On peut encore s’interroge sur mesure d’urgence prise à Haïti en 2006 qui a consisté à intégrer les bulletins blancs au prorata des voix obtenu par les candidats haïtiens à leur élection présidentielle, ce qui n'aurait pas dû changer les pourcentages, mais ce n'est pas notre affaire. Par contre, cette attention apportée aux bulletins blancs pourrait peut-être nous inspirer dans l'organisation de nos futures, et prochaines, consultations électorales.
Qu'est-ce qu'un bulletin blanc ou nul? C'est un bulletin déposé par un citoyen qui a manifesté son intention de voter alors que le vote n'est pas obligatoire, en toute liberté il a exprimé son intention de remplir ses devoirs civiques, a peut-être commis une maladresse (le cas souvent du bulletin nul) ou, le plus souvent, hésite dans son choix et ne peut se prononcer en faveur de l'un des candidats proposés.
Pourquoi donc son geste serait-il assimilé à celui du pêcheur à la ligne (c'est une image, comme celle du plombier polonais, qui ne vise nullement ceux qui aiment taquiner le goujon), à celui qui se fiche éperdument du caractère démocratique de son pays et de la possibilité de s'exprimer lors des élections? Pourquoi donc ne pas tenir compte, d'une manière ou d'une autre, des bulletins blancs ou nuls?
Puisque certains électeurs ne peuvent se décider sur le choix qui leur est proposé, c'est que, collectivement, ils se retrouvent à ne pas contrarier le choix des autres. Pourquoi alors, comme à Haïti, ne pas répartir leurs bulletins au prorata des voix obtenues par les différents candidats? Les résultats seraient ainsi relatifs au nombre de votants (ceux qui font l'effort de se déplacer pour aller voter) et non plus au nombre de suffrages exprimés (comme si voter blanc n'était pas s'exprimer).
Cela ne changerait pas grand-chose aux comparaisons entre candidats évidemment, mais inciterait sans doute plus d'abstentionnistes à se déplacer, puisque ce serait pour être comptabilisés. Le nombre de bulletins blancs augmenterait sans doute, mais ce serait alors aux candidats à se montrer plus motivants vis-à-vis de ces citoyens indécis. Comment réduire le nombre d'abstentionnistes, ce fléau de la démocratie participative, sans pour autant rendre le vote obligatoire? Peut-être qu'il y a là une mesure à appliquer chez nous?