Le blog de Francis Baussart

Plutôt que de bénévolat, parlons plutôt de mise à disposition volontaire pour ces jeunes qui consacrent une partie de leur temps à oeuvrer utilement dans la société, moyennant une participation financière, par exemple, aux frais de passation du permis de conduire, lequel on le sait n’est pas accessible à toutes les bourses. Un contrat est prévu au départ, ce n‘est donc pas du bénévolat, lequel est une participation volontaire sans que soit prévue la moindre rémunération, ni d’ailleurs la moindre obligation, même si, après coup, certains avantages peuvent être éventuellement accordés. Certains se demanderont si ce n’est pas pratiquement la même chose, c’est que précisément alors ils n’ont pas l’esprit du bénévolat, lequel apporte des satisfactions qui ne sont pas monnayables, celles d’aider tout simplement leur prochain, que ne peuvent comprendre ceux qui estiment que, d’une façon ou d’une autre, « toute peine mérite salaire »

Lorsque l’Egypte ou la Tunisie ont connu des attentats terroristes, avec un système politique qui vacillait sur ses bases, ne sachant que faire, la chute du nombre des touristes était supérieure à la moitié, une véritable catastrophe pour ces pays touristiques. Alors qu’en France, dans des conditions comparables, la chute des nuitées ne soit que de 10 %, on devrait s’en étonner, mais dans le bon sens. C’est que les étrangers avaient de la France une image d’un passé permettant de passer d’excellentes vacances dans la sérénité nécessaire.

Alors que le monde du tourisme se désole, on peut le comprendre, mais que cela se poursuive, ça deviendrait alors véritablement dramatique pour tous nos compatriotes. Il nous faut réagir, redonner de la France l’image qu’en avaient les touristes dans les années passées. Le mal est récent, vu de l’étranger, il peut donc être traité rapidement. A prendre les mesures qui s’imposent, évidemment, alors que nous sombrons ces dernières années dans une morosité destructrice. A perdre la confiance en nous, comment l’inspirer aux étrangers?

Oui, les attentats, et surtout celui de Nice, par son ampleur, et l’absence d’informations publiques concernant le moment où le camion terroriste est entré sur la promenade des Anglais le soir du 14 juillet, a eu un effet sur l’activité touristique, mais, à ne pas vouloir sombrer dans la panique et le désespoir, constatons quand même un effet qui peut être considérer comme plutôt positif : nos compatriotes sont de plus nombreux à préférer les déplacements courts, c’est-à-dire plus près de leur domicile, que les voyages lointains, voire à l’autre bout de la terre.

Ce sont de moins en moins les kilomètres à parcourir pour y parvenir qui crée le dépaysement nécessaire, que la qualité de ce que l’on peut trouver sur place. La conscience que profiter des vacances, c’est désormais davantage dans la tête que se trouve la solution, que dans les catalogues des agences de voyages lointains. Puisqu’il fallait en trouver un, c’est quand même un (petit) effet positif par rapport aux événements dramatiques que nous avons vécus. On se console comme on peut, n’est-ce pas ?

Pris à l’instant t, tous les « Français » ne sont pas catholiques, tous les « Arabes » ne sont pas musulmans, loin de là. Et combien d’entre eux sont réellement pratiquants ? A l’occasion de l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, les pratiquants des deux religions se sont retrouvés dans un même lieu, indifféremment, une église ou une mosquée. L’événement le justifiait évidemment. Mais puisque le fait s’est produit une fois, pourquoi ne se renouvellerait-il pas ? Pourquoi ne pas aller vers des lieux de culte communs à tous ceux qui croient en un Dieu unique ?

A se les partager dans le temps en fonction des rites propres à chacun, car il n’y pas que des catholiques et des musulmans, à croire finalement la même chose ? Et quand une église ou une mosquée se vide, pourquoi déjà ne pas en faire un lieu de culte ouvert à tous ? Certes, ce serait une révolution dans la pratique des religions, mais n’est-ce pas ce que n’osait espérer Jacques Hamel, un prêtre catholique, pour qui les musulmans étaient ses frères ? Evidemment, les avis divergeront, mais la question peut au moins se poser, notamment dans la situation que nous connaissons.

Qui ne reconnaît pas Salah Abdeslam ? On a vu des centaines de fois sa photo dans les médias et c’est loin d’être fini. Un visage bien sympathique en vérité si c’était celui d’un autre que le terroriste en question. Et pourtant, il semble bien difficile d’en parler sans citer son nom et parfois publier sa photo. Avec évidemment le danger que si beaucoup (pratiquement tout le monde) condamnent les auteurs d’actes terroristes, certains en font des héros, et s’ils sont tués, des martyrs. Ce qui peut pousser certains à devenir ce type de héros et, s’ils y laissent la vie, de martyrs. Ne pourrait-on pas laisser les terroristes dans l’anonymat et ne diffuser ni leur nom, ni leur photo ?

C’est une question qui peut se poser leur donner un numéro par exemple pour les différencier, afin de les rejeter ensuite dans l’anonymat le plus complet, évitant ainsi toute célébration de leurs actes, macabres pour les victimes, mais appréciés par ceux qui les ont commandités ou qui en sont des admirateurs. Des individus qui ne sont plus que des numéros, pensant ainsi leur enlever toute trace d’humanité aux yeux de l’opinion publique. En fait, cela ne se fera pas, car en pays de liberté, les fuites se produiraient fatalement. Tout au plus pouvons-nous suggérer aux médias de ne pas trop en dire, de parler surtout des victimes et beaucoup moins de leurs assassins…