Que l'ordinateur soit chronophage, chaque utilisateur - et qui ne l'est pas
aujourd'hui ? - en conviendra. Les heures passent et l'on se retrouve toujours
très étonné lorque l'on jette à un coup d'oeil à l'heure qu'il est. Comment le
temps peut-il passer si vite alors qu'à fixer le cadran d'une horloge, le
mouvement semble si lent qu'on a parfois l'impression que le mécanisme s'est
arrêté ?
Avant internet, car il y eut une période avec ordinateur, mais sans internet, les
plus jeunes ne peuvent plus l'imaginer, c'était déjà le cas, mais depuis une
décennie ou deux, ça devient affolant. Au point que beaucoup en viennent à
parler maintenant des internautes comme des victimes. Et là, quand même, il
faudrait raison garder, ne pas trop vite généraliser, cette fâcheuse habitude que
nous avons, consciemment ou non, d'étendre à tous le comportement de
certains, fussent-ils les plus nombreux.
Qu'il y ait des contraintes dans le milieu professionnel auxquelles l'internaute ne
peut se soustraire, on le comprend, mais que le même, une fois libéré de ces
obligations-là, instaure le même régime dans sa vie privée, ce n'est plus de
l'accoutumance, c'est maladif. Encore que le concept de maladie atténue,
même efface la responsabilité de l'individu, ce qui n'est pas souhaitable.
Non les internautes ainsi "chronophagés" ne sont pas d'innocentes victimes ! A
chacun d'adopter la dose d'informatique qui lui convient raisonnablement, en
toute liberté. Pas de dépendance ni d'abstinence, toujours ce principe
d'équilibre à respecter entre le trop et le trop peu...