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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 06:57

               L’autre soir, à la télé, sous le patronage de Molière, on a récompensé les acteurs, les auteurs, les metteurs en scène, les décorateurs, les costumiers, les éclairagistes, en oubliant les dialoguistes qui eussent permis à certains lauréats d’accéder pleinement au langage articulé. Mais l’absence la plus scandaleuse de ce palmarès concerne les meilleurs comédiens de notre époque : les politiciens. Aucun artiste mieux que ces professionnels de la scène républicaine ne sait déclamer avec un talent toujours renouvelé des textes éculés, assurer de leur indéfectible amitié les partenaires qu’ils sont en train de poignarder dans le dos, jouer avec brio le faux départ ou l’éternel retour et, surtout, habiller des oripeaux du dévouement collectif de féroces ambitions personnelles. 

 

            Assez choquante en effet la manière de la plupart des lauréats, ici et ailleurs, de remercier les organisateurs et plus généralement le public de leur avoir attribué une récompense. On se croirait revenu aux temps anciens du certificat d’études primaires où chaque lauréat recevait, avant de quitter le système scolaire, un dictionnaire, afin de lui permettre de ne pas trop faire de fautes dans la rédaction des lettres qu’il aura à envoyer pendant le reste de sa vie.

 

            Que des gamins ou des gamines de douze à quatorze ans manquaient alors de réparties, se trouvaient à court d’idées pour sortir, les joues rosies par une émotion non feinte, quelques phrases clairement articulées, on peut le comprendre, c’est peut-être la première fois qu’ils paraissait en public, devant les familles réunies à cette occasion.

 

            Mais comment peut-on admettre de voir des adultes, si prompts par ailleurs à s’exhiber sur les plateaux, à apparaître dans moult manifestations, à rédiger des bouquins, comment admettre qu’ils se transforment en potiches balbutiant quelques mots, et encore, quand on leur décerne un prix, dont ils sont pourtant si friands ?

 

            Par émotion sincère, c’est quand même peu probable, habitués qu’ils sont à côtoyer les situations les plus les plus extravagantes, tant dans la réalité quotidienne que dans la virtualité la plus étendue, par émotion feinte, tentant ainsi de se conduire comme ils le faisaient à leur premier essai, ou peut-être plus simplement par incapacité de sortir une phrase qui ne leur a pas été soufflée, tant ils se limitent à respecter un texte écrit par d’autres et répugnent à en créer un de leur cru, qui traduirait leur pensée profonde. Alors, pour ne pas risquer un impair, ils marmonnent quelques mots suffisamment bas pour que personne ne puisse les entendre.

 

            Quant à la collusion entre gens du spectacle et politique, sans aller chercher des exemples outre-atlantique, comme Reagan ou Schwarzhonegger, pensons à Bernard Tapie, un homme d’affaires actif, reconverti dans le spectacle, mais qui aurait sans doute mieux fait de ne pas s’immiscer dans la politique, il est plus facile de jouer le commissaire Valentin, quelle que soit l’intrigue à dénouer, que d’éviter les pièges et les coups de poignard  dans le dos de partenaires qui vous assurent de leur indéfectible amitié.

 

            C’est donc la prudence qui incite les organisateurs de prix divers à considérer les politiciens comme des comédiens hors concours, laissant ainsi leur chance aux autres, des  comédiens plus naturels, qui certes en font des tas mais jouent des personnages qu’ils ne sont pas réellement, ce qui leur permet hors caméra de se trouver blanchis de tous les travers, qu’ils soient « en ville » irréprochables ou pire encore que dans les rôles qu’ils interprètent, c’est selon.    

 

            Habiller des oripeaux du dévouement collectif de féroces ambitions personnelles, voilà au moins une chose que l’on ne peut guère reprocher à la plupart des comédiens du spectacle,  intermittents toujours à la recherche d’un cachet, et prêts souvent à accepter n’importe quel rôle pour joindre les deux bouts.                    


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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 08:04

               Si les lois, les décrets et, parfois, les ordonnances aident à piloter le char de l’Etat, ce sont les rapports, commandés par des ministres indécis, qui font office de freins. Ne réglant jamais rien, les rapports donnent satisfaction à tout le monde : aux spécialistes inoccupés auxquels on les confie ; aux auteurs des précédents rapports dont on rappelle le magnifique travail ; aux groupes de pression qui souhaitent qu’on aille de l’avant ; aux attentistes qui professent que le mieux est l’ennemi du bien. Remis solennellement au Président après un délai ayant apaisé les passions, les rapports sont traités comme les défunts dans les pays chauds : on les enterre le jour même. Avant d’en lancer d’autres sur le même sujet. Dommage que leur rapport inutilité-prix fasse de ces pierres angulaires de nos palais nationaux  de simples gadgets, classés avant d’avoir été lus, alors que, souvent, ils mériteraient mieux.

 

            S’il n’y avait que les ministres indécis qui commandaient des rapports, ceux-ci seraient finalement en nombre très limité et n’encombreraient étagères et tiroirs. Encombrent car, s’ils ne sont jamais lus, la décision de les supprimer n’est pas facile à prendre. Jamais lus en effet, ils conservent, ad vitam aeternam, l’aspect du neuf, à part la couverture poussiéreuse qui impose à lus d’un le respect que l’on voue par ailleurs aux antiquités.

 

            Rien qu’à les voir, car on les revoit de temps à autre, ne serait-ce que lors de déménagements, on ne peut s ‘empêcher d’admirer l’abnégation qui a dû présider à leur élaboration, même s’il ne s’agissait que d’un travail de commande. Imaginer un ou plusieurs êtres humains passer des semaines, des mois et souvent des années à se consacrer à un travail quelquefois passionnant mais souvent fastidieux, qui n’intéressera jamais personne.

 

            Jamais, cela permettrait de remplir des pages de n’importe quoi, mais peut-être qu’un jour ce rapport sera exhumé, et c’est en raison de cette éventuelle exhumation que l’ouvrage se doit d’être cohérent. N’a-t-on exhumé récemment l’Evangile de judas après un repos que l’on aura pu croire éternel ? Cet exemple n’est pas unique, et qui, parmi ces rédacteurs de rapports, ne rêve pas,  à défaut d’une gloire immédiate, que son travail ne soit un jour reconnu ?

 

            La perspective d’une gloire posthume entretient l’espérance d’être enfin juger à sa juste valeur. Pour ceux tout au moins qui croit en leur génie. Quant aux autres, faire cela plutôt que de faire autre chose leur permet d’espérer que la société ne se rendra jamais compte de leur inutilité. Que de rapports sont appréciés en fonction du nombre de pages, d’où l’intérêt de les rédiger sur du papier pas trop fin, avec un texte aéré qui dégage une impression de clarté, qui donne – presque - envie de le lire.             

 

            Quant aux démonstrations, si elles sont fumeuses, il est nécessaire de les accompagner de quelques développements  mathématiques, cela fait sérieux et permet à l’auteur de s’assurer que le texte ne sera jamais analysé, ce qui est préférable dans la plupart des cas. Sauf si un étudiant en mal d’imagination, ne trouve que cela comme sujet de thèse. Il y piochera bien quelques pages qu’il qualifiera d’intéressantes, les transformera  en quelques dizaines, voire cent et plus en y incorporant graphiques et photos. Et obtiendra ainsi son diplôme pour sa contribution à l’étude …  . 

 

           Mais quel est donc le miracle qui fait que quelques rapports survivent à leur rédaction ? La préface d’une célébrité, le titre qui en jette, une confusion des genres, le hasard, allez savoir ! car quand même si la mode des rapports subsiste, ce n’est pas uniquement pour consommer du papier ou occuper des gars en mal de copie. Il faut avouer qu’une fois que le plaisir d’écrire vous a emporté, il n’est pas facile de vous arrêter, tandis que lorsque vous n’avez jamais tenté l’aventure il vous semble impossible de vous y mettre, d’où sans doute la persistance d’êtres complémentaires : ceux qui commandent des rapports et ceux qui les rédigent.


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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 09:15

            Colombey les Deux Eglises

 

            Un temps frais, humide, parfois pluvieux, nous ne sommes qu’en avril et le printemps ne montre guère le bout du nez en ce milieu de journée. Une sortie d‘autoroute par un péage peu fréquenté où quelques voitures pourtant patientent car on vient d’y installer un paiement automatique au lieu du traditionnel préposé, pour gagner, n’en doutons pas un salaire, sans pour autant en faire bénéficier les automobilistes par une réduction des frais de passage.

 

            Quelques kilomètres et c’est face à l’ancienne abbaye de Clairvaux, fermée le mardi et entre midi et deux suivant la tradition républicaine, la route qui mène à Colombey. Un chemin bien agréable en forêt notamment sous le soleil, bien absent toutefois aujourd’hui. Sur place, comme depuis trente-six ans, la guérite-mirador où un factionnaire veille à la bonne tenue du lieu, le cimetière, à quelques mètres de la tombe du Général, de sa fille Anne et de sa femme Yvonne. Une tombe nue, plaques et fleurs  disposées un peu à l’écart. Quelques visiteurs, comme toujours. 

  

            Une église comme tant d’autres dans ces villages de France (mais où donc est la seconde qui a dû donner le nom à la commune ?) et, puisque c’est l’heure de se restaurer, un repas pris dans un petit restaurant qui vit depuis un tiers de siècle dans le souvenir de l’homme du 18 juin 1940. Sur la carte des menus, De Gaulle, bien sûr, en tenue militaire de cette époque, en libérateur de la patrie, avec le texte complet de l’Appel et sa biographie détaillée, si tant est qu’elle puisse tenir sur une page. Le menu une fois choisi, les assiettes vides n’hésitent pas à rappeler le général.

 

            Pour les habitants de ce village de Haute-Marne, comme pour peut-être pour le peuple français, celui de la France profonde comme l’on dit, De Gaulle est resté avant tout le libérateur de la patrie. En ces années de guerre, pourtant, l’unanimité ne s’était pas faîte autour de son nom, dans une France partagée entre l’acceptation de la défaite et le désir de retrouver la liberté.

 

            L’acceptation de la défaite peut se comprendre, notamment  celle de 1940, sans que ne subsiste un désir de revanche, comme ce fut le cas en 1870, mais que la liberté soit retrouvée, c’est alors la condamnation sans retour de ceux-là mêmes  qui ne l’avaient plus espérée. Sauf pour ceux qui ont retourné  leur veste juste à temps, et qui sont prêts à la retourner chaque fois que le vent tourne, des individus que l’on retrouve à chaque changement de situation.  

 

            De Gaulle aurait pu terminer sa carrière publique en 1947, il serait resté dans toutes les mémoires comme un héros national. Mais il ne s’est pas arrêté là, loin de là, et, en politique, on a de nombreux ennemis et parfois des amis qui ne vous veulent que du bien à les entendre, mais qui ne songent surtout qu’à leurs propres intérêts. Trente six ans après sa disparition, on pense peut-être moins au fondateur et Président de la cinquième République qu’à l’homme qui replaça son

pays au rang de grande puissance. Mais Colombey les Deux Eglises, c’est surtout la Boisserie où il vécut à la fois pendant sa longue traversée du désert, pas quarante jours mais plus d’une décennie, à attendre son retour aux affaires. Ou, ensuite, une fois à la tête de la République, il vint sans cesse se ressourcer.

 

            Pas un musée, cette maison, mais sa demeure familiale, où, l’imagination aidant, on pourrait s‘attendre à le retrouver faire des réussites à sa table de bridge tandis que tante Yvonne s’attarderait sur un tricot, et que ses petits-enfants feraient une partie de golf-miniature ou joueraient au tennis dans le parc. Ou, le général seul dans sa tour qui n’était pas d’ivoire, à interroger le vaste horizon sur les destinées de la France. Comme on le mentionne dans les guides touristiques, Colombey les Deux Eglises mérite le détour. Pas seulement pour l’immense croix de Lorraine qui la signale de loin dans le paysage haut-marnais. 

               

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 08:51

            Apprendre à vivre par Luc Ferry

           

            Sans préjuger du sous-titre du livre de Luc Ferry, Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations, qui suppose de « raconter l’histoire de la philosophie d’une façon totalement claire sans le moindre jargon », le titre lui-même de l’ouvrage nous en défini le but : Apprendre à vivre. Et apprendre à vivre est de toutes les époques, pas plus actuel, quoiqu’on pense généralement, qu’il y a vingt-cinq siècles.

 

            La science, elle, peut parler de progrès en ce sens qu’une théorie nouvelle, une fois solidement vérifiée expérimentalement, détrône celle qui faisait foi jusqu’alors, réduisant cette dernière à un cas particulier, dans l’attente d’être infirmée par une autre, plus proche encore d’une certaine vérité ultime qui, elle ne sera jamais atteinte. Théorie qui faisait foi, car c’est bien de foi qu’il s’agit, de « ferme adhésion de l’intelligence à la vérité qu’elle reconnaît »  

 

           La science semble faite surtout de l‘accumulation de connaissances, et celle d’une génération de scientifiques est moindre que celle de la suivante qui profite de l’expérience de ses aînés, de ses succès autant que de ses échecs, l’expérimentation réclame du temps, disposer de la durée est essentiel à la notion de progrès. Non que ce progrès soit continu, une théorie considérée comme valable parce que vérifiée des milliers de fois  peut se trouver déboulonnée par un seul échec, mais progrès quand même, il suffit de choisir la bonne échelle pour le temps qui s ‘écoule.

 

           « On ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu’apprendre à philosopher », écrivait Kant, alors que l’on peut apprendre les connaissances scientifiques ainsi que les méthodes adéquates pour y progresser, même si cela ne suffit pas, car sans intuition les chercheurs ne trouvent pas grand-chose. Il n’empêche que les connaissances s’accumulent, que le travail de groupe augmente les chances de réussite, que les communications entre les groupes de recherche la font aboutir, non seulement plus rapidement, mais aussi plus probablement.

 

            Quant aux résultats d’une recherche intéressante, toutes ne le sont pas nécessairement, elle devrait profiter à l’humanité tout entière dans les meilleurs délais. Si cela ne se produit pas, si ce sont toujours ceux qui en ont le moins besoin qui en profitent les premiers, ce n’est pas imputable à la science elle-même, mais, notamment, à une mauvaise transmission de connaissances qu’on peut pourtant considérer comme universelles.  

 

            On ne peut faire oeuvre de vulgarisation scientifique et faire le point sur une science en quelques centaines de pages, voire moins. En passant au-dessus de tout ce qui a fait cette science au cours des siècles,  en ne considérant que les résultats actuels, puisqu’il s’agit d’une progression dans le savoir et qu’à savoir ce que d’autres savent vous met à leur niveau de connaissances. Mais on peut lire, avec attention, une histoire de la philosophie en douze volumes et près de dix mille pages, des Présocratiques à Cioran par exemple, sans pour autant  avoir appris la philosophie.

 

            Certes peuvent se prétendre philosophes des étudiants qui ont suivi des cours de philosophie, ou des professeurs qui « enseignent » la philosophie, sans doute ont-ils appris à philosopher, c’est-à-dire à utiliser ou à exposer une certaine méthode applicable à la philosophie, mais ont-ils pour autant appris la philosophie ? Laquelle ne s’apprend pas dans le sens d’acquisitions progressive de connaissances par une formation ou des informations toutes faites en provenance de l’extérieur, mais par soi-même, par une évolution individuelle de l’être humain. Qu’on simplifie parfois par une recherche de la sagesse, ce qui renforce ce caractère personnalisé de la philosophie.      

 

            Qu’est-ce qu’un sage ? A se référer à Larousse, c’est un homme dont la vie repose sur une philosophie éprouvée, la figure du philosophe, dans l’Antiquité, caractérisée par la possession du savoir et une vie exemplaire. Au point où en était la science dans l’Antiquité, le savoir d’alors n’avait pas le même sens qu’aujourd’hui, où l’on aurait tendance à considérer qu’il serait les connaissances scientifiques, ce que l’on ne peut pratiquement qu’apprendre d’autrui, la participation personnelle étant minime, ou nulle, par rapport à l’ensemble des connaissances.

 

            Aussi, indépendamment de l’aspect scientifique, qualifie-t-on un sage, un homme dont la vie repose sur une philosophie éprouvée, une philosophie car il en existe plusieurs, peut-être autant que de sages, puisqu’il s’agit de philosophie éprouvée, non que d’autres l’aient éprouvée avant lui et qu’il l’ait adoptée, mais de la sienne propre, une philosophie personnelle, qui peut parfois se confondre de l’extérieur avec celle d’autres, mais qui résulte de l’expérience de toute une vie, et deux vies ne peuvent être semblables.

 

            Bien différent donc de la conception de la philosophie de disciples qui la reçoivent  d’un maître leur apprenant à philosopher. Beaucoup de disciples, forgés à la philosophie d’un maître en restent là, et se mettent à philosopher Pourquoi seraient des sages ? Beaucoup, c’est-à-dire que ce ne sont pas les étudiants en philosophie qui, imprégnés dans leur jeunesse de la philosophie d’un autre, ont les plus grandes probabilités de devenir philosophes, pas tous, car il y a aussi ceux qui, recevant un enseignement, n’en gardent que ce qui leur convient, et souvent alors vont plus loin que le maître. Ce ne fut pas un handicap pour Aristote d’avoir été le disciple de Platon. 

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 09:02

            L’épinoche à près de 23 000 € le kilogramme, ah si seulement les pêcheurs pouvaient ainsi monnayer leurs prises, les autres espèces de poissons pourraient nager tranquillement dans nos rivières au lieu d’être en permanence sur le qui-vive, sans pour autant le laisser paraître. Mais les règlements des concours sont ainsi, ils n’ont pas à être, comme nos lois par exemple, sujets à des modifications de dernière heure en fonction des circonstances, ce qui assure leur pérennité. Saluons quand même la précision de la balance, la justice dont c’est emblème ne va pas jusque là dans la prise en compte des délits. 

 

            J’ai failli relâcher mes prises, avoue l’heureux pêcheur, mais sans doute, bien que Norvégien, avait-il lu les fables de la Fontaine, pour se convaincre que un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Et que deux minuscules poissons valent mieux que rien, la preuve ! Trois grammes trois décigrammes pour soixante-six pêcheurs, ça ne fait quand même que cinquante milligrammes par personne, espérons que pour la bonne friture au restaurant, le gagnant a partagé son prix, équivalant à quelque onze euros par personne, plutôt que ses prises, comme c’est l’usage après une chasse par exemple. De quoi rompre la glace avec soixante-cinq déçus rentrés bredouille.     .

 

           On peut toujours être le premier quelque part, en ces temps où la compétition prend le dessus sur tout, sans considération de raison. Peut-être que, par exemple, notre pêcheur peut prétendre à un  record mondial, celui de la double prise la moins pesante, au rapport prix/prises le plus élevé qui soit, comme tant d’autres qui figurent au livre des records. Records à battre évidemment. Dans le sens de la démesure, puisqu’il ne s’agit que de s’écarter de la norme, de la moyenne, de l’équilibre, pour être distinguer de la masse du commun des mortels. 

 

           Evidemment  à vouloir être à l’affiche, on n’y reste pas longtemps. Chaque jour voit naître des  vedettes qui,  comme les éphémères, sont restées des années à l’état larvé pour éclater au grand jour,  briller au firmament du show-business et disparaître tout aussitôt pour être remplacées par d’autres tout autant de passage. Ce ne sont pas elles qui changent aussi vite, mais l’attention qu’on leur porte. Pour durer, elles font ce qu’elles peuvent mais le système n’en veut plus et elles s’en vont rejoindre celles qui les ont précédées. .  

 

            Quand les informations étaient rares, on en était avide, on en parlait plus que nécessaire, n’ayant rien d’autre à se mettre sous la dent, et ce fut le cas si longtemps que cette avidité s’inscrivit dans nos gènes. Alors, avec la surinformation aujourd’hui, on prétend encore prendre tout ce qui passe, mais comme les possibilités de rétention sont limitées, on se fait une opinion quasi-instantanée sur tout, sans jamais réfléchir vraiment, une opinion qui ne reflète en rien ce qui serait notre pensée profonde si on prenait le temps d’examiner les choses, mais la dernière qui semble de mode, tant nous craignons sans doute apparaître décalés par rapport au monde dans lequel nous vivons. 

 

            Evidemment, nous ne sommes pas comme cela dans tous les domaines, nous conservons quelque part des opinions, des conduites, des comportements immuables, généralement hérités de l’enfance, la partie innée de notre être, qu’aucune pression extérieure n’est capable d’influencer. C’est l’autre face de notre personnalité, mais ce n’est pas toujours à bon escient que l’on ne change pas d’avis. Il faut être aussi capable de déterminer les préjugés, même en les conservant. .


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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 08:40

            Selon la loi, tout individu est présumé donneur…mais on demandera au futur défunt, par l’intermédiaire de sa prochaine carte Vitale quelles sont, à ce sujet, ses dernières volontés. Présumé donneur. On  peut supposer qu’il peut s’y opposer de son vivant, et qu’au-delà, l’accord de la famille est sollicité, sans que l’on puisse forcer sa conviction.

 

            Mais ce « présumé donneur » laisse sous-entendre qu’un cadavre appartient à la collectivité (qui, par ailleurs peut, en avoir cruellement besoin pour effectuer des greffes d’organes), dans la même optique que, il n’y a pas si longtemps, l’accent était mis sur la disponibilité de chaque homme à répondre à l’appel de la mobilisation pour défendre sa patrie au sacrifice éventuel de sa vie.

 

            Qu’un corps destiné à être incinéré (et le nombre d’incinérations va croissant) puisse être amputé d’un organe sain pour être transplanté chez un receveur anonyme qui retrouvera ainsi la santé, qu’un autre, dont la mort n’apparaît pas naturelle, soit autopsié afin d’éclairer la justice, et un autre, comme dans l’Egypte ancienne, embaumé, ne soulève guère d’objection, le corps étant considéré comme une simple enveloppe charnelle de l’esprit qui s’en est évadé pour certains, et pour d’autres comme des restes sans intérêt après le dernier souffle.   

 

            Mais en va-t-il de même pour les inhumations ? Certes, « tu es poussière et tu retourneras à la poussière » ne fait guère de doute pour qui que ce soit et quelles que soient ses convictions, certes rares sont ceux qui croient encore aux retrouvailles du jugement dernier où chacun ressusciterait dans le corps qu’il avait avant de passer de la vie terrestre à  la vie éternelle - ressusciter sans cœur ou poumons est-ce possible ? – il n’empêche que ne pas faire retour à la terre d’une dépouille intacte peut encor en choquer plus d’un.

 

            Ne serait-ce que ceux qui estiment que la première manifestation des êtres humains prouvant l’existence d’un seuil infranchissable pour les animaux a été le fait qu’ils enterraient leurs morts, hypothèse qui peut laisser parfois songeur sur le sentiment d’un au-delà, mais qui font remonter aux premiers temps le respect des humains pour le corps de leurs disparus, un corps tel qu’il était à sa disparition, dans le même état, pour perpétuer, plus modestement en prolonger le souvenir chez ceux qui lui survivent.     

 

            N’est-ce pas, à l’opposé, pour mettre fin à toute perpétuation d’un quelconque culte à la personne, qu’on coupait la tête des condamnés plutôt que de les pendre. Les pendre, c’est infamant, les réduire au niveau de la bête, leur enlever symboliquement toute humanité en les jetant à la fosse commune, mais la guillotine va plus loin, elle veut mettre fin à toute possibilité de résurrection, sous quelque forme que ce soit.

 

            Selon la loi, tout individu est présumé donneur… Il est de  lois qui sont votées après des débats acharnés, et dont les effets se révèlent négligeables par la suite, au point qu’on se demande pourquoi elles ont été promulguées, il ne semble pas que celle-ci (à quand remonte donc son adoption ?) ait fait l’objet de beaucoup d’attention.  Peut-être aussi  parce qu’on n’en prévoyait pas une stricte application, qu’on ne voulait par elle que favoriser le « don » d’organes et non une espèce de prélèvement obligatoire en cas de besoins chirurgicaux. Mais le « présumé donneur » questionne, comme le présumé innocent en justice. 

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 07:12

            Evidemment, ces dames étaient de passage dans le quartier, si elles avaient habité à proximité, peut-être que l’une d’elle, par compassion active, aurait été jusqu’à apporter un bol de lait à ce pauvre chat qui en languissait. Mais pourquoi le ferait-elle, qu’est-ce que cela changerait pour cette bête puisque demain elle aura toujours aussi faim ? 

 

            Non, ce qu’il lui faut, c’est une brave femme qui chaque jour lui apportera sa pitance, comme cela se fait en maints endroits. Les animaux, plutôt alors sauvages que domestiques, les connaissent bien, ces pourvoyeuses régulières et se présentent à l’heure du repas avec une exactitude qui ne fait douter de la qualité de leur horloge interne.

 

            Que l’horaire ne soit pas respecté, c’est un tourne-en-rond incessant de ces bêtes qui se sont conditionnées à des repas à heures fixes, par instinct animal diront certains, auquel ils ne peuvent se soustraire, mais n’est-ce pas la situation de beaucoup d’humains de devoir ainsi attendre leur pitance ?  Entre le chat qui miaule et le pensionnaire qui se fige la fourchette à la main ou le client qui désespère de voir arriver le garçon qui prendra sa commande, quelle différence de comportement ?

 

            Quant au mendiant qui sort son chat efflanqué pour apitoyer les passants et attirer leur regard sur sa propre condition, c’est raté, on ne le voit même pas tant les miaulements de l’animal monopolisent l’attention, et que l’on ne peut s’intéresser qu’à une chose à la fois. Certaines bonnes âmes s’étonneront même que l’on puisse ainsi laisser dépérir un animal, une bête qui n’est pas responsable, alors que l’homme, s’il en est arrivé là, c’est certainement un peu de sa faute de s’être laissé aller.

 

            A trop étaler la misère, on la rend supportable. Et la misère, en comprenant sous ce terme tout ce qui ne va pas bien, constitue la quasi-totalité des informations transmises par les médias, quotidiennement par la presse écrite, et un grand nombre de fois par jour par la radio et la télévision. Par la télévision notamment qui, images à l’appui, et sans plus guère se censurer elle-même, quelle que soit l’heure d’écoute, nous détaille tout ce qui ne pas jusqu’à en avoir parfois la nausée.

 

            Pourquoi faudrait-il ensuite que les téléspectateurs s’émeuvent outre mesure d’un chat affamé ou d’un mendiant famélique ? Certes ceux-ci sont là devant lui, mais n’est-ce pas aussi l’ambition de la télé de nous transmettre les informations comme si nous y étions,  malgré la petitesse des écrans, lesquels d’ailleurs s’élargissent autant que faire se peut pour nous donner l’impression d’être un spectateur assistant réellement au  spectacle. 

 

            Il n’y a pas si longtemps, quelques décennies tout au plus, on ne confondait pas le réel et le virtuel. Aujourd’hui la limite est plus floue et beaucoup de gens, pas seulement les enfants, manient le virtuel comme si c’était une certaine réalité. Ils se prennent pour les héros d’histoires virtuelles, au point ne plus très bien distinguer les deux mondes peut-être. Auparavant, il n’y avait guère qu’au cinéma pour pouvait ressentir de sensations consécutives à des événements construits de toutes pièces pour émouvoir qui disparaissaient à la sortie ou peu après. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas pour certains, et la tendance s’accélère. Où cela s’arrêtera-t-il ? Alors, la petite misère que nous côtoyons, qu’est-ce à côté du flux des autres que l’on porte sans cesse à notre connaissance ?


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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 15:27

            Décision, démission, deux mots de trois syllabes qui se terminent par ion, qui est une finale appréciée dans notre langue à en lire dans le Larousse, Rimes orales et écrites, le nombre de noms qui en sont pourvus – mille trois cents au moins – de quoi donc, à l’occasion, dans le feu de l’action, prendre l’un pour l’autre.

 

            Evidemment, entre une décision, « résultat final, dénouement d’une lutte, d’un débat, d’une délibération » et une démission, « action de se démettre d’une fonction, faillite, incapacité de remplir sa mission », il existe une marge comparable à celle qui distingue le blanc du noir, et tout spécialement dans le contexte où l’un des mots a été employé pour l’autre.

 

            Lapsus révélateur…pourquoi avoir prononcé démission au lieu d’un autre lot en ion, ils sont légion, même en trois syllabes, ceux même commençant par dé, sans doute parce que ces deux-là  pouvait se concevoir de pair dans la réponse en question. On ne fait que rarement un lapsus en remplaçant un mot par un autre entre lesquels il n’y aurait aucun rapport.  Lapsus révélateur perçu par celui qui écoute et replace les deux mots dans le même débat, mais est-il révélateur pour celui qui l’émet ?

 

            Sans doute que oui, notamment dans un cas comme celui-ci où l’auteur se reprend immédiatement, et continue, en bon diplomate et sans tenir compte des réactions, son discours comme si de rien n’était. Mais l’est-ce lorsque, tout surpris par l’étonnement des auditeurs, l’auteur du lapsus ne s’est lui-même rendu compte de rien, croyait avoir employé le bon mot et est bien incapable, sans information des mêmes auditeurs, de se rendre compte de l’erreur ?

 

            C’est alors courant de prendre un nom pour un autre, généralement pas parce qu’ils se ressemblent phonétiquement, mais qu’ils ont ailleurs leur point commun. Comme de confondre deux villes ou deux noms de personnes par exemple. Ou de les inverser lorsque les deux sont cités.  

 

            On peut aussi constater par soi-même (et quel meilleur juge que soi-même alors?) qu’on risque davantage le lapsus en cas de fatigue, lorsque l’esprit n’est plus dans la meilleure forme. Aussi la plupart des orateurs prennent, avant un discours, un temps de détente salvateur.

 

            Sachant que personne n’est à l’abri d’un lapsus, à moins de se taire toujours, on se gausse généralement de celui qui le commet, comme pour  conjurer le mauvais sort qui, un jour peut-être…Mais après le lapsus d’un autre, il ne faut pas s’y appesantir, afin de pas en être soit même la victime. Celui qui baille fait bailler, celui qui moque trop d’un lapsus augmente les risques d’en commettre lui-même et d’en ressentir plus cruellement les effets.. auteur

 

            Il n’empêche que celui-ci était particulièrement mal venu à cet endroit de la réponse. Souhaitons à son auteur de ne pas s’y arrêter, de l’oublier comme on oublie tant de choses désagréables. Ne conseille-t-on pas à celui qui a failli se noyer de ne pas craindre l’eau, qui a échoué dans un essai d’en faire d’autres dans la foulée, comme on l’observe au cirque, sous les applaudissements du public.

 

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 08:48

             « Ils sont tous devenus fous ! », une phrase qu’on peut s’attendre à trouver dans les aventures d’Astérix et qui, c’est bien triste, sort de la bouche d’une passante assistant, bien malgré elle, à son corps défendant pour être dans l’ambiance, à des manifestations de folie dans les rues d’une ville comme Lille en ce qui aurait dû être un après-midi tranquille de promenade de début de printemps, lequel venait tout juste de prendre le relais d’un hiver qui n’en finissait plus. 

 

            Que des casseurs profitent de toutes les occasions, et se mêler à une foule qui manifeste en est une excellente pour ce type d’individus, pour « jouer » au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, « casser du CRS » comme ils disent, et s’en prendre à tout ce qu‘ils trouvent sous la main, poubelles à incendier, véhicules à dégrader, vitrines à briser, s’attaquer donc aux biens de personnes qui n’ont que le tort de se trouver sur leur chemin, on ne peut l’admettre évidemment et espérer que la justice s’exercera à leurs dépens, tout en sachant que la plupart passeront entre les mailles du filet, mais ce qui est beaucoup plus grave, c’est que des jeunes, ou des moins jeunes d’ailleurs, qui, comme vous et moi et la plupart d’entre nous, n’ont jamais commis le moindre délit, se laissent entraîner à en commettre,  non en légitime défense, par inattention ou imprudence, mais dans un état second, comme si (aurait-on pu dire encore au Moyen Age) un malin démon avait pris possession de leur esprit.

 

            La violence appelle la violence, mais chacun des protagonistes a coutume de ne pas s’en attribuer la paternité mais au contraire d’en accabler son adversaire. Cette transmission de responsabilités n’attend pas le nombre des années, quel enfant ne rejette pas sur autre que lui l’acte qu’il sait déjà répréhensible à son niveau, comme celui de casser un vase ou de répandre un verre sur la table, sans atteindre pour autant un âge que les adultes qualifient de raisonnable. Il en arrive même, le filou, à s’attribuer de bonnes actions au détriment parfois de celui qui en est l’auteur. C’est grâce à lui que…Heureusement qu’il était là ! Une façon de faire tellement pratique à ses yeux qu’il ne s’en passera plus par la suite. Et qu’il soutiendra même  alors que la raison s’y refuse.  

 

            Ce qui aboutit  à l’escalade, chacun se présentant en victime, donc considérant l’autre comme agresseur. Une école fonctionne normalement. Quelques élèves, le motif invoqué importe peu pour le processus, font grève des cours, condamnent matériellement l’entrée de l’établissement pour forcer les autres à en faire autant, c’est de la violence dont sont victimes les bons élèves. Parents d’élèves ou police forcent ces barrages pour libérer l’entrée, ce sont les « barricadeurs » qui se déclarent victimes. Et tous de se plaindre du climat de violence, se plaindre car ils se prétendent tous victimes de la violence des autres, et, en conséquence se défendent en franchissant un échelon supplémentaire dans l’escalade. Jusqu’à ce que surgisse une autorité, ou le fameux bon sens qui devrait être autant partagé entre les observateurs restés neutres qu’entre les protagonistes pour dire « Maintenant, ça suffit, vous dépassez les bornes raisonnables, on arrête ! »

 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 09:19

            Dialoguer avec l’Islam est une obligation pour tous les cardinaux, dialoguer avec les intégristes catholiques n’est qu’une tentation pour quelques-uns. C’est toujours plus facile, dans un conflit, de s’entendre avec ses ennemis, en faisant, sans perdre la face, en discutant d’égal à égal et en faisant des concessions réciproques,  qu’avec ses amis, ceux qui apparemment nous sont très proches, mais que l’on considère comme des faux-frères, qui donc ont trahi la société dont ils font partie, chacun rejetant évidemment la faute sur l’autre. Notamment les intégristes… et les autres.

 

            Le Larousse d’il y a trente ans définissait ainsi l’intégrisme : disposition d’esprit de certains catholiques (dits « de droite ») qui, par opposition au progressisme d’autres catholiques (dits « de gauche »), veulent intégrer toute la vie dans la doctrine catholique. On y retrouvait la notion d’intégrer, de faire entrer dans un ensemble plus vaste, ce qui en soi, non seulement ne semble pas critiquable, mais encore intellectuellement souhaitable. Rien donc a priori de péjoratif, et pourtant l’intégrisme apparaît plutôt comme un refus d’évolution dans un monde qui pourtant évolue, donc un caractère figé et intransigeant dans une société qui sans cesse s’adapte.  

 

            Dans une société qui n’évoluerait pas, l’intégrisme n’aurait pas sa raison d’être. Il y a plutôt des gardiens de la tradition, intègres, qui veillent à respecter la structure et à conseiller ceux qui se posent des questions sur cette tradition, afin de les guider dans la bonne voie, laquelle est unique. Les repères sont les mêmes pour tous, et chacun est tenu de les respecter puisque y déroger serait remettre en cause les fondements mêmes sur lesquels s’appuie cette société pour se pérenniser. Et une société qui n’évolue pas cherche toujours à durer.

 

            L’intégrisme prend naissance dans une société évolutive, comme réaction à cette évolution, évolution qui met en péril les traditions puisque c’est sa raison d’être de changer les structures, basées jusqu’alors dans les traditions ancestrales. C’est ainsi que l’intégrisme catholique actuel a pris sa consistance après le Concile de Vatican II, mais le passé n’y a pas échappé, du temps de  la Réforme ou des Jansénistes, des exemples parmi tant d’autres.

 

            L’Eglise catholique se base sur la Bible et le nouveau testament pour asseoir sa doctrine, elle maintient la tradition autant que faire se peut, mais quand celle-ci se fissure au point de devoir être incompatible avec l’évolution des mentalités, elle se réforme elle-même et veut s’imposer à tous les fidèles comme détentrice de la nouvelle loi. Elle se retrouve alors avec des conservateurs qu’elle accuse d’hérésie, la pire des condamnations. Des conservateurs qui se radicalisent et sont alors accusés d’intégrisme.

 

           Dans une religion, les vérités sont révélées, elles ne peuvent donc être  mises en doute, et pourtant elles font l’objet d’adaptations que refusent les intégristes, ainsi de la messe en latin qu’a abandonné l’Eglise et que les lefebvristes veulent conserver conformément à la tradition. Ce sont plutôt des conservateurs, tolérants, que des intégristes, ces derniers ne tolérant pas d’entorse aux textes sacrés pris au pied de la lettre et cherchant à imposer leur point de vue à l’ensemble de la communauté.    

 

            De nos jours, on ne parle plus guère d’intégrisme catholique, mais de l’intégrisme islamique, qui prétend imposer à la lettre le Coran. Et c’est une autre histoire.

 

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