Il est des fois où je voudrais terminer une page que j’ai bien commencé, afin de pouvoir passer, plus tard, directement à la suivante, il ne reste parfois que quelques lignes, ces quelques lignes si vite écrites quand l’on possède son sujet, lorsque quelque chose nous intéresse. Mais là, rien, incapable d’aligner quelques mots, le vide complet, comment est-ce possible alors que les sujets potentiels ne manquent pas ?
C’est que, si la lecture peut-être passive, peut-être l’est-elle souvent, l’écriture ne l’est pas. l’écriture, à part la recopie de textes évidemment, c’est un travail de création, et la création passe par des moments de creux où rien ne vient. C’est terrible, parce qu’alors le temps ne passe que très lentement, trop lentement, et l’on perçoit quelque chose qui doit ressembler à de l’ennui, c’est un vide cérébral, le néant. Et, tout coup, on ne sait trop pourquoi ni comment, ça redémarre, heureusement !
Mais alors, chez celui qui n’écrit pas, qui n’écrit jamais, et qui ne compense pas ce manque pour des créations les plus diverses, d’un tout autre ordre, et il y en a des gens comme ça, comment passe-t-il son temps ? A penser à rien ? Mais pourrait-on ne penser à rien, penser c’est penser toujours à quelque chose, et si ce quelque chose n’est que du passif, est-ce vivre sa vie que de végéter ainsi, à ne jamais rien créer ?