Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 07:54

             Une preuve « que l’on peut avoir quarante ans et être encore performant »…la phrase peut échapper lorsqu’elle est dans son contexte, mais à l’en sortir elle devrait en choquer plus d’un. Qu’un sportif par exemple peut estimer qu’à quarante ans il ne battra plus de records et qu’en conséquence il a intérêt à ne plus chercher à briller, ni même à figurer dans une spécialité qui pourtant a fait sa renommée, on le comprend parfaitement, il est grand temps pour lui de se reconvertir, mais que l’on applique la même formule à l’être humain lui-même, en général, comme si la vie performante se terminait à cet âge mérite au moins de s’entendre sur ce que l’on appelle être performant.

 

            Et tout d’abord être performant pour soi-même ou l’être pour les autres, pour certains autres. Si c’est pour soi-même, c’est se réaliser pleinement et ce n’est certainement pas en fixant le summum à quarante ans qu’on approchera de la réalité. Il en est peut-être pour qui quarante ans, c’est le commencement de la fin, la perception que cela va moins bien et que ça ne pourra  aller qu’en se dégradant. S’ils pensent ainsi c’est, soit qu’ils sont perdus, soit que n’ayant pas cet âge, ils parlent sans savoir. Car enfin, toujours en ce qui concerne la perception de soi-même, quarante ans serait plutôt un début qu’une fin, et pour beaucoup une expérience qui ne demande qu’à se développer.  

 

            Pour les autres, c’est autre chose, car alors entre en jeu l’utilité, la performance dans le sens de produire de l’utile, non pas dans le cadre de la société toute entière, d’apporter sa part à ses semblables, à l’humanité en général, mais de convenir au mieux à l’exécution d’une tâche particulière, de réaliser une action sur commande, imposée par un donneur d’ordres. Et là, évidemment, sans vouloir mettre tous le exécuteurs potentiels sur le même plan, l’âge a son importance. Une tâche conviendra mieux à un jeune, voire à un très jeune, une autre plutôt à un trentenaire, et d’autres à des âges divers, cinquante ou soixante ans, par exemple.

 

.        Et cela se ressent individuellement, pour celui qui veut bien se donner la peine de réfléchir à la question. Pour une tâche donnée, considérée comme immuable, l’aptitude croît d’abord, après une période d’apprentissage, d’adaptation, passe par un optimum plus ou moins étalé, puis décroît d’abord lentement et ensuite rapidement. L’absurde serait d’effectuer toute la vie, ou une bonne partie de celle-ci, la même tâche, dans laquelle on ne peut se satisfaire, puisque, après une période d’adaptation, on y a été performant et qu’on ne l’oublie pas, et que l’on  retrouve enfin dans une période de déclin plus ou moins rapide.

 

            C’est une absurdité qui pourtant a droit de cité, comme si l’individu devait répondre plus ou moins bien à une tâche spécifique donnée, au lieu de passer d’une tache à une autre correspondant chaque fois à un certain optimal. A vingt ans, on est plus apte à certaines activités qu’à quarante ou soixante, mais il est de activités dans laquelle le jeune de vingt ans ne serait pas brillant, ou complètement inapte, et ainsi de suite.. Certaines activités peuvent s’exercer dans une certaine tranche d’âge, d’autres dans une autre tranche. Ce n’est pas en décrétant qu’on est valable (valide serait-on tenté de dire) entre tel ou tel âge, avec quelques dérogations de pénibilité par exemple, qu’on pourra régler le problème, à la fois social et individuel, mais en allant vers une évolution des activité en cours de carrière, et en le faisant suffisamment tôt quand la courbe  commence à décroître, pas dans l’urgence, en fin de course. La mobilité dans les tâches, pas seulement géographique, mais fonctionnelle. Et cela ne se décrète pas, elle doit partir aussi des individus eux-mêmes. 

 

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 08:01

            De quelle sorte d‘opercule sont équipées ces bouteilles, plutôt des bocaux, on peut le voir sur une photo, un bouchon vissé, et donc à dévisser de plusieurs tours avant ouverture, mais ce type de performance chez un animal soulève toujours beaucoup de curiosité, et même chez certains de l’admiration, comme si l’animal devait être contraint à n’exécuter que les rôles que les êtres humains lui avaient assignés, en fonction de son espèce, après des observations plus que sommaires. L’animal n’étant pas intelligent, par décision humaine, ne fait qu’obéir à ses instincts, lesquels sont ceux de tous les membres de son espèce. Un poulpe débouchant une bouteille, ce ne peut être qu’une blague ou, photos et témoignages à l’appui, une anomalie de la nature.

 

            Une anomalie, un écart par rapport à la norme, au modèle, en biologie, une déviation du  type normal, quelque chose qui ne devrait pas être mais qui pourtant est, et semble convenir à merveille à notre poulpe qui ne s’en lasse pas de jouer au décapsuleur. Quand on le compare à des humains qui, parfois pas toujours heureusement, se trouvent bien dépourvus devant une bouteille ou un bocal et renonçant à l’ouverture faute de l’outil adéquat, on rêve qu’il pourrait nous être utile en certaines circonstances…

 

            Nous être utile, la phrase est lâchée, Nous ramenons tout à l’utilité, plus ou moins immédiate, nous privant ainsi d’observations, sans but utilitaire a priori, qui auraient permis à ceux qui nous ont précédés et à nous-mêmes aujourd’hui, de considérer avec plus d’attention la faune qui nous entoure.

 

            Seulement voilà, dans les temps anciens, préhistoriques, constatant notre faiblesse par rapport à certains représentants de la gent animale, nous sommes-nous construits de toutes pièces le rôle du maître intelligent sur notre environnement, un complexe d’infériorité enfin maîtrisé, et pour être certains de ne pas perdre cette primauté, nous nous sommes mis à penser que nous étions le peuple élu, non par nous-mêmes, la modestie aurait dû nous y obliger, mais d’êtres supérieurs, non des bêtes auxquelles nous risquions de nous affronter au détour du chemin, mais des dieux, régnant dans un autre monde et se manifestant à nous sous différentes formes, puis un seul omni…tout ce que l’on  peut imaginer. .

 

            On en est un peu revenu aujourd’hui, non uniquement par le raisonnement, ce raisonnement que nous prétendions être les seuls à posséder, mais par « les progrès de la science » nous permettant de mieux relativiser la place de l’homme dans la nature.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 06:52

            « C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne » (Descartes)

 

            Être utile, c’est rendre service, être profitable…peut-on être utile à soi-même, considéré comme un tout, c’est improbable. On ne peut être utile qu’à quelqu’un ou quelque chose extérieure à soi-même, utile à  son voisin, utile au bon ordre d’une maison…et ne peut nous être utile qu’un être, une chose qui n’est pas nous-mêmes. Valoir quelque chose, c’est donc bien être ou pouvoir être utile. Et la valeur dépend de l’utilité représentée. L’utilité compense plus ou moins un besoin, et en fonction de cette compensation prend plus ou moins de valeur, laquelle donc est nécessairement relative. Ce qui ne vaut rien pour certains peut valoir beaucoup pour d’autres.

 

            Si chaque objet, chaque service, chaque être avait une valeur intrinsèque, la même donc pour  tout le monde… mais qui donc attribuerait à chaque être, à chaque chose, à chaque fait, une valeur intrinsèque ?  Comme si on pouvait utiliser un étalon universel. Tout au plus le fait-on pour les produits et encore leur prix varient-ils considérablement. La valeur, selon Descartes, dépend de l’utilité, et cette utilité varie non seulement d’un individu à un autre, mais d’un moment à un autre, d’une circonstance à une autre. La bouteille d’eau n’a pas du tout la même valeur (même si elle est vendue au même prix) pour celui qui meurt de soif que pour celui qui n’éprouve pas de besoin. Un petit service (pour le donneur) peut en être un grand pour le receveur qui en a cruellement besoin.

 

            Quand on en était encore uniquement à la satisfaction des besoins élémentaires, le troc était la règle. Et un troc (sans contrainte) s’effectue dans la mesure où les deux partenaires y trouvent chacun leur avantage. Chacun se sépare d’un bien qu’il estime de valeur inférieure à celle du bien convoité, et ce n’est que parce que la valeur relative varie de l’un à l’autre que l’échange peut se faire. Satisfaire ses besoins, en se séparant, sinon des choses inutiles, estimées moins utiles. La valeur dépend donc de l’utilité.  

 

 

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 06:57

            Être ou paraître, le doute n’est pas permis. L’inconnu qui se maquille le mieux qu’il peut pour donner le change et passer, l’espace d’un instant, pour son modèle, l’autre qui arpente les endroits où il espère se faire remarquer pour ce qu’il n’est pas, qu’il doit être pénible de ne se sentir exister qu’en accrochant le regard d’autrui. Ce doit être pour cela que des motos sont dépourvues de pots d’échappement, que d’autres hurlent dans la rue, il faut absolument faire du bruit, briser le silence dans lequel on se sent étouffer, sinon, on n’est plus rien et ce n’est pas supportable. 

            

            « Le silence est la plus grande des persécutions », écrivait Pascal au sujet des questions philosophiques et métaphysiques toujours sans réponses que se pose l’être humain. Mais, se trouver simplement dans le silence, isolés du monde environnant, constitue pour beaucoup la pire des situations à laquelle il faut échapper à tous prix. Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit ! Et pour d’autres, pouvoir se trouver dans le silence constitue la plus grande des satisfactions, non qu’il s’agisse d’ermites, ni même de contemplatifs, mais d’hommes sachant faire le partage entre la pensée personnelle et l’action sociale, appréciant l’une et l’autre alternativement.   

 

            « Un sac vide tient difficilement debout », constatait Benjamin Franklin. Un être humain qui n’est rien par lui-même. Non qu’il n’ait pas d’opinions, il en a même beaucoup puisqu’il prend toutes celles qui passent à sa portée, même s’il ne les comprend pas faute de les soumettre à sa propre réflexion. Et c’est souvent parce qu’il ne les a pas comprises, assimilées, qu’il les défend, bec et ongles, lorsque l’on s’aventure à les attaquer ou simplement à les négliger. Du vent, rien de personnel, à l’examiner, le sac est vide, il tient difficilement debout.    

 

            Car on manque évidemment d’arguments pour soutenir une opinion acquise à la légère lorsqu’elle est attaquée. Au lieu d’en convenir, de se rallier à un autre point de vue plus raisonnable, on met son point d’orgueil à ne pas en démordre jusque dans l’absurde. Une opinion que pourtant on aurait facilement abandonnée pour un autre si on ne nous avait pas attaqués, seulement voilà, on s’est senti visé à travers elle et on se rebiffe. C’est sans doute pour cette raison que des idées simples, souvent évidentes, car dans la simplicité beaucoup de choses deviennent évidentes, passent mal parce qu’elles s’attaquent à des préjugés.  

 

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 09:36

L’expérience

 

« L’expérience, c’est le nom que chacun donne à ses erreurs » (Oscar Wilde)

 

            Larousse nous donne une définition apparemment bien différente : la connaissance acquise par une longue pratique jointe à l’observation », mais qu’est-ce que la pratique sinon l’accumulation d’expériences (au pluriel) plus ou moins heureuses, d’essais plus ou moins concluants, permettant d’approcher peu à peu d’une plus grande probabilité de ne plus commettre d’erreurs, un tâtonnement plus ou moins rapide ( dans la durée certes, mais surtout dans le nombre d’essais), l’expérience donc peut-être le nom que l’on donne pour justifier de ses erreurs, le manque d’expérience les augmente, la grande expérience les réduit, mais, aussi grande soit-elle, ne les éradique jamais totalement.

 

            On peut réussir du premier coup, on peut échouer après de nombreux succès, on échoue d’ailleurs généralement après beaucoup d’essais concluants, les joueurs le savent bien, le risque zéro n’existe pas. On peut alors invoquer le hasard, la malchance, l’inattention, le manque de forme et tant d’autres choses encore, il restera toujours un risque sur x et ce risque, même minime, peut se concrétiser à tout moment. Ce n’est pas non plus parce qu’on a fait beaucoup d’erreurs dans un domaine donné qu’on réussira au prochain coup, mais on ‘a pas le droit de prétendre que cela n’arrivera jamais. Toujours et jamais sont des mots à bannir, sauf pour se donner du courage dans l’adversité et de l’humilité dans le succès. 


Partager cet article
Repost0
28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 07:30

            Indépendamment de toute approche idéologique…une expression de prudence avant de commencer tout développement ayant trait, de près ou de loin, à la politique comme à la religion, non pour affirmer que l’on prend tout à zéro – comment le pourrait-on ? – mais que l’on fera abstraction de tout a priori dans ce qui va suivre, que notre position sera d’une parfaite neutralité, que donc on peut se parler d’homme à homme, d’être humain à être humain plus précisément, et que l’on attend de l’autre qu’il en fasse autant. Expression de prudence, car personne n’est dupe, mais au moins, comme dans ces duels au pistolet de jadis, le choix des armes en toute transparence, on sait à quoi s’en tenir l’un et l’autre, à condition que la naïveté et la ruse soient également partagées, ce qui n’est pas toujours le cas.

 

            « Si on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite », écrivait entre autres choses Simone de Beauvoir, mais avec l’accélération actuelle de la vie publique, cela peut se faire très vite  et le contraire également, la défaite qui se transforme en victoire. De là à se poser la question, qu’est-ce qu’une victoire, qu’est-ce qu’une défaite ? Si la défaite d’aujourd’hui se mue en victoire demain, laquelle après-demain devient victoire, quelle importance de gagner ou de perdre ?

 

            Sauf que ce qui compte dans notre société plus encore que par le passé, c’est le présent immédiat, vite oublié d’ailleurs pour être remplacé par un autre présent immédiat, et ainsi de suite. A une telle cadence que les battus ne devraient jamais désespérer de leurs échecs ni les vainqueurs de tirer vanité de leurs succès. Le présent, un présent si réduit qu’il en oublie le passé le plus récent et le futur le plus proche, si éloigné de cette capacité des cerveaux humains à pouvoir étaler leurs pensées et leurs actes dans la durée. Une réduction qui fait retour à l’animalité, à des formes plus simples de conscience, un présent étriqué juste bon à assurer la survie.   

 

            Un jour chasse l’autre, et notamment en politique, là où ne devrait prévaloir que le bien commun, lequel ne peut se concrétiser que dans des projets et des actions à long terme, et non en des opérations au coup par coup, pour répondre à des problèmes posés dans l’urgence sans jamais prendre le recul nécessaire et qui posent à leur tour rapidement d’autres problèmes, que l’on ne voit pas dans le même présent, mais que l’on verra apparaître dans d’autres présents à courte vue dont on ne se soucie guère aujourd’hui.

 

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 10:03

             Peut-être n’était-elle qu’une étrangère, ignorant totalement le français, déposée là le matin pour y être récupérée le soir par un de ses compatriotes en employant d’autres à alimenter un fonds commun dont elle ne pouvait espérer que quelque nourriture, alors que lui importait l’automobiliste qui lui glissait la pièce ? Peut-être agissait-elle de son propre compte, quelqu’un lui ayant un jour, il y a bien longtemps, fabriqué cet écriteau ? Mais entre elle et le ou la donneuse, quel rapport pourrait-il y avoir ?

 

            Un rapport entre deux mondes aussi différents que complètement étrangers. Non pas du même monde, quand l’un donne à l’autre et que ça pourrait être l’inverse, que l’un donne quelque chose et que l’autre lui rend autre chose, de l’argent contre un produit, ou même un objet ou un service contre un  simple merci, un échange entre deux êtres qui se valent ou au moins se comprennent, s’estiment être pareillement membres d’une même communauté, d’une même humanité. S’apprécient ou non d’ailleurs, se haïssent éventuellement, ce n’est pas ce qui importe, puisque alors  les sentiments qu’ils éprouvent l’in pour l’autre montre alors qu’ils sont membres de la même humanité.

 

             Non, ici, c’est toute autre chose, c’est une parfaite indifférence, comme si l’autre n ‘existait pas, et c’est bien cela que le donneur ou la donneuse ne peut supporter sans réagir, au point de s’imaginer qu’il s’agit de fierté. Mais la fierté est un sentiment typiquement de son monde, faire le fier, la chose peut apparaître étrange au premier degré, s’est montrer à l’autre qu’on le considère comme son égal en humanité, lui faire montre d’indifférence c’est au contraire ne pas l’intégrer à son propre monde, ne pas du tout le considérer, faire comme s’il n’existait pas.

 

            Une explication à la violence ?  On entend parfois dire que c’est une manière d’être considéré, de se sentir exister que de manifester une certaine violence. Que l’on a tout tenté avant de s’y adonner,  ce qui quand même rarement vrai, mais pas totalement faux. On peut se montrer calme, chercher les raisons pour lesquelles on n’est pas considéré comme on croirait devoir l’être, et y remédier si nécessaire sans pour autant se montrer agressif à l’égard d’autrui, mais ce n’est pas toujours le cas.

 

             S’exprimer au moyen de la violence est une marque de déséquilibre, non d’un déséquilibre ente celui qui en manifeste et celui qui en est l’objet, une relation entre deux individus, mais d’un déséquilibre propre à celui qui est en est l’auteur. Ce qui explique que cette violence peut s’exercer aussi bien sur le responsable apparent, un certain vis-à-vis, comme dans un duel, mais envers un innocent. Comme les enlèvements d’otages, lesquels ne devraient rien avoir à y faire.

 

            Sauf qu’en s’attaquant à des innocents, leurs auteurs ne sont pas pour autant foncièrement des violents dans le sens où la violence est souvent instantanée ou presque, sans cette préméditation qui caractérise le plus souvent des êtres froids, prêts à tout pour arriver à leurs fins. Une violence au second degré. Un moyen utilisé pour sensibiliser l’opinion publique, laquelle fait bouger alors ceux qui ont le pouvoir entre leurs mains. Que des truands se tuent entre eux, cela ne fait qu’un fait divers, mais qu’ils s’attaquent à des innocents, qu’ils les enlèvent même sans leur faire le moindre mal (est-ce possible ?) et cela bouleverse les gens, le but est atteint, toucher l’opinion pour obtenir ce que l’on désire.


Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 06:50

Le Vatican abolit les limbes et ouvre aux bébés les portes du paradis

 

            Il a fallu qu’un compte rendu apparaisse sur des travaux de théologiens pour que revienne au jour une  très vielle histoire, hors d’actualité aujourd’hui, mais qui a eu  son temps, un temps qui dura des siècles : les limbes, cette création dans l’au-delà conçue pour les enfants qui mouraient avant d’être baptisés. En toute logique théologale d’ailleurs, car à envisager un au-delà, à le décomposer en enfer, et paradis, ainsi qu’un purgatoire de passage pendant un certain temps (un temps existant dans l’éternité ?) pour ceux qui ne méritaient ni l’un ni l’autre, que le baptême assurait aux enfants l’accès direct au paradis puisqu’ils n’étaient pas responsables des fautes qu’éventuellement ils pouvaient commettre, des fautes donc mais pas des péchés, restait le problème devenu angoissant (pour les parents pas pour les bébés) des enfants morts en bas âge sans avoir été baptisés. Enfin, nous voici rassurés : l’idée des limbes reflétait une vision trop restrictive du salut. Il était temps. Mais comment donc une simple réunion de théologiens – fut-elle sérieuse et s’étaler sur des mois de travaux - peut-elle parvenir à modifier la composition de l’au-delà ? Enfin, une opération « portes ouvertes du paradis » pour les innocents est plus conforme à la mentalité d’aujourd’hui que de mystérieuses limbes.

 

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 17:12

                        Selon le Petit Robert, le marabout serait un pieux ermite, saint de l’Islam, un musulman sage et respecté ou encore, un envoûteur, un sorcier, d’où le verbe marabouter, envoûter, et c’est certainement dans ce dernier sens qu’on l’interprète le plus souvent chez nous. Un envoûteur, donc, qui peut vous mettre dans des dispositions pour le moins inhabituelles et donc vous permettre d’envisager une situation, la vôtre, dans des conditions que vous n’auriez pas envisagées vous-mêmes, à y croire, à en être convaincu évidemment. 

 

            Alors de là à ne pas croire qu’il puisse rendre obéissants les enfants délinquants, pourquoi pas puisqu’il lui suffit de vous convaincre qu’ils ne le sont plus, tant pis s’ils le restent sans que vous n’en ayez connaissance ? Pourquoi ne chasserait-il pas les rats des demeures insalubres, comme le jouer de flûte, les rats, à ne plus y faire attention, à se convaincre qu’il n’y en pas, on n’en voit plus ? Quand à annuler les dettes, pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’une dette, sinon ce que l’on doit, ce qu’on a le sentiment de devoir honorer,  rembourser ? Que l’on perde ce sentiment et l’on ne doit plus rien à personne. Pas dans l’avenir peut-être, mais dans le présent, et n’est-ce pas le présent qui importe ? Après on verra. 

 

            Mais alors si un marabout promet tout cela, rappelons-nous quand même le dicton qui circule un peu partout aujourd’hui : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent », plus rien à voir avec jadis, où elles n’engageaient que ceux qui les faisaient. Signe des temps, il n’y a pas que quelques rares marabouts qui font miroiter un bel avenir, n’est-ce pas la base même du discours de l’homme politique ? A promettre, ils ne sont plus que deux pour le second tour de l’élection présidentielle, lequel réussira à convaincre le mieux de la vraisemblance de ses promesses ?

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 09:05

            Le temps , cette image mobile de l’immobile éternité (suite)    

 

            Car enfin qu’est-ce que le présent ? Si on le considère comme ce qui est entre le temps passé et le temps futur, on n’en sort pas, façon de parler puisqu’on ne le trouve pas. Ce n’est ni un siècle, une année, ni une heure, ni une seconde, ni beaucoup moins encore. Tout le monde, le monde des humains évidemment, vous le dira : ça dépend, mais est-ce parce qu’il ne peut être parfaitement défini qu’il n’existe pas ?  Comme l’écrivait déjà Saint Augustin il y a seize siècles : « Si rien ne se passait, il n’y aurait point de temps passé ; si rien n’avenait, il n’y aurait point de temps à venir ; et si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent » et il ajoutait « quant au présent, s’il était toujours présent, ce ne serait plus le temps, mais l’éternité ».  

 

            Mais pourquoi rechercherait-on à définir un présent, qui n’existerait pas si rien n’était, indépendamment de quelque chose qui existe, un fait, lequel diffère de tout autre fait ? A chaque fait son présent, avant que le fait n’existe et après qu’il n’existe plus, pourquoi parler de son passé ou de son futur ? Un fait commence et s’achève dans le présent du fait, son propre présent. On ne lui trouve un passé ou un futur qu’en l’inscrivant sur le graphique des temps.

 

             Prenant un fait, une manifestation qui se déroule…elle est dans son présent, pas dans son passé puisqu’elle est, pas dans son futur pour la même raison. C’est un ensemble, ce n’est qu’en le décomposant en éléments que l’on peut parler d’avant ou d’après, d’une ouverture qui se passe avant un déroulement, lequel se passe avant la fermeture. Et dans chacun des éléments, on peut trouver des sous - éléments qui se  suivent les uns les autres, mais ce n’est plus de la manifestation dans son ensemble qu’il s’agit alors.   

 

            Quant au présent, s’il était toujours présent, ce ne serait plus le temps mais l’éternité...L’éternité, au sens commun, ce serait, en remontant le temps, un passé qui n’a jamais eu de commencement, et en descendant le temps, un futur qui n’aura jamais de fin, pour les observateurs que nous sommes évidemment, nous positionnant quelque part on sait où sur cette échelle de temps. Nulle part en fait car peut-on se positionner sur une droite, une courbe infinie ? Par un point on peut mener une droite, selon Euclide. On se positionne d’abord et ensuite on imagine la droite qui va avec.   

 

            Mais une éternité dans laquelle il y aurait un passé et un futur, cela n’a pas de sens, qu’est-ce qui serait passé, qu’est-ce qui serait futur, passé de quoi, futur de quoi ? Le présent, oui, elle est et c’est tout. Tout se présente à la fois dans une éternité. Il n’y a ni d’avant ni d’après. Si tant est qu’on puisse utiliser un tel vocabulaire.

 

            Or un fait se déroule, se déroule n’est pas le bon terme puisque à se dérouler on imagine un instant présent avec le passé de cet instant et son futur, il est tout simplement dans son présent. Mais si n’est que dans son présent, il est dans l’éternité, sa propre éternité. Non pas dans une éternité qui serait partagée par d’autres, qui l’observeraient et lui trouverait un commencement, un déroulement et une fin, mais dans sa propre éternité, si tant est qu’un présent sans passé ni futur est une éternité.

 

            Le temps, cette image mobile de l’immobile éternité…On peut s’interroger sur la raison pour laquelle les hommes se sont créés une idée de l’éternité, sans commencement ni fin, alors qu’ils constataient autour d’eux que tout être vivant avait un commencement et une fin. Dans la conception commune que l’on donne à l’éternité, apparentée à l’immortalité. Mais en considérant l’éternité comme un présent, sans passé ni futur, un « éternel »  présent, un temps qui ne s’écoule plus, mais qui se vit, le présent vécu, l’idée paraît toute naturelle, ne se posant même pas.

 

            Ce doit être le cas de la vie primitive, sinon celle des humains, celle de la plupart des animaux qui n’ont pas alors à se poser la question de la fin, ni du commencement d’ailleurs, puisque vivant dans un éternel présent, que les observateurs que nous sommes voient évidemment commencer et finir.  


Partager cet article
Repost0