Le blog de Francis Baussart

Le télétravail est peut-être de plus en plus pratiqué, mais c’est encore très marginal alors qu’il démarre de zéro. Non, qu’il n’existait pas dans un passé relativement lointain, notamment dans certaines professions du textile, comme celle répondant à l’utilisation de petits métier à tisser, mais c’était alors à temps plein à domicile. Puis le regroupement d’activités en un même lieu à vocation industrielle s’était généralisé. Avec le développement exponentiel de l’informatique, on s’attendait à une explosion du travail à domicile en quelques décennies, mais on n’abandonne pas facilement les habitudes solidement acquises, et il semble bien que le télétravail ne s’établira que très lentement et partiellement. Une évolution certaine, mais pas une révolution reprenant les notions mêmes du travail salarié à zéro, et ce n’est pas l‘actuelle loi du travail en débat qui y changera quelque chose, n’est-ce pas ?

Il n’y a pas si longtemps, à se faire contrôler par un agent de la sécurité publique n’importe où, dans la rue, dans les transports en commun, dans un magasin, les honnêtes citoyens que nous sommes presque tous s’en offusquaient, tant ils craignaient de passer pour des malotrus, voire des malfrats aux yeux des témoins d’un tel contrôle. En bien peu de temps, tout a changé. Aujourd’hui, c’est à ne pas être contrôlés, voire palpés, que beaucoup de nos compatriotes s’inquiètent dès qu’ils approchent d’un lieu public.

Un retournement complet du sentiment de sécurité que l’on ressentait dans un pays comme le nôtre, en une ambiance d’insécurité permanente, largement entretenue par les médias qui trouve leur justification dans les événements terribles qui ont ensanglantés notre patrie. Et on n’en voit pas la fin. A celui qui avait annoncé un « ça va mieux », le démenti n’a pas tardé… ce qui ne nous empêche pas de rêver à un autre temps, celui où la sécurité publique sera de retour, où nous retrouverons le sentiment de vivre en liberté…

Certes, « si le chômage baisse et la croissance augmente, les retraites ne s’en porteront que mieux » et ce correspondant s’étonne que l’on crée un nouveau comité pour arriver à ce constat. Mais si des comités sont créés, ce n’est pas pour résoudre des problèmes, mais pour convenir à leur créateur. Ainsi celui-ci doit son existence au fait qu’un ministre voulait s’appuyer sur un rapport démontrant qu’il en fallait pas toucher au régime des retraites, un sujet particulièrement délicat à l’approche d’élections, convenez-en ! Comment voulez-vous que ceux qui pensent différemment puissent tenir compte du rapport d’un tel comité ?

Ils en créent donc un autre qui démontre, au contraire, qu’il est urgent de réformer complètement le sytème. Evidemment, à énoncer des évidences, on aurait pu se passer de l’un et de l’autre, mais il y a au moins un aspect positif : la France est quand même un pays riche pour pouvoir se payer tant de rapporte inutiles, n’est-ce pas ? El les sondages alors ? On en sort tous les jours depuis de nombreux mois pour connaître notre prochain président, ça en fera des milliers d’inutiles avant l’élection et combien de commentateurs en font pourtant leur sujet de prédilection ?

Chaque année, le mois de juillet, c’est celui du Tour de France, même si cette année il y aussi le foot. Et des heures durant sur France 2 et France 3, pour ne pas en rater une fraction. Des heures durant, c’était l’occasion jadis d’avoir des commentaires passionnants sur les régions traversées de notre beau pays, de notre patrimoine, de nos châteaux et de nos églises, ainsi que de nos ouvrages d’art, des vues à nous couper le souffle parfois, de quoi nous sentiers fiers et surtout heureux d’être français, d’avoir toutes ces merveilles à portée de la main. Nous habitons un beau pays, pas la peine de chercher ailleurs !

Aujourd’hui, c’est bien fini de tout cela, on a droit à des commentaires interminables sur le cyclisme proprement dit, et à la vue de vélos, de roues, de boyaux sans pratiquement ne pas même savoir où l’on se trouve. Dans les étapes de plat, l’intérêt de suivre la course se limite à la poignée de secondes qui précède l’arrivée au sprint. Heureusement qu’il y a la montagne qui réserve des surprises, mais pourquoi passer tant de temps de télé plutôt que de laisser les téléspectateurs faire leur sieste tranquillement ? A quand un vrai changement chez les commentateurs, les mêmes ou d’autres éventuellement, n’est-ce pas ?

Lundi dernier, tout à coup, plus de télé. La panne. Je me renseigne chez une connaissance, pareil. Ce doit donc être une panne qui ne dépend pas de ma propre installation. Eh, bien, de télé, on s’en passera le temps qu’il faudra ! Quelle différence de vie avec avant, quand on passait des heures écouter les même choses qui passaient en boucle d’une chaîne à l’autre, la pub notamment mais aussi les informations. Midi et soir, la même sérénade, pour vraiment ne pas retenir grand chose.

Et puis avec Internet, on n’est pas coupé du monde, loin de là et on peut sélectionner ce que l’on a envie de connaître. Une semaine sans télé, ça vous change la vie, on a le temps de prendre des résolutions, non de mettre la télé au rancart, mais de la regarder nettement moins longtemps et moins souvent chaque jour, juste l’essentiel. Et la panne, au fait ? Le service clients du serveur en a eu pour quelques minutes à tout remettre en ordre à distance, on a quand même bien fait de ne l’appeler qu’au bout d’une semaine…