre assidûment le double usage, mais depuis que le stylo à bille s’est démocratisé, que notamment gauchers et droitiers se retrouvent à égalité, pourquoi donc cette phobie de l’écriture ? Même à ne plus écrire que quelques mots au dos des cartes postales, la préférence allant à remplir des questionnaires à cocher d’une croix plutôt que d’exprimer sa pensée en quelques phrases. Des phrases qui pourtant sortent tout naturellement de la bouche à la moindre occasion.   

 

            Pourquoi ne pas s’y mettre, alors que le développement de l’informatique rend la chose facile ? Certes, l’ordinateur individuel a moins de trente ans, et beaucoup, beaucoup moins pour la plupart d’entre nous, on ne bouleverse pas, l’espace d’une génération, une habitude aussi ancrée dans l’inconscient collectif : se contenter de la passivité de la lecture (c’est parfois inexact d’associer ces deux mots, mais cela est vrai pour beaucoup de lectures)  plutôt que de l’activité personnelle qu’engendre l’écriture. Mais le tout est s’y mettre une fois, et le reste suit …Non que d’un coup, les pages se remplissent dès que l’écran dévoile sa page blanche, oh que non, mais la phobie de ne pas savoir quoi écrire s’estompe de jour en jour.

 

            Pourquoi dès lors se priver d’un plaisir sans cesse renouvelé de s’asseoir devant son écran et d’y passer de savoureux moments. Et quand l’inspiration ne vient pas, ça arrive ce trou dont la perspective vous effrayait tant, mais vous n’êtes plus en classe et les copies ne se ramassent pas à l’heure dite, insistez et les idées arrivent, pas toujours intéressantes mais méritant bien quelques lignes et, si vraiment ça ne marche pas, remettez à plus tard, vous n’êtes pas au rendement ! C’est pour vous que vous écrivez, que diable ! A moins que… on en reparlera.


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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 16:23

            La souffrance est une douleur morale ou physique, nous sommes très inégaux devant elle, lorsqu’elle se présente. Certains résistent bien aux souffrances physiques, mais se laissant abattre par la moindre douleur morale, d’autres c’est le contraire. Il y a aussi ceux qui la moindre contrariété physique ou morale abat, et ceux qui semblent pratiquement insensibles à tout dysfonctionnement. Evidemment, on peut estimer qu’on est né comme cela, qu’il n’y a rien à y faire, ou au contraire, au moins jusqu’à un certain niveau, on peut apprendre à mieux supporter les inévitables souffrances de la vie. 

           Etre stoïque, c’est avoir la capacité à endurer  les peines de l’existence sans se plaindre, ce qui donne une apparence d’insensibilité. Ce qui ne signifie par pour autant que la douleur n’est pas perçue par l’intéressé, simplement qu’il ne l’exprime pas. D’une manière ou d’une autre,car elles sont nombreuses ,  du gémissement et des plaintes aux expressions du visage, il n’a pas que la parole qui transmet à autrui la sensation de douleur et aussi l’image qu’on veut en donner. .Et les tempéraments plaintifs apprennent à moduler l’expression de leur douleur plus en fonction de leur auditoire que des sensations réellement éprouvées. 

            Quant à ceux qui ne cherchent pas à exprimer leurs souffrances, pour diverses raisons, dont celle peut-être altruiste, de ne pas en ajouter aux malheurs existants, celle aussi, réaliste, de convenir que ça ne sert pas à grand-chose, sinon à être déconsidérés par ses semblables, qui, à leur question, - ça va, ?-  n’attendent pas l’énumération de tout ce qui cloche, mais un simple « ça va  »  en retour, ceux-là donc, sans même la connaître, ont fait leur la  pensée des stoïciens : il n’y a pas de mal :dont on ne puisse essayer de tirer quelque bien.  .

           L’échec, et l’échec est bien souvent une souffrance morale, l’échec est formateur, une formule certes que l’on emploie pour consoler celui qui n’a pas réussi, en lui précisant qu’il a fait ce qu’il a pu, ce qui n’est pas, à vrai dire, très motivant, mais une formule qui, bien comprise, peut être d’un grand secours. Dans notre société de compétitions à outrance dans tous les domaines, où le meilleur est glorifié à l’excès, sans doute pour mieux l’oublier, le mépriser même, lorsqu’il ne le sera plus, il ne fait pas bon perdre.

            De sombrer dans la désespérance de ne jamais pouvoir se montrer à la hauteur et d’abandonner toute ambition. Mais aussi de réfléchir à ce qui l’a amené, d’en tirer les conséquences pour recommencer, à échouer peut-être encore, à persévérer et finalement à réussir, sinon aux yeux des autres, spectateurs, au moins vis- à - vis de soi-même.

. Se sentir plus fort dans la vie pour aborder d’autres difficultés, d’autres souffrances, n’est-ce pas l’essentiel ?.Avec la fierté de se savoir capable du mieux, sinon du meilleur. . .     
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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 15:43

            Qu’une poule décède et pas une autre ne semble y prêter attention. Normal, direz-vous, les poules ne sont pas reconnues pour faire montre de réflexions, il suffit de les voir courir en tous sens, lorsque vous approchez d’elles au volant, pour vous convaincre de leur stupidité. Tout juste bonnes à pondre des œufs ou à se faire cuire, ces volailles.  Et pourtant, savez-vous ce qui est arrivé l’autre jour, lorsque le coq, seigneur de dix poules venues d’horizons divers, mal en point depuis un certain temps déjà, s’est écroulé, mort, au milieu du pré ?

 

            Les dix poules  qui, à leur habitude, picoraient ça et là sur toute la surface du terrain, comme appelées par un signal qui nous est inaudible, se rassemblèrent et formèrent un cercle autour de la dépouille. Puis elle se mirent, toutes ensemble, la tête sous l’aile, et ensuite se trémoussèrent, battant de toutes leurs plumes.  Curieux spectacle, interrompu par l’arrivée de la dame qui, craignant qu’ensuite elles ne se précipitent sur le coq pour le dépecer, leur ôta le cadavre. Et les poules alors s’en retournèrent, chacune à leur occupation, comme si rien ne s’était passé. Quelques jours plus tard, un autre coq trouvait  place au milieu de ces dix poules. De quoi presque s’imaginer avoir rêvé ! 

 

            A travers le monde, il ne se passe pas d’heures, de minutes sans doute, sans qu’un être humain ne passe de vis à trépas sans la moindre attention de la part de ses semblables, d’autres qui sont enterrés à la sauvette, parce que le rituel est ainsi, et pourtant il s’agit d’hommes, de membres d’une espèce qui s’estime être maîtresse de l’univers, ou presque. Certains nous quittent à l’issue d’une cérémonie funèbre qui laisse, quelque temps au moins, un souvenir dans quelques mémoires, mais, paradoxalement, comment oublier ce spectacle « nature » offert par des poules à leur coq ?.       

 

           Selon une tradition courante, et ardemment défendue par plus d’un, ce qui distingue dès l’origine l’espèce humaine des autres espèces animales, c’est le fait d’enterrer ses morts, ce qui paraît-il serait le signe d’une reconnaissance d’une vie après la mort apparente,. Certains évidemment l’utilisent à des fins religieuses, y voyant là une preuve évidente ( ? ) en faveur de la foi qu’ils professent. Mais si des animaux, à leur manière évidemment qui n’est pas la nôtre,  manifestent certains sentiments si proches des nôtres,  n’est-ce pas plutôt parce que les espèces sont plus proches les unes des autres qu’on ne se les imaginait ?  .

 

           Avant la théorie de l’évolution de Darwin, avec la fixité des espèces, hypothèse la plus vraisemblable alors pour expliquer les différences d’une espèce à l’autre, non pas d’ailleurs la plus vraisemblable, ce n’était pas une hypothèse, cela ne pouvait être qu’ainsi,  avant Darwin donc, on pouvait mettre au crédit du hasard, ou  de la servile imitation, toute ressemblance entre l’espèce élue entre toutes et les autres espèces. Mais depuis, et malgré quelques tentatives désespérées de quelques groupuscules, qui ont choisi de conserver un point de vue différent, s’accommodant ainsi avec les préceptes qu’ils imposent à leurs membres, force nous est de constater que l’évolution est beaucoup plus satisfaisante pour la raison humaine que la fixité des espèces.
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 11:27

             On ne maîtrise pas, c’est évident, la marche des horloges, et les faire avancer ou reculer ne nous servirait guère qu’à être davantage en désaccord avec notre environnement. Notons d’ailleurs que par des temps pas si anciens, on ne disposait pas aussi facilement qu’aujourd’hui de l’heure exacte, et qu’en des temps encore un peu plus anciens, les indications des horloges variaient suivant les lieux.  Car finalement l’heure ne peut être la même à Strasbourg qu’à Brest, avec le déplacement apparent du soleil d’est en ouest.

 


           
L’heure légale, si elle nous fait perdre un contact avec la nature (alors que les Romains fonctionnaient avec douze heures de jour et douze heures de nuit de durée variable) nous a quand même permis de profiter de beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients, à voir les problèmes que causent encore les changements d’heures suivant les fuseaux… horaires. Mais une heure à Paris, à Moscou ou à Honolulu, c’est toujours le même intervalle de temps, quelque que soit le moment dans l’année, de ce temps universel donc conventionnel, ne l’oublions jamais.  .    

 

            Seulement voilà, le nôtre de temps, celui que nous ressentons, lui, n’a rien de conventionnel. Non seulement il diffère d’une personne à l’autre, mais encore pour la même personne d’un moment à l’autre. Ce qui nécessite, pour vivre en société, un temps conventionnel auquel chacun puisse se référer. Se référer simplement pour pouvoir comparer entre elles des durées, mais pas pour autant, comme c’est devenu le cas dans nos sociétés civilisées, de l’étalon auquel tout se ramène au détriment de l’évaluation individuelle.

 

            Comme si une heure, celle de nos horloges, pouvait signifier la même chose, le même intervalle de temps vécu, par qui que ce soit,  et quand que ce soit. C’est absurde, et pourtant…ça marche bien ainsi. On est rapide ou lent à faire une certaine action, comme si ce qui importait n’était pas l’action en elle-même et le  temps mis à l’accomplir secondaire. Ramenée à l’individu et non pas à une estimation sociétale. Le temps du Un devrait primer le temps du tout, parce que le temps du Un est vécu et le temps du tout  une simple convention pour se comparer entre nous.

 

            Seulement voilà, nous sommes dans un monde de compétition et ce qui importe n’est pas par exemple pour un individu de faire mieux en mieux, la même chose en moins de temps, ou plus de choses dans le même temps, d’être de plus en plus satisfait de ses propres performances, de se surpasser, mais de faire mieux que l’autre, et si possible que tous les autres. A armes égales, pourrait-on dire dans cette lutte. Pourquoi alors ne pas tenter de tricher, comme de se doper, de se droguer par exemple, puisque seul le résultat compte. Et pourtant, « prendre son temps ce n’est pas le dilapider mais bien ressaisir tous ces instants qui nous échappent, du fait des autres ou par notre négligence. »

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 17:29

            Qui ne s’est déjà surpris…à ne pas prêter des états d’âme aux animaux doit en être resté à la pensée pré - darwinienne, ma foi bien confortable, où les mieux pensants se croyaient issus d’une espèce à nulle autre pareille, élue entre toutes, au point d’ailleurs de rejeter dans l’animalité certains de leurs semblables qui ne semblaient pas remplir des critères qu’ils avaient eux-mêmes définis, un comble qui leur échappait d’ailleurs et qui démontrait quand même une certaine défaillance dans le raisonnement.

 

            Mais Darwin  et d’autres sont passés par là et on n’en est plus à Descartes et à ses tentatives, maladroites pour nous aujourd’hui, mais hautement méritoires pour l’époque, d’opposer aux machines animales la merveilleuse créature humaine, à part évidemment quelques anti-évolutionnistes, dont on peut saluer, pourquoi pas, la pugnacité avec laquelle ils défendent des idées largement dépassées, mais qui furent d’actualité pendant des millénaires.

 

            Pas depuis toujours évidemment, car il est probable, on peut même croire certain, que « les premiers hommes », aux prises avec les espèces animales, se soient considérés plutôt en état de faiblesse par rapport à pas mal d’entre elles, ce qui d’ailleurs les a incités à se construire un monde plus ou moins imaginaire, puisqu’ils disposaient de suffisamment de neurones pour cela…comme le font encore aujourd’hui les enfants.    

 

            Toujours est-il qu’on peut comprendre aujourd’hui pourquoi « les bêtes sont parfois nos modèles », et ne pas nous en offusquer le moins du monde. Et plutôt que de prêter aux animaux nos états d’âme, n’est-ce pas nous qui avons hérité de nos lointains ancêtres la plupart de nos réactions, que nous retrouvons plus ou moins atténuées ou renforcées, suivant leur évolution, dans les espèces animales actuelles ?   

 

            A noter que l’anthropomorphisme, selon Larousse, serait la « tendance à attribuer à la divinité les sentiments, les passions, les actes et les traits de l’homme », c’est-à-dire de pouvoir en référer à une puissance supérieure pour se sortir de situations qui le dépassaient, ne serait-ce pas plutôt de l’anthropocentrisme, « système philosophique qui considère l’homme comme le centre de l’univers et qui lui rapporte toutes choses », qu’il s’agirait présentement, car ce n’est pas de croire ou non en une divinité qui a placé l’homme au centre de l’univers, mais plutôt son complexe d’infériorité par rapport à d’autres forces de la nature qui l’a poussé à compenser cette faiblesse pour retrouver un état d’équilibre. Comme l’écrivait merveilleusement Pascal :

 

             "L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui ; l’univers n’en sait rien " .  

 

            L’univers peut-être, mais l’animal ? Un réseau pensant, dans une certaine mesure ? 

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