Malhonnête,
le Net ? Le Net n’y est pour rien, puisqu’il est ouvert à tous…Comme la science, il n’obéit pas à des règles de morale, laquelle n’aurait pas les moyens de se faire respecter. Tout au plus
peut-on espérer le respect d’une certaine éthique, mais ce n’est qu’un vœu que l’on peut exprimer en cette nouvelle année. Oh Net, tu ne respires pas plus l’honnête que le
malhonnête.
On peut
certes regretter qu’un certain contrôle ne puisse s’exercer sur les transactions, mais un contrôle suppose des contrôleurs, lesquels en filtres qu’ils seraient, pourraient s’ériger en maîtres à
penser, à bien ou à mal penser. Serait-ce souhaitable ? Ne serait-ce pas plutôt souhaitable que chacun ait un esprit critique suffisamment
éveillé pour ne pas se laisser embarquer par le premier venu ?
La naïveté,
dans un premier sens, est, selon Larousse, la simplicité d’une personne qui exprime naturellement ses sentiments, et de donner l’exemple de la naïveté d’un enfant. Sans préciser l’âge, car le
tout jeune enfant est naïf naturellement, il ne peut concevoir le mensonge. Mais très vite, trop vite peut-être mais c’est une autre affaire, on lui ment, tout ce qu’on peut lui dire n’est pas
exact et il s’en rend compte et fait de même, très vite quand il craint d’être réprimandé, ou quand il veut être félicité. La naïveté perd son premier sens et, péjorativement, signifie simplicité
et crédibilité excessives, qui résulte de l’inexpérience, de l’étourderie.
Etre naïf
alors, c’est gober tout ce que l’on vous dit, que vous retransmettez ensuite suite sans la moindre réflexion, ce qui fait que vérités et mensonges, le vrai et le faux vous traversent
indifféremment. Car, la vérité –ou ce qu’on prend pour telle - n’étant pas toujours à dire, on brode, on invente, finalement on ment. Tout
naturellement, pourrait-on ajouter. Il en est même qui, affabulant, mentant, n’ont même pas la conscience de mentir, ils se sont par exemple créé un certain personnage et réagissent en
rapport.
Ne croyons
donc pas que la naïveté est la conséquence d’un manque de réflexion tandis que pour mentir il faudrait réfléchir. Car il nous faut bien distinguer les informations que nous recevons de celles que
nous transmettons. Le naïf transmet ce qu’il reçoit tel quel, celui qui ne l’est pas, reçoit une information, la soumet à sa propre critique, se fait une « raison », et transmet alors
seulement l’information. Soit sincèrement, soit en la maniant, en la torturant, en mentant, de manière à ce que l’information initiale devienne celle qu’il désire qu’elle soit.
La naïveté
est elle une vertu ? La qualifier de vice serait certainement déplacée, même si elle amène au vrai naïf quantité de désagréments dans un monde
pas toujours, pas souvent facile. Disons que la naïveté, considéré comme la facilité à recevoir des informations est peut-être une vertu, mais qu’ensuite c’est bien à chacun des éléments d’une
communauté donnée de réceptionner les informations et de les soumettre à sa propre critique avant de les considérer comme siennes et les transmettre éventuellement à son tour. S’il existait une
vérité, toutes les autres affirmations n’étant que des erreurs, la situation serait rapidement éclaircie, mais qu’est-ce que la vérité, qu’est-ce que l’erreur ? Si la vérité n’était que ce
que pensent les autres, une vérité universelle, tout ce qui n’est pas vérité serait erreur ou mensonge, mais on n’en est bien loin. Pendant longtemps, on a cru que le soleil tournait autour de la
terre, certains le croient d’ailleurs encore, peut-on dire que jadis la vérité était que le soleil tournait autour de la terre parce que tout le monde alors le croyait ?